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mercredi 19 janvier 2022

Le régime iranien tente de dissimuler sa faiblesse par son agressivité (Yannick Favennec-Becot)

 Sur l’invitation du Comité parlementaire pour un Iran démocratique, une réunion d’échanges s’est tenue le 12 janvier avec un groupe de parlementaires à l’Assemblée nationale française. Le député Yannick Favennec-Becot est intervenu lors de la réunion qui a passé en revue les activités et les acquis du comité dans la défense des droits humains et de la démocratie en Iran. Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, était la principale invitée à une table ronde avec les députés français, intitulée « Les soulèvements du peuple iranien et le rôle de la résistance ». La réunion a permis aux élus français de connaître l’analyse et les points de vue du Conseil national de la résistance iranienne sur les perspectives de changement en Iran.

Dans son intervention, Yannick Favennec-Becot, député du Maine-et-Loire, a déclaré :

Je voudrais commencer moi aussi, madame la présidente Radjavi, par vous présenter mes vœux chaleureux au nom de mon groupe parlementaire, le groupe UDI et indépendants, des vœux pour vous-mêmes, bien sûr, des vœux pour vos proches. Et puis, naturellement, des vœux tout aussi chaleureux et sincères pour le peuple iranien, pour sa liberté et pour sa sérénité.

Et puis, je voudrais faire un point sur l’expansionnisme régional du régime des mollahs et les objectifs de cet expansionnisme. Nous le savons, le régime a cherché à étendre sa profondeur stratégique en influençant et en instrumentalisant les communautés chiites en raison de sa méfiance à l’égard de la population à l’intérieur du pays. Et pour cela, ce régime tente de projeter ses problèmes internes vers des crises extérieures pour détourner l’attention du monde de la situation de crise à l’intérieur du pays. Et il tente aussi de dissimuler sa faiblesse à l’intérieur. Et la désignation de Raïssi et la mainmise sur le Majlis sont des signes de faiblesse et non de puissance de ce régime.

Or, même dans ces zones d’influence, la situation du régime est mauvaise. Je prends deux exemples. L’Irak. Les élections d’octobre, qui ont été un échec cuisant pour la vitrine politique des milices pro-Téhéran au Parlement irakien, démontre que là où il y a un minimum d’État de droit et des élections libres et équitables, les forces obscurantistes violentes inféodées aux mollahs ont peu de chances de l’emporter. Rappelons la révolte des Irakiens en octobre 2019, population du Sud chiite comprise, contre la présence du régime et l’influence de ses affidés. Les consulats incendiés aussi à Nadjaf et à Bassora. Et les forces du régime de Téhéran ont réagi avec la force brute et tenté d’assassiner le premier ministre Al Kazemi, vivement condamné par la France.

Et puis, deuxième exemple, après l’Irak, le Liban. La révolte populaire de 2019 contre le gouvernement sous l’emprise du Hezbollah en raison des pénuries et la faillite économique du système. Là encore, le Hezbollah a recours à la force brute. Il assassine des opposants et tente de remplacer par la force un juge d’instruction qui s’intéresse au rôle du Hezbollah dans l’explosion meurtrière criminelle du port de Beyrouth. Et malheureusement, il faut aussi le constater, les plans et les initiatives du président de la République française Emmanuel Macron au Liban ont été mis en échec par le Hezbollah, exécutant ainsi les politiques de Téhéran.

Donc, les Européens doivent décider une fois pour toutes de soutenir le peuple iranien de manière concrète et ostensible pour envoyer un message clair à la fois au peuple et aux gouvernants. Cela veut dire qu’il ne faut pas se laisser leurrer par la question nucléaire. Il ne faut pas se laisser impressionner par l’agressivité du régime et ses pratiques brutales comme la prise d’otages ou actes de terrorisme. Et il faut agir fermement sur la question des droits humains.

Et pour terminer, pour respecter le temps de parole que nous a demandé la présidente du CPID, je souhaiterais remercier notre présidente du CPID, Michèle de Vaucouleurs, pour le travail constructif et pluraliste que nous avons pu mener durant ces cinq années de législature. Je souhaite naturellement, comme le disait très bien notre collègue André Chassaigne, que la prochaine législature soit toute aussi féconde pour faire en sorte que notre Assemblée nationale continue à être aux côtés du peuple iranien et de vous-même, madame la présidente Radjavi.

Le rôle du CPID doit en effet encore se renforcer et avoir une véritable influence au sein de notre assemblée et en particulier auprès de la Commission des Affaires étrangères. Et je ne doute pas un seul instant que nous y parviendrons. Je vous remercie. 

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