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lundi 25 octobre 2021

Reyhaneh Jabbari symbolise le sort des femmes innocentes sous les mollahs misogynes


 CNRI Femmes – Le 25 octobre marque l’anniversaire de la pendaison de Reyhaneh Jabbari en 2014 en Iran.

Reyhaneh Jabbari est montée sur la potence à l’aube du samedi 25 octobre 2014, après sept ans d’incarcération. Depuis lors, Reyhaneh est le symbole des femmes iraniennes sans défense victimes de la peine de mort. Dans le même temps, elle est devenue une icône pour les femmes courageuses qui ne cèdent pas au régime iranien et à ses exigences.

Elle avait 26 ans au moment de son exécution. Architecte d’intérieur de profession, elle s’était défendue contre un haut fonctionnaire du ministère du Renseignement (VEVAK), Morteza Sarbandi qui tentait de la violer. Reyhaneh a été vicieusement torturée pour faire de faux aveux qui auraient blanchi les méthodes et l’image du ministère du Renseignement, mais elle n’a pas cédé. Au lieu de cela, elle a écrit sur cet incident et sur les nombreuses femmes détenues dans les prisons des mollahs dont le seul crime était d’être pauvres.

Reyhaneh Jabbari symbolise

Dans ses écrits depuis la prison, Reyhaneh a dépeint la discrimination exercée à l’encontre des femmes et plus particulièrement par les autorités du système judiciaire. Dans l’un de ses derniers écrits, elle a déclaré :

« Je m’appelle Reyhaneh Jabbari et j’ai 26 ans.

J’admets que je n’ai plus envie de vivre ce genre de vie. Il me semble que la vie ne consiste pas seulement à respirer et à passer les jours et les nuits.

J’ai passé des jours et des nuits à me demander pourquoi cet incident s’est produit ? Pourquoi Sarbani est-il devenu avide de ma vie et de mon corps ? Comment cet homme grand et fort a-t-il pu tomber ? La réponse que j’ai obtenue est que nos motivations ont tiré les deux extrémités opposées de la corde du destin. D’un côté, il y avait lui, avec sa motivation à rechercher le plaisir et faire usage de la force. De l’autre côté, il y avait moi, motivée par le désir d’échapper à sa contrainte. C’est ce que j’ai découvert après avoir parlé avec des femmes en prison. Quelle découverte que plusieurs juges n’ont pas été capables de faire !

Je m’appelle Reyhaneh Jabbari, et j’ai 26 ans. Et je me demande encore que lorsque des filles humiliées et insultées sont exploitées sexuellement, et qu’elles ne veulent pas être esclaves, auprès de qui elles peuvent se réfugier ? Y a-t-il un gouvernement ou un citoyen ordinaire ou toute autre responsable pour apporter un soutien à ces filles ?

Je m’appelle Reyhaneh Jabbari et j’ai 26 ans. Je porte sur mes épaules le poids des souffrances dont j’ai entendu parler. Je me sens responsable de parler de ce que j’ai appris dans les profondeurs de notre société et dans le centre pour criminels, la prison. Peut-être puis-je faire un pas et apporter ma petite contribution pour changer le destin de ces femmes. Je tiens à souligner qu’aucune femme ne tombe dans le piège de la prostitution si elle n’a pas été violée.

J’ai fait confiance à la posture paternelle et religieuse de Sarbandi. Il aurait pu me faire un tel sort si je ne l’avais pas frappé à l’épaule. Mais la loi sans vie, dominée par les hommes, défend les hommes.

Moi, Reyhaneh Jabbari, j’ai appris à 21 ans que le tribunal dominé par les hommes n’approuvait pas que je me défende contre Sarbandi. Ils ne se sont pas mis à ma place, ne serait-ce qu’un instant, et ils ont tenu le procès sans prêter la moindre attention à mes paroles et sans examiner les raisons énumérées dans la défense par mes avocats.

Et à chaque fois, le juge Tardast m’a assailli avec son visage rempli de mépris. Lors d’une audience, il m’a dit sans vergogne que j’aurais dû le laisser me violer et ensuite porter plainte contre lui ! Toutes ses questions étaient humiliantes comme si j’avais été une de ces femmes aspirées par le cycle de la prostitution. »

L’exécution de Reyhaneh Jabbari a été largement couverte par les médias du monde entier, qui ont évoqué la violation flagrante des droits humains par le régime iranien. Amnesty International a condamné son exécution comme “une nouvelle tache sanglante sur le bilan de l’Iran en matière de droits de l’homme” et “un affront à la justice”.

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