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lundi 24 janvier 2022

Lettre d’un prisonnier politique iranien aux organisations de défense des droits humains

 CSDHI – Dans une lettre de la prison de Kamyaran, le prisonnier politique Salar Sediq Hamedani a évoqué les tortures que lui et son père ont subies en Iran.

Une lettre pour dénoncer les tortures perpétrées par les mollahs iraniens

Dans cette lettre, le prisonnier politique Salar Sediq Hamedani, que les autorités ont récemment banni de la prison de Kamyaran, évoque la maladie de son père et son incapacité à supporter l’emprisonnement.

Il a également expliqué que l’enfermement des prisonniers politiques en Iran avec des criminels violents mettait leur vie en danger.

Salar Sediq Hamedani et son père ont entamé une grève de la faim le 3 janvier. Ils ont demandé à être détenus dans le quartier politique de la prison d’Oroumieh.

Les autorités ont séparé les deux prisonniers politiques l’un de l’autre, les transférant avec violence dans les prisons de Kamyaran et de Marivan.

Immédiatement après leur transfert, Ebrahim Khalil Sidiq Hamedani s’est retrouvé en isolement dans la prison de Marivan alors qu’il faisait une grève de la faim.

Le texte complet de la lettre de Salar Sidiq Hamedani, dont une copie a été reçue par Iran HRM, est le suivant :

Moi, Salar Sidiq Hamedani, et mon père, Ebrahim, purgeons notre troisième année d’emprisonnement pour notre appartenance à l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran.

Après notre arrestation, nous avons subi des tortures psychologiques extrêmement sévères dans l’unité du renseignement des pasdarans. A la suite de notre transfert à la prison d’Oroumieh, on nous a condamnés à l’emprisonnement.

Des criminels engagés par les responsables carcéraux les attaquaient

En prison, on nous a menacés. Parfois, des criminels violents engagés par les responsables de la prison et les agents de renseignement nous attaquaient au couteau.

Après un certain temps, on m’a transféré au ministère du renseignement et soumis aux plus graves tortures psychologiques. Dans un autre procès intenté contre nous, nous avons été condamnés à 11 mois de prison.

Plus tard, des agents nous ont transférés, tous les deux, mon père et moi au service du renseignement des pasdarans pendant 40 jours. Nous y avons subi des tortures physiques et psychologiques.

Après notre retour en prison, nous avons de nouveau été attaqués par certains prisonniers avec des couteaux. Personne n’a tenu les responsables de la prison d’Oroumieh pour responsables.

Les autorités ont refusé de soigner mon père

Bien que mon père souffre de diabète, il s’est vu refuser tout traitement médical à la prison d’Oroumieh.

Dans une lettre adressée aux responsables de la prison, le médecin spécialiste a écrit que mon père devait être hospitalisé à l’extérieur de la prison sous la supervision de médecins spécialistes.

Mais les responsables de la prison ont refusé de l’envoyer à l’hôpital. Ils ne lui ont même pas fourni les médicaments dont il avait besoin.

Malgré le fait que mon père était en mauvaise condition physique, nous avons été bannis dans différentes prisons. Le régime a banni mon père à la prison de Marivan et moi à la prison de Kamyaran, à côté de délinquants toxicomanes.

Pourquoi n’avons-nous pas été transférés dans le quartier des prisonniers politiques de la prison d’Oroumieh ? Les prisonniers politiques ont-ils le droit d’être détenus aux côtés de délinquants toxicomanes ou de criminels de droit commun ?

Appel aux organisations internationales de défense des droits humains

Nous sommes derrière les barreaux et nos mains sont liées. Nous voulons que le monde sache quelles tortures nous avons subies.

Nous demandons aux organisations de défense des droits humains d’être notre voix afin que ces crimes puissent cesser.

Les autorités iraniennes ont arrêté Ebrahim Khalil Sedighi Hamedani et son fils, Salar, le 23 février 2019. Elles les ont transférés à la prison centrale d’Oroumieh le 23 avril 2019, après deux mois d’interrogatoires.

La première audience des deux prisonniers politiques de la prison d’Oroumieh a eu lieu le 18 septembre 2019, à la 2e branche du tribunal révolutionnaire d’Oroumieh. Ils se sont vu refuser l’accès à leur avocat.

Le tribunal les a finalement condamnés à 15 ans de prison chacun pour « appartenance à l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (MEK) » et à un an pour « propagande contre l’État. »

La troisième branche du tribunal révolutionnaire d’Oroumieh a également condamné M. Sedighi Hamedani et son fils, Salar, à trois ans de prison pour avoir prétendument « filmé des centres militaires ». La justice iranienne a condamné le père et le fils à un total de 19 ans de prison chacun.

Les forces de sécurité ont arrêté Ebrahim Khalil Sedighi Hamedani en 2005 pour « collaboration avec les Moudjahidines du peuple d’Iran » et condamné à six ans de prison. La justice l’a libéré sous condition après avoir purgé deux ans.

Agression contre les prisonniers, commanditée par le directeur de la prison

Le 3 août 2020, six détenus incités par le directeur de la prison ont brutalisé et blessé les prisonniers politiques Ebrahim Khalil et Salar Sedighi Hamedani.

L’agression ayant été perpétrée sur ordre du directeur de la prison et du responsable interne, Amirbeigi, les prisonniers politiques blessés ont été transférés dans la salle de quarantaine, au lieu de l’infirmerie.

Ces deux prisonniers politiques de la prison d’Oroumieh ont été fréquemment harcelés et brutalisés durant leur séjour en prison. Ils ont déjà contracté le coronavirus.

Source : Iran HRM

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