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mardi 2 novembre 2021

Le mineur délinquant Arman Abdolali menacé d’exécution, une 4ème fois

 CSDHI – Les autorités carcérales ont transféré le mineur délinquant, Arman Abdolali en isolement en vue de son exécution pour la quatrième fois consécutive depuis ces trois dernières semaines.

Son exécution est prévue mercredi à la prison de Rajaï Chahr, en Iran

Iran Human Rights (IHR) a précédemment appelé la communauté internationale à sauver la vie d’Arman. « À ce stade, seule la pression de la communauté internationale peut sauver la vie d’Arman. Nous appelons les Etats qui ont des relations diplomatiques avec la République islamique à agir pour sauver la vie d’Arman avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré le directeur d’Iran Human Rights, Mahmood Amiry-Moghaddam.

Selon les informations obtenues par IHR, hier, des agents ont transféré Arman Abdolali du quartier 2 de la prison de Rajaï Chahr en isolement en vue de son exécution. Les autorités ont convoqué ses parents, pour leur dernière visite, aujourd’hui. Elles comptent l’exécuter, mercredi matin.

Arman Abdolali est né le 9 mars 1996. Il avait 17 ans au moment du meurtre présumé en 2013. Les autorités judiciaires l’ont condamné à une qisas (la loi du Talion) pour meurtre. Pourtant, elles n’ont jamais retrouvé le corps.

Des sources informées ont déclaré à IHR : « Des images de vidéosurveillance ont montré Ghazaleh (sa victime présumée) quittant le bâtiment après avoir rencontré Arman. Mais la police n’a jamais enquêté sur ces preuves. »

L’avocat d’Arman avait précédemment souligné le fait que la barre de traction qu’Arman avait avoué avoir utilisée comme arme du crime n’a jamais été examinée par la police.

Maintenu en isolement pour le forcer à avouer

Après son arrestation, les agents iraniens ont maintenu Arman en isolement pendant 74 jours, au cours desquels il aurait avoué le meurtre. Un tribunal l’a ensuite jugé et condamné à une peine de qisas (la loi du Talion) sur la base de ses aveux, sans tenir compte du fait qu’il était un mineur délinquant.

Quelques jours avant son exécution, l’avocat d’Arman a découvert que l’université avait donné un congé à Ghazaleh. En plus, elle avait renouvelé sa police d’assurance. D’ailleurs, l’avocat d’Arman les a utilisés comme preuves pour demander un nouveau procès.

Deux des juges ayant précédemment condamné Arman à la peine de qisas ont estimé que des enquêtes supplémentaires seraient nécessaires. Effectivement, la date de lettre de son université était postérieure au meurtre présumé. Entre-temps, la famille de Ghazaleh a accordé à Arman un délai supplémentaire et la possibilité de révéler l’emplacement du corps.

Son nouveau procès a eu lieu devant la branche 5 de la Cour pénale alors qu’il étudiait pour sa maîtrise à l’Université Shahid Modarres. Une fois de plus, il a nié le meurtre. En effet, il a déclaré qu’il ne savait pas où se trouvait son corps et qu’elle était peut-être en vie.

La justice a ensuite transmis son dossier au tribunal pénal de Téhéran. Il l’a déclaré coupable de meurtre et l’a condamné à la peine de qisas. La cour suprême a confirmé cette sentence en février 2021.

C’est la quatrième fois qu’on le transfère en isolement afin de l’exécuter

Au cours des trois dernières semaines, les autorités iraniennes ont transféré Arman en isolement en vue de son exécution, à quatre reprises.

L’Iran est l’un des rares pays au monde qui applique encore la peine de mort aux mineurs délinquants. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention relative aux droits de l’enfant, dont la République islamique est signataire, interdisent le prononcé et l’application de la peine de mort pour les crimes commis par un individu âgé de moins de 18 ans.

Pourtant, selon les données recueillies par IHR et les organisations internationales de défense des droits humains, la République islamique est responsable de plus de 70 % de toutes les exécutions de délinquants mineurs au cours des 30 dernières années. Les statistiques d’IHR montrent également que les mollahs iraniens ont exécuté au moins 64 délinquants mineurs au cours des dix dernières années. D’ailleurs, au moins quatre d’entre eux seront exécutés en 2021.

Source : IHR

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