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mardi 25 janvier 2022

Iran : Les politiques du régime contradictoires aggravent les crises sociales

 CSDHI – Les politiques du régime iranien consistant à dépenser environ 710 millions d’euros pour encourager davantage de naissances en 2022 aggravent les crises sociales. Son but est d’accroître la population.

Les politiques du régime font sombrer la population sous le seuil de pauvreté

Et ce, alors que le régime refuse de fournir des fonds pour résoudre des crises plus fondamentales, comme l’accès à l’eau, et que la plupart des Iraniens vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Ces dernières années, le guide suprême du régime, Ali Khamenei, a exprimé à plusieurs reprises le souhait de la théocratie d’augmenter le nombre de mariages ainsi que le taux de fécondité.

Les responsables du régime tentent maintenant d’augmenter le financement pour la mise en œuvre de ces objectifs. La démographie iranienne évolue vers un vieillissement de la population. D’ailleurs, comme l’ont admis de nombreux responsables du régime, si la tendance actuelle se poursuit, le pays sera confronté dans les prochaines décennies à une situation critique en termes de croissance démographique.

Malgré cette tendance, les solutions proposées et les politiques du régime sont désastreuses et contre-productives. En particulier si les problèmes économiques fondamentaux, qui sont à l’origine de nombreux maux sociaux, ne sont pas abordés. Pire encore, les responsables du régime attribuent la baisse des taux de mariage et de fécondité à l’influence de la « culture occidentale » sur les jeunes. Ceci renforce l’idée que les mollahs de Téhéran détournent la responsabilité et politisent le problème au lieu de s’appuyer sur une expertise technique pour le résoudre.

La situation économique est désastreuse

Le 11 janvier 2022, le quotidien officiel Salam-e No écrivait : « Plus de la moitié de la population iranienne en âge de travailler n’est pas économiquement active. Les données du Centre des statistiques d’Iran montrent que le taux de participation économique de la population féminine âgée de 15 ans et plus à l’automne 2021 a diminué d’un pour cent par rapport à la période comparable de l’année dernière. Autrement dit, 241 931 femmes ont quitté le marché du travail. »

Ce qui n’est pas dit, c’est qu’après la désastreuse guerre de huit ans contre l’Irak, le Guide suprême des mollahs a activement découragé la croissance démographique. Des années plus tard, cependant, Khamenei a fait une volte-face spectaculaire, décidant de stimuler la croissance démographique alors que plus de 70 % des dépenses quotidiennes de la population dépendent des subventions de l’État.

Au cours des quatre dernières décennies, la population iranienne a plus que doublé. Les années 1980 peuvent être considérées comme la décennie du boom démographique en Iran. Toutefois, au cours de la dernière décennie, principalement en raison de l’inflation galopante (le taux d’inflation en Iran est le sixième au monde), un nombre croissant de jeunes couples ont décidé de ne pas avoir d’enfants et de nombreuses familles ne peuvent tout simplement pas se permettre d’avoir plus d’un enfant.

L’Iran est assis sur certaines des ressources naturelles les plus riches du monde. Il dispose d’une main-d’œuvre éduquée et talentueuse qui a été cruellement privée d’opportunités économiques. Aujourd’hui, la dégradation de l’économie, ruinée par la mauvaise gestion du régime et la corruption généralisée, a entraîné des changements démographiques majeurs. De nombreux adultes sont tout simplement incapables financièrement d’élever des enfants, considérant qu’ils ont la chance de pouvoir se nourrir eux-mêmes.

Augmentation des « jeunes sans espoir »

Un journal officiel a écrit récemment : « Les statistiques du chômage dans le pays montrent une augmentation de la population des « jeunes sans espoir » qui, selon les sociologues, ont été au centre des protestations ces dernières années. Les jeunes sont inévitablement saisis par les pressions de l’économie iranienne. » En effet, la fréquence et la portée des protestations sociales en Iran ont augmenté de manière exponentielle, le pays ayant connu huit séries de soulèvements nationaux sans précédent au cours des quatre dernières années seulement.

Le document poursuit : « Même si le nombre de jeunes travaillant comme vendeurs ambulants dans les stations de métro ou dans la rue augmente chaque jour, le dernier rapport du Centre des statistiques d’Iran a évalué le taux de chômage à 8,9 %. Cela est beaucoup plus faible que les années précédentes. Selon les données récentes du Centre des statistiques d’Iran, le taux de chômage pour le groupe d’âge de 19 à 24 ans indique que 23,6 % des personnes de ce groupe d’âge étaient sans emploi à l’automne 2021. » (quotidien officiel Eghtesad-24, 9 janvier 2022).

La société iranienne est toujours une société qui fonctionne sur la base de la famille nucléaire. Mais un nombre croissant de jeunes Iraniens se voient refuser l’accès à des sources de revenus nationaux et sont ainsi privés d’un avenir décent. Au lieu d’établir les conditions économiques préalables à la croissance et à la prospérité des jeunes familles, la politique du régime vise à détourner la richesse nationale vers des activités destructrices destinées à préserver son emprise sur le pouvoir.

Alors que les autorités de l’État continuent de détourner des milliards de dollars, l’année prochaine le régime devrait augmenter les impôts de 60 %. Pourtant, la plupart des salaires ne pourront même pas suivre le rythme de l’inflation. Pourtant, en même temps, Khamenei pousse les jeunes Iraniens qui luttent pour joindre les deux bouts à avoir plus d’enfants.

Source : Iran Focus (site anglais)

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