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vendredi 10 décembre 2021

Un aperçu de la situation des droits humains en Iran en 2021

 CSDHI – À l’occasion de la Journée mondiale des droits humains, Iran Human Rights Monitor donne un aperçu de la situation des droits humains en Iran en 2021.

Les informations suivantes reflètent une petite partie de la réalité actuelle. Le manque de transparence et la censure du régime clérical rendent l’accès à l’information difficile. Iran Human Rights Monitor appelle la communauté internationale à condamner et à tenir le régime iranien responsable de ses crimes contre l’humanité et de ses violations flagrantes des droits humains.

Iran HRM demande instamment au Secrétaire général des Nations Unies, au Haut-Commissaire aux droits humains, au Conseil des droits humains, aux rapporteurs spéciaux des Nations Unies et à toutes les organisations internationales des droits humains de prendre des mesures immédiates pour mettre fin à la torture et aux exécutions en Iran.

Les violations flagrantes et systématiques des droits humains en Iran doivent être soumises au Conseil de sécurité de l’ONU. HRM Iran renouvelle son appel à former une mission internationale pour visiter les prisons iraniennes et les prisonniers.

Un nouvel arrangement du pouvoir pour faire face au mécontentement qui grandit

En 2021, Ali Khamenei, le Guide suprême du régime iranien, a choisi Ebrahim Raïssi comme président.

Khamenei a également nommé Gholam-Hossein Mohseni Ejei à la tête de la branche judiciaire. Ejei avait déjà servi le régime en tant que chef adjoint du pouvoir judiciaire, procureur général et ministre du renseignement. Il a donc un long passé de répression du public et de violation des droits humains.

Ebrahim Raïssi, Gholam-Hossein Mohseni Ejei et Mohammad Baqer Qalibaf dirigent les trois branches du gouvernement du régime iranien. Ils sont de graves violateurs des droits humains en Iran. Ils ont été impliqués dans des crimes contre l’humanité. Leur nomination à des postes à la tête du gouvernement démontre le « nouvel arrangement du régime pour la guerre et la répression ». Elle témoigne en outre de la volonté d’intensifier le climat de terreur et la répression de toute forme de dissidence.

Khamenei a favorisé ces trois personnalités en raison de leur rôle dans le système judiciaire et la sécurité depuis quatre décennies et de leur responsabilité dans la répression, le meurtre et l’oppression.

Un coup d’œil à l’organisation actuelle du pouvoir en Iran montre clairement que la branche exécutive est confiée à un bourreau, le pouvoir judiciaire à un assassin professionnel et le pouvoir législatif à un manieur de gourdin.

Le nouvel arrangement du pouvoir en 2021 a préparé Ali Khamenei à réprimer les protestations et à restreindre autant que possible les activistes et toute voix de protestation.

Les protestations en Iran ont commencé peu après la formation de la République islamique avec le début du totalitarisme et de la suppression des libertés par le régime Velayat-e Faqih. Et elles ont augmenté de manière significative ces dernières années, en particulier en 2021.

Cette augmentation est due à plus de 40 ans de criminalité et de corruption par les mollahs, qui ont porté la société iranienne à un point d’ébullition.

À l’heure actuelle, la population iranienne est privée des produits de première nécessité, tels que l’eau, le pain et l’électricité. Dans le même temps, ils sont aux prises avec la pandémie de la Covid-19, craignant la mort de leurs proches.

La répression violente des protestations populaires

En 2021, nous avons été confrontés à la propagation des protestations en Iran, dont les plus importantes ont été :

Le 22 février 2021

Le 22 février 2021, des affrontements ont éclaté entre les pasdarans et la population de Saravan, faisant des dizaines de morts et de blessés parmi les porteurs de carburant et les jeunes de la ville. Le mardi matin 23 février 2020, malgré la forte présence des pasdarans et des forces de sécurité du régime, les habitants de Saravan ont organisé une manifestation massive. Ils ont marché jusqu’au gouvernorat de Saravan et l’ont occupé. Au moins 40 citoyens baloutches ont été tués lors des affrontements, et plus de 100 ont été blessés et hospitalisés.

Le 15 juillet 2021

Le 15 juillet 2021, la population de la province du Khouzistan a organisé des manifestations contre les pénuries d’eau et les politiques destructrices du gouvernement dans plusieurs villes, dont Ahwaz, Abadan, Hamidiyeh, Bostan, Susangard, Bandar Mahshahr, Khorramshahr, Shadegan, Kut Abdullah et Malasani, Ramshir et Behbahan. Les manifestations se sont étendues à d’autres régions du pays, notamment à Khorramabad, Izeh, Karaj, Téhéran, Ispahan, Mashhad et Masjed-e-Solaiman. Les forces de sécurité ont réagi violemment à ces protestations.

De nombreux citoyens de la province du Khouzistan ont été arrêtés et détenus puis torturés.

Le 26 novembre 2021

Le 26 novembre 2021, les forces de sécurité et les gardes anti-émeutes ont fait une descente sur le sit-in de protestation des agriculteurs à Ispahan. Les agriculteurs avaient installé leurs tentes sur le lit de la rivière asséchée de Zayandeh Roud. Une centaine d’agriculteurs et de citoyens d’Ispahan ont été blessés, et plus de 300 ont été arrêtés. Au moins 40 personnes ont été rendues aveugles par des tirs d’oiseaux qui ont atteint leurs yeux.

Violations systématiques des droits des prisonniers

Tout au long de l’année 2021, nous avons été confrontés à des violations systématiques des droits humains et à des pressions sur les prisonniers dans tout le pays. En particulier les prisonniers politiques et les détenus des manifestations en Iran.

L’annonce du piratage des caméras de télévision en circuit fermé de la prison d’Evine et la diffusion de vidéos de la prison à la fin du mois d’août ont montré que l’Iran n’était pas le seul pays à subir des violations des droits humains.

Les images divulguées ont montré les mauvaises conditions de détention et les coups infligés par les agents de sécurité et les gardiens de prison. Celles-ci ont scandalisé les organisations internationales et de défense des droits humains.

Les images de la prison d’Evine ne sont qu’un exemple de ce qui se passe dans les coulisses. Notamment, ces images ont été prises dans les couloirs, les cours et les toilettes, et non à l’intérieur des chambres de torture.

Le droit à la vie et un nombre alarmant d’exécutions

L’année 2021 a également été marquée par une forte augmentation des exécutions de prisonniers par rapport à 2020.

Selon Iran Human Rights Monitor, au moins 255 exécutions ont eu lieu dans les prisons iraniennes en 2020. Alors qu’en 2021, au moins 330 prisonniers ont été exécutés en Iran à la date de ce rapport, le 10 décembre 2021.

Il faut considérer que le chiffre réel est plus élevé car le régime iranien exécute la plupart des peines de mort en secret.

La répression des minorités ethniques et religieuses, ainsi que les fusillades aveugles et les meurtres et blessures arbitraires de citoyens iraniens sont d’autres aspects de la situation des droits humains en Iran en 2021.

Exécutions en Iran

L’exécution est un châtiment inhumain et un crime quel qu’en soit le prétexte.

Le régime au pouvoir en Iran commet ce crime et le justifie légalement depuis plus de 40 ans. L’Iran a le taux d’exécution par habitant le plus élevé au monde.

Du 1er janvier au 10 décembre 2021, au moins 330 prisonniers ont été exécutés dans les prisons iraniennes pour divers crimes.

Janvier – 31 exécutions

Février – 37 exécutions

Mars – 17 exécutions

Avril – 26 exécutions

Mai – 22 exécutions

Juin – 11 exécutions

Juillet – 53 exécutions

Août – 27 exécutions

Septembre – 43 exécutions

Octobre – 27 exécutions

Novembre – 28 exécutions

1er-10 décembre – 8 exécutions

Huit des personnes exécutées étaient des prisonniers politiques.

158 exécutions pour meurtre

121 exécutions pour des accusations liées à la drogue

Au moins un délinquant juvénile a été exécuté.

Au moins 15 femmes figurent parmi les personnes exécutées.

Les crimes et l’identité de nombreux prisonniers exécutés sont inconnus.

Exécutions de prisonniers politiques

Javid Dehghan, un prisonnier politique, a été exécuté à la prison centrale de Zahedan le 30 janvier 2021. Il avait passé 5 ans en prison avant d’être exécuté. Il avait été condamné à mort par la branche 1 du tribunal révolutionnaire de Zahedan en mai 2017 pour moharebeh ou guerre contre Dieu.

M. Dehghan était accusé d’être membre d’un groupe d’opposition ainsi que d’avoir participé à une attaque armée qui a tué deux officiers des pasdarans. Les accusations portées contre lui reposaient sur des aveux extorqués sous la torture, qu’il a niés.

La condamnation à mort d’Ali Motiri a été mise en oeuvre dans la prison de Sheiban à Ahwaz à l’aube du 28 janvier 2021. Ali Motiri avait été arrêté en mai 2018 et condamné à mort par un tribunal pénal d’Ahvwz pour « moharebeh, corruption sur terre, et meurtre de deux membres du Bassidj de la ville. »

Les agents du régime l’ont torturé pour qu’il avoue le meurtre des deux membres du Bassidj le 7 mai 2018. Le tribunal révolutionnaire d’Ahwaz l’avait condamné pour moharebeh et à être exécuté sur la base de ces aveux forcés.

Le prisonnier arabe ahvazi Ali Motairi était en grève de la faim au moment de l’exécution.

Dans la matinée du 3 janvier 2021, le régime iranien a exécuté deux prisonniers politiques, Hassan Dehvari et Elias Qalandarzehi, à la prison de Zahedan, après environ sept ans de détention. L’arrestation de Dehvari et Qalandarzehi a eu lieu en avril 2014. La justice les a condamnés à mort en décembre 2016. L’agence de presse officielle Tasnim a rapporté que « Hassan Dehvari et Elias Qalandarzehi ont été exécutés pour des actes terroristes. »

Les deux prisonniers ont nié à plusieurs reprises les accusations portées contre eux. On les a sévèrement torturés pour obtenir des aveux.

Le dimanche 28 février 2021, les agents ont exécuté les quatre prisonniers politiques arabes dans la prison de Sepidar à Ahwaz.

Ali Khosraji, 29 ans, Jassem Heydari, 31 ans, Hossein Silavi, 33 ans, et Naser Khafajian, citoyens du Khouzistan, ont été condamnés à mort. Ces quatre prisonniers ont été transférés en isolement lors de l’émeute d’avril 2020 à la prison de Sheiban. Ali Khosraji, Hossein Silavi et Jassem Heydari avaient entamé une grève de la faim depuis le 24 janvier, pour protester contre l’interdiction des visites et les mauvais traitements infligés par les gardiens de prison.

Exécution de délinquants juvéniles

Le régime clérical a procédé à l’exécution par pendaison d’Arman Abdolali dans la prison de Rajaï Chahr à Karaj le 24 novembre 2021.

La condamnation à mort a été exécutée alors qu’il y avait de nombreuses ambiguïtés dans son cas et malgré les protestations internationales et nationales pour y mettre fin.

Arman Abdolali avait déjà fait l’expérience de la préparation de son exécution sept fois auparavant, lorsqu’on l’a placé en isolement, une pratique qui équivaut à de la torture. Il avait 17 ans lorsqu’il a commis le crime. Il était en prison depuis 8 ans. 

Exécution de femmes

La mise en œuvre de la condamnation à mort d’une femme non identifiée a eu lieu à la prison centrale de Sanandaj le 27 janvier 2021.

Le 8 février 2021, le régime a pendu une femme de 23 ans dans la prison centrale d’Ardabil. L’identité de cette femme n’est pas connue.

Il a aussi pendu Zahra Esmaili, 42 ans, à la prison de Rajaï Chahr le 17 février 2021. La justice l’avait condamnée pour le meurtre de son mari corrompu, un responsable du ministère du renseignement. Ce dernier avait tenté de violer leur fille. L’avocat de Mme Esmaili, Omid Moradi, a déclaré que Zahra avait fait une crise cardiaque et était décédée. Toutefois, et c’est là que réside l’horreur, les agents du régime ont quand même pendu son corps sans vie.

Maryam Massoumeh Karimi a été exécutée à la prison centrale de Rasht le 13 mars 2021.

Nafiseh Pakmehr a été exécutée dans la prison de Taybad, dans la province du Khorassan (nord-est), le 14 mars 2021.

Kobra Fatemi a été exécuté dans la prison centrale de Yazd le 23 mai 2021.

Shamsi Pir Ostovan a été exécutée pour des accusations liées à la drogue le 30 mai 2021, dans la prison centrale de Qazvin.

Trois femmes, dont l’identité et les charges n’ont pas été annoncées, ont été pendues à la prison de Rajaï Chahr le 8 septembre 2021.

Susan Rezaiipour a été pendue à la prison centrale de Qazvin le 27 octobre 2021. Elle avait été emprisonnée pendant six ans pour meurtre.

Une femme et son mari, Siavosh Ardeshiri, ont été pendus à la prison centrale de Yasuj, sous l’accusation de meurtre, le 23 novembre 2021. L’identité de la femme est inconnue.

Le 25 novembre 2021, Maryam Khakpour a été pendue à la prison de Dastgerd à Ispahan pour des accusations liées à la drogue. Elle avait nié à plusieurs reprises être propriétaire de la drogue et affirmé ne pas être coupable.

Trois femmes non identifiées ont été pendues à la prison centrale de Kerman à l’aube du 9 décembre 2021.

Conditions de détention des prisonniers politiques

La pression a continué de s’exercer sur les prisonniers politiques, les prisonniers d’opinion et les autres détenus. De nombreux prisonniers ont entamé une grève de la faim pour obtenir leurs droits.

Le prisonnier politique Houshmand Alipour a entamé une grève de la faim le 16 novembre 2021 pour protester contre le refus de lui accorder des congés de prison et contre l’ingérence du Département du renseignement dans son affaire.

Deux étudiants de l’université Sharif, Ali Younesi et Amir Hossein Moradi, sont toujours en isolement dans le quartier 209 d’Evine depuis leur arrestation et leur détention le 10 avril 2020.

Les prisonniers politiques Habib et Vahid Afkari sont toujours en isolement dans le quartier Ebrat de la prison Adelabad de Chiraz depuis l’exécution de leur jeune frère, Navid Afkari, le 12 septembre 2021.

De violents affrontements ont éclaté dans la prison centrale d’Oroumieh en juillet en raison de la distribution inéquitable de nourriture par les gardiens de prison. Il y a eu un mort et 16 détenus blessés.

Les audiences d’appel des prisonniers politiques Amir Hossein Moradi, Saeed Tamjidi et Mohammad Rajabi, manifestants de novembre 2019, détenus à la prison d’Evine, n’ont pas encore eu lieu. Pourtant, un tribunal les a précédemment condamnés à mort.

Le 8 octobre 2021, plusieurs dangereux criminels engagés par les autorités pénitentiaires ont attaqué les prisonniers politiques détenus dans le quartier 2 du pénitencier du Grand Téhéran. Les agresseurs ont utilisé des couteaux et des machettes pour poignarder à plusieurs reprises Akbar Baqeri, Pouya Qobadi, Shapour Ehsani-rad, Esmail Gerami et Akbar Shirazi.

MM. Baqeri, Qobadi et Shirazi ont été transférées au dispensaire de la prison en raison de leurs graves blessures.

Suite à cette attaque, les autorités du GTP ont transféré de force les prisonniers politiques Hossein Qashqaii, Mehran Delfan Azari, Meysam Gholami, Hojjatollah Rafei, Reza Salouti, Morteza Olangi, Shahab Soltanian, Davoud Abdollahi, Shapour Ehsani-rad, Pouya Qobadi, Esmail Gerami, Akbar Baqeri, Alireza Farshi et Akbar Faraji dans le hall 1 du quartier 2 le vendredi 8 octobre 2021. Le « quartier à portes fermées », également connu sous le nom de hall, présente des conditions inférieures aux normes.

Déni de traitement médical

Le régime iranien a continué de pratiquer le refus de traitement médical aux prisonniers politiques et aux prisonniers d’opinion, ce qui équivaut à de la torture.

Le prisonnier politique Mohammad Ashtiani souffre de problèmes cardiaques. Il doit prendre cinq comprimés spéciaux par jour. Il est incarcéré à la prison centrale de Karaj. Cependant, le directeur de la prison a empêché de lui donner les médicaments que sa famille lui apporte. Les autorités pénitentiaires lui refusent également l’accès à des médicaments essentiels.

Mohammad Ashtiani, 57 ans, est marié et père de deux enfants. Il est notamment accusé de « propagande contre l’État », d’avoir insulté Ali Khamenei et d’avoir soutenu l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran, un parti d’opposition. On l’a condamné à trois ans de prison et à une lourde amende.

Le peuple iranien est également confronté à une interdiction d’importer des vaccins de l’étranger.

Dans un discours prononcé le 8 janvier 2021, Ali Khamenei a ordonné l’interdiction d’importer des vaccins en provenance des États-Unis et du Royaume-Uni.

Morts suspectes de prisonniers

Un cas essentiel de violation des droits fondamentaux de l’homme s’est produit en février 2021 lorsque le derviche gonabadi, Behnam Mahjoubi, est mort en prison.

Le 13 février 2020, il avait été transféré à l’hôpital à la suite d’une intoxication alimentaire à la prison d’Evine. Huit jours plus tard, le 21 février, on annonçait sa mort à l’hôpital Loghman de Téhéran.

Le prisonnier d’opinion Sasan Niknafs est mort au pénitencier du Grand Téhéran le 7 juin 2021. En raison de son état physique critique, il se trouvait au dispensaire de la prison depuis le 5 juin. Mais il n’avait aucun traitement médical.

Envoyer des prisonniers en exil pour accroître la pression sur eux

Une militante civile et prisonnière politique, les autorités iraniennes ont transféré de force Atena Daemi, de la prison d’Evine à la prison de Lakan, à Rasht, le 16 mars 2021.

Maryam Akbari Monfared, qui est en prison depuis 13 ans sans un seul jour de permission, a été envoyée de force de la prison d’Evine à la prison de Semnan le 9 mars 2021.

Le 24 janvier 2021, la prisonnière politique Golrokh Ebrahimi Iraee a été envoyée de la prison de Qarchak à Varamin en exil à la prison d’Amol.

Exécutions arbitraires

Au moins 77 citoyens iraniens ont perdu la vie en 2021 à cause des tirs aveugles des forces de sécurité du régime.

Jian Alipour est mort le 14 octobre 2021 à Sardasht lorsque les gardes-frontières ont ouvert le feu sur lui à bout portant sans avertissement préalable.

Jian Alipour était originaire du village de Bijavi, à Sardasht. Il était marié et père de deux enfants. Son frère Hooshmand Alipour est un prisonnier politique à la prison de Sanandaj.

Le 2 novembre 2021, Veisi Badini, du village de Surkan dans la région de Margur, a perdu la vie après à la suite des tirs des patrouilles à la frontière d’Oroumieh. Veisi Badini a été abattu sans sommation alors qu’il était parti faire paître son bétail. Il était marié et avait deux enfants. Les forces de sécurité ont également confisqué son bétail.

Au moins 107 personnes ont été blessées à cause des tirs aveugles des forces de sécurité.

Le 20 mai 2021, Ghobad Rezaei Farzad, 38 ans, et Behnam Karimi, 32 ans, ont été arrêtés à Mohammadshahr, dans la province d’Alborz, pour consommation d’alcool. Après les avoir transférés au poste de police de Valadabad, les forces de sécurité leur ont tiré dans les jambes.

L’un d’eux a reçu quatre balles dans la partie supérieure du genou, et l’autre deux balles dans la partie supérieure du genou droit.

Ils ont été emmenés dans un hôpital de Karaj, les pieds menottés.

Le nombre de victimes de tirs aveugles et d’exécutions arbitraires est plus élevé car leur sort reste inconnu et leurs histoires ne sont pas publiées.

Minorités ethniques

Le régime clérical a lancé des vagues d’arrestations de citoyens kurdes et arabes à différents moments en 2021.

Un grand nombre des citoyens kurdes détenus sont des militants civils et culturels du Kurdistan que le régime a arrêté pour des motifs non précisés. La plupart des arrestations ont été effectuées sans décision de justice et accompagnées de passages à tabac. Dans certains cas, les agents du régime ont fouillé les résidences des citoyens arrêtés et ont confisqué certains de leurs biens.

Par exemple, du 11 au 14 novembre 2021, des agents des services du renseignement se sont lancés dans une vague d’arrestations de citoyens kurdes dans différentes villes, dont Baneh, Marivan, Saqqez et Sanandaj. Dans certains cas, le régime a utilisé des drones pour identifier et poursuivre les individus et des ambulances pour transporter les détenus.

Voici les noms de certains des citoyens kurdes arrêtés du 11 au 14 novembre :

A Baneh

Salah Pezeshki, Rafiq Pezeshki, Manaf Pezeshki, Behzad Pezeshki, Karim Pezeshki, Haji Abu Bakr Pezeshki, Loghman Pezeshki, Farhad Pezeshki, Farzad Pezeshki, Ahmad Pezeshki, Arsalan Pezeshki, Kamran Pezeshki, Saeed Rashidi, Jamal Morovati, Osman Mohammadpour, Kordo Hossein Poor et Ali Choumani.

A Marivan

Farid Derakhshani, Keyvan Minavi, Abdolrahman Afshar, Idris Bahramian, Abdolrahman Ashtak et Mohammad Ahmadi.

A Saqqez

Abdullah Mahjoor, Mohammad Mahjoor, Ayyub Minaei, Jamal Azizi et Saman Khosravi.

A Sanandaj

Arash Menbari, Zanyar Menbari, Sivan Menbari et Milad Menbari.

A Ahwaz et Mahshahr

Du 14 au 17 mai, au moins 26 citoyens ont été arrêtés à Ahwaz et Mahshahr. Parmi eux figuraient Rasoul Zuhairi, Shaker Silavi, Mohammad Silavi, Qais Savari, Walid Savari, Hamzeh Chaldavi, Hamid Mazraeh, Hassan Hezbavi, Hadi Hezbavi, Jamil Hezbavi, Badrieh Hamidavi, Amin Amir Hatami, Faisal Hezbavi, Keramat Hezbavi, Saad Saedi, Tawfiq Saedi, Malik Saedi, Abdullah Savari, Saeed Savari, Sadegh Savari, Sabd Ali Mousavi, Seyed Abdullah Mousavi, Abbas Zairi Khosrabi, Hossein K Salihawi. D’autres ont été convoqués par les services de sécurité.

Ces citoyens auraient été arrêtés après avoir assisté aux cérémonies de l’Aïd al-Fitr, dansé et chanté devant les maisons de certaines des victimes des manifestations de novembre 2019 et des personnes exécutées ces dernières années.

Minorités religieuses

En 2021, de nombreux citoyens bahaïs ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines.

En outre, après l’annonce des résultats des examens d’entrée nationaux de 2021, au moins 17 citoyens bahaïs ont été disqualifiés. Puis, on leur a interdit de poursuivre leurs études en raison de leur foi.

Des convertis chrétiens ont également été condamnés à des peines de prison pour des motifs tels que la propagande contre le régime.

Source : Iran HRM

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