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mardi 7 décembre 2021

Moyent-Orient : le rôle déstabilisateur de l’Iran (Michèle de Vaucouleurs)

 A l’initiative du Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) s’est tenue le 24 novembre dernier une conférence à l’Assemblée Nationale, intitulée « Moyent-Orient : le rôle déstabilisateur de l’Iran. Des députés français membre du CPID ainsi que des experts et témoins ont pu intervenir lors de cette conférence à laquelle a participé Mme Maryam Radjavi via un message vidéo.

La conférence a débuté avec l’intervention de la députée des Yvelines, Michèle de Vaucouleurs, qui est également présidente du CPID.
Voici son intervention :

Nous sommes réunis aujourd’hui pour un colloque intitulé Moyen-Orient, le rôle déstabilisateur de l’Iran, qui nous donne l’occasion d’échanger sur la politique intérieure et extérieure menée par le régime iranien et les répercussions qu’elle implique sur l’ensemble de la région du Moyen-Orient.

Je tiens à saluer les différents intervenants qui ont accepté d’alimenter nos débats sur le sujet. Monsieur Nader Nouri, ancien diplomate iranien, vous êtes actuellement secrétaire de la Fondation des Etudes du Moyen-Orient (FEMO). M. Gérard Vespière, vous êtes chercheur et analyste géopolitique, mais également président de Stratégiques Conseil et fondateur du site Le Monde décrypté. Mme Zohreh Bijaniar, vous êtes membre de l’Association des femmes iraniennes en France et représentante de l’Association Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran. Je souhaite également remercier mes collègues du CPID pour leur engagement. Nous avons ensemble l’honneur de faire vivre ce comité qui s’intéresse à la question du respect des droits de l’homme et de la démocratie en Iran depuis maintenant trois législatures. Lors de cette législature, nous avons eu l’occasion de porter cet enjeu en tant que parlementaire de multiples manières.

Tout d’abord par des actions de sensibilisation sur les actions de répression du régime iranien. Nous nous sommes exprimés pour dénoncer ces actions à travers des communiqués et nous avons organisé différents temps d’échange sur ce sujet, comme celui qui nous réunit aujourd’hui. Il y a trois ans, en octobre 2019, nous recevions ainsi dans cette même salle Mme Maryam Radjavi, présidente du Conseil national de la résistance iranienne, pour évoquer les constats des actions de l’opposition iranienne au régime. Mme Radjavi analysait déjà à ce moment-là une tension extrême qui traversait la société iranienne.

Peu avant que n’explose la colère du peuple iranien lors des manifestations de l’automne 2019, qui, vous comme nous, vous le savez, ont été réprimées dans le sang avec près de 1500 personnes tuées par le régime. Le CPID a également porté la question du respect des droits fondamentaux et de la démocratie en Iran auprès du président de la République et du ministère des Affaires étrangères, auquel nous avons eu l’occasion d’écrire à plusieurs reprises. Nous leur avons notamment adressé une correspondance au moment de l’attentat à la bombe déjoué à Villepinte, le 30 juin 2018, alors qu’avait lieu le grand rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne.

Plus récemment, le CPID a fait part de son inquiétude suite à l’élection d’Ibrahim Raïssi à la présidence du régime iranien le 18 juin dernier. Ebrahim Raïssi est en effet directement impliqué dans les exécutions de près de 30 000 opposants politiques en 1988, actes que les ONG comme Human Rights Watch n’hésitent pas à qualifier de crimes contre l’humanité. Nous avons toujours su trouver une écoute attentive du chef de l’Etat et du gouvernement lors de nos sollicitations. Le président de la République comme le ministre des Affaires étrangères nous ont régulièrement réaffirmé dans leur réponse que le respect des droits de l’homme et de la démocratie en Iran était une profonde exigence de la diplomatie française.

La France n’hésite pas en effet à dénoncer la violation de ses droits sur la scène internationale, comme nous aurons l’occasion de le voir au cours de ce colloque. Comme je le disais en évoquant les manifestations de 2019, la situation iranienne semble aujourd’hui en plein bouleversement. Le régime en place semble fragilisé par un rejet massif de la population, en particulier par la mobilisation des femmes et de la jeunesse. Cette dynamique a des conséquences sur les relations internationales dans la région et vis à vis de la France.

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