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lundi 28 février 2022

Internet : L’absence de responsabilité et de transparence du régime iranien

 CSDHI – Le projet de loi iranien sur la protection des utilisateurs du cyberespace et le plan de restriction de l’accès à Internet subissent une défaite temporaire.

L’internet est considéré comme une manifestation de communication, d’innovation et de créativité sans fin pour les humains. Un niveau de communication et de créativité qui n’a jamais existé auparavant. Il ne connaît pas de frontières et offre d’énormes opportunités économiques aux personnes du monde entier. Internet a ouvert l’accès à des domaines d’information et de technologie auparavant inaccessibles. Compte tenu du rôle de plus en plus important d’Internet en tant qu’outil de communication, les Nations unies ont récemment proposé que l’accès aux services Internet devienne un droit humain.

Depuis plus de quarante ans qu’il règne sur l’Iran, le régime iranien n’a jamais assumé la responsabilité de ses décisions et politiques erronées et controversées dans la gestion du pays. À la tête du régime autoritaire de Téhéran, le Guide suprême Ali Khamenei lui-même a toujours fui les responsabilités et les obligations de rendre des comptes pour nombre de ses décisions. Cette méthode de son règne est aujourd’hui plus visible que jamais dans l’administration de tous les ministères et du parlement iranien.

Le secret, le mépris de l’opinion publique, la fuite des responsabilités, la priorité donnée à la pensée d’une faction politique et religieuse particulière, l’indifférence à l’égard des développements mondiaux et l’intensification de l’ingérence dans certains pays sont les principales caractéristiques du système actuel en Iran. Cette situation doit être considérée comme une forme évoluée du leadership d’Ali Khamenei en Iran. Une forme de leadership qui donne tous les ordres en coulisse mais refuse d’accepter publiquement la responsabilité de ses conséquences, et la faute en revient toujours aux autres.

La question de la restriction de l’accès à Internet a été soulevée à de nombreuses reprises, sous différentes formes et appellations, par des membres du parlement et des responsables du régime iranien. Cependant, à chaque fois, elle s’est heurtée à l’opposition du public et même de certains membres du parlement et d’anciens responsables. En conséquence, elle a été repoussée. Dans ce dernier cas, le projet de loi sur la protection des utilisateurs du cyberespace, approuvé par une commission parlementaire en peu de temps, a été arrêté en raison de la pression de la population.

À de nombreuses reprises, Khamenei s’est plaint de l’état d’Internet en Iran, notamment dans son discours du 21 mars 2021. Il a décrit le cyberespace comme étant « débridé ». Il a ajouté qu’il ne devait pas être « cédé à l’ennemi ». Pour aider à restreindre Internet en Iran et à mettre en œuvre une telle politique, Khamenei a ordonné la formation de plusieurs organes extralégaux, dont le Conseil supérieur du cyberespace. Le Conseil supérieur du cyberespace est une institution créée sur ordre d’Ali Khamenei dans le but d’élaborer des politiques dans les domaines liés à l’interaction avec le cyberespace, et moins d’une décennie s’est écoulée depuis sa formation.

Les vraies raisons des restrictions de l’internet en Iran

Le catalyseur qui semble avoir forcé le régime iranien à lancer cette vague de censure d’Internet est la crainte du régime que les applications de messagerie et les plateformes de médias sociaux aident les manifestants, les grévistes, les activistes et les dissidents à communiquer entre eux et à organiser des manifestations et des actions de protestation. Lors des grandes manifestations nationales de novembre 2019, de nombreuses images, vidéos et messages ont été partagés sur les médias sociaux, diffusant des informations en Iran et dans le monde entier. Pour revenir en arrière, après les manifestations nationales de 2009 en Iran, le régime a interdit l’accès aux plateformes de médias sociaux populaires à l’époque, notamment Facebook, YouTube et Twitter. Le sort du récent « projet de loi pour la protection des utilisateurs du cyberespace », surnommé le plan de massacre d’Internet en Iran, et qui revêt une importance cruciale pour le régime, est entre les mains d’Ali Khamenei. Jusqu’à présent, en raison de la controverse entourant ce plan, notamment l’indignation de l’opinion publique et les conséquences économiques désastreuses pour les entreprises en ligne, ni le Haut Conseil du cyberespace, ni le Parlement, ni aucune autre institution n’a été en mesure d’approuver et de mettre en œuvre ses généralités.

En réalité, le « projet de loi pour la protection des utilisateurs du cyberespace » est devenu un point de discorde entre les différentes factions du régime. La décision du régime de poursuivre la restriction des services Internet dans le pays ne fera que nuire davantage à l’économie du pays, qui est déjà au bord de l’effondrement. Des millions d’Iraniens dépendent d’internet, et notamment des applis de messagerie, pour leurs affaires. En 2019, Internet a été fermé pendant plusieurs semaines au plus fort du soulèvement généralisé dans tout l’Iran, une décision qui a finalement causé des milliards de dollars de dommages à l’économie. On peut peut-être affirmer sans risque de se tromper que de nouvelles perturbations ne feront qu’aggraver les problèmes économiques critiques actuels et pourraient inciter à de nouvelles vagues de protestations, voire à un nouveau soulèvement. La chose même que le « projet de loi pour la protection des utilisateurs du cyberespace » tente d’empêcher.

Source : Iran News Wire

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