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mercredi 22 décembre 2021

L’ONU adopte une résolution sur les droits de l’homme en Iran alors que les abus s’accélèrent sous Raïssi

 L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté vendredi une nouvelle résolution condamnant les violations persistantes des droits de l’homme en Iran. Il s’agit de la 68e résolution du genre.

En juin, Ebrahim Raïssi a été confirmé comme nouveau président du régime par le guide suprême Ali Khamenei. Raïssi avait auparavant servi pendant plus de deux ans en tant que chef du pouvoir judiciaire. Pendant ce temps, il a supervisé les aspects clés d’une répression de la dissidence déclenchée par des manifestations à l’échelle nationale en novembre 2019. Son engagement envers cette répression n’était pas une surprise vu son passé, et son ascension à la présidence avait promis une augmentation des violations des droits humains.

Who is Ebrahim Raisi, a candidate in Iran presidential election and an executioner in 1988 massacrehttps://youtu.be/fTQGUHGsUCQ

Ebrahim Raïssi, bourreau du massacre de 1988 en Iran
Ce fait a été confirmé par des tendances alarmantes émergeant dans les chiffres relatives aux exécutions de prisonniers et d’autres préoccupations majeures mises en évidence par la dernière résolution de l’ONU. Bien que cette résolution fasse peu référence au rôle de Raïssi dans l’accélération des abus de la peine de mort, la Résistance iranienne a suivi les chiffres qui montrent comment la situation des droits humains s’est détériorée depuis que Raïssi a pris ses fonctions.

Un jour avant l’adoption de la résolution de l’ONU, la Résistance iranienne a signalé qu’au moins 31 prisonniers avaient été exécutés en novembre. De plus, au moins six prisonniers ont été exécutés juste avant la publication de ce rapport, le 15 décembre seul. Des rapports antérieurs d’Iran Human Rights Monitor indiquaient que le nombre moyen d’exécutions mensuelles avait fortement augmenté après la nomination de Raïssi à la présidence. Au cours des cinq mois précédant cette évolution, la moyenne était d’environ 26,6 et au cours des cinq mois suivants, elle a été estimée à 35,6.

Les chiffres d’exécution disponibles ne sont que des estimations et le nombre réel d’exécutions est probablement plus élevé. C’est dire que le pouvoir judiciaire du régime a une longue histoire d’exécution des peines capitales. Les estimations annuelles dépendent du travail de multiples réseaux militants, qui sont naturellement limités dans leur capacité à faire un bilan complèt de la conduite du régime envers les prisonniers.

Heureusement pour eux, les outils à la disposition des réseaux militants se sont élargis ces dernières années, ce qui a permis d’attirer davantage l’attention internationale sur ces questions. Cette tendance ressortait clairement de la résolution de l’ONU, qui faisait référence à des « actes effroyables commis par des gardiens de prison à la prison d’Evine » – des actes rendus visibles par la diffusion d’images de surveillance de la prison qui avaient été obtenues par des pirates informatiques.

UN experts call for investigation of 1988 Massacre in Iran - December 2020https://youtu.be/fTQGUHGsUCQ

Malheureusement, les décideurs politiques occidentaux ont renforcé l’impunité de Téhéran en matière de droits de l’homme et d’autres activités malveillantes, en n’exerçant pas de pression appropriée sur le régime.

La résolution de l’ONU a souligné cette impunité, estimant « l’importance d’enquêtes crédibles, indépendantes et impartiales en réponse à tous les cas de violations graves des droits humains… y compris les disparitions forcées, les exécutions extrajudiciaires et la destruction de preuves liées à ces violations ».

L’adoption de la résolution intervient environ un an après que sept experts des droits de l’homme de l’ONU ont publié une lettre ouverte aux autorités iraniennes dans laquelle ils appelaient à la transparence et à la responsabilité en ce qui concerne le pire crime contre l’humanité du régime, le massacre de 30 000 prisonniers politiques au cours de l’été 1988. Dans cette lettre, les Rapporteurs spéciaux ont noté que le massacre avait fait référence dans une première résolution de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran, mais n’avait été suivi par aucune institution compétente.

« L’incapacité de ces organes à agir a eu un impact dévastateur sur les survivants et les familles ainsi que sur la situation générale des droits de l’homme en Iran », indique la lettre, ajoutant qu’elle « enhardit l’Iran (…) à maintenir une stratégie de déni qui continu à ce jour. »

Iran: A Fatwa Which Took the Life of 30,000 Political Prisoners in 1988 Massacrehttps://youtu.be/yeMqgOly1Fg

Après l’« élection » de Raïssi, Amnesty International a estimé que c’est un « sombre rappel que l’impunité règne en maître en Iran ». Cette évaluation était basée en partie sur le rôle de Raïssi dans la répression de novembre 2019, mais plus encore sur le fait qu’il était l’un des quatre responsables qui ont siégé à la « commission de la mort » de Téhéran qui a supervisé le massacre de 1988.

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