Pages

dimanche 13 février 2022

Les groupes parlementaires des « Amis d’un Iran libre » accueillent la présidente du CNRI

 La session annuelle des groupes parlementaires des « Amis d’un Iran libre » s’est tenue le mercredi 9 février avec la participation des eurodéputés et des parlementaires de 19 pays.

Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), était l’oratrice principale de l’événement en ligne avec des participants du Royaume-Uni, d’Allemagne, de France, d’Italie, de Suisse, de Finlande, de Norvège, Islande, Pays-Bas, Belgique, Espagne, Portugal, Irlande, Roumanie, Malte, Lituanie, Slovénie, Pologne et Saint-Marin. Une délégation australienne était également présente.

« En tant qu’ami d’un Iran libre, nous exprimons notre soutien à la lutte du peuple iranien et de la Résistance pour renverser la tyrannie religieuse et pour l’établissement d’une république démocratique et pluraliste qui servira la paix et la stabilité. Nous commençons la session conjointe d’aujourd’hui par le discours d’ouverture de Mme Maryam Radjavi qui nous apportera des éclairages sur la situation actuelle en Iran et les perspectives d’avenir dans l’antique pays », a déclaré Antonio Stango, président de la Fédération italienne des droits de l’homme.

Mme Radjavi a salué les martyrs de la révolution anti-monarchique de 1979 en Iran et estimé que la résistance du peuple iranien contre la dictature religieuse actuelle est en fait la continuation de la révolution de 1979. Le peuple iranien, qui a renversé le régime du Shah il y a 43 ans, scande désormais : « A bas l’oppresseur, que ce soit le Chah ou le Guide suprême » (Ali Khamenei).

Un grand nombre de preuves et de faits ne laissent aucun doute sur le fait que le régime des mollahs est en mesure d’être renversé.

Mais quand on dit que la dictature religieuse est en phase terminale, est-ce que cette évaluation est basée sur les revendications et les objectifs de la résistance iranienne ? Non, ce n’est pas une opinion spécifique à la résistance, ni quelque chose que nous avons développé sur la base des revendications et de l’orientation de notre lutte. Les grandes réalités de la société iranienne appellent au renversement du régime. Au cours de l’année écoulée, il y a eu un grand soulèvement tous les quatre mois en Iran.

Tout au long de l’année, bien que la population iranienne ait souffert des diverses formes de coronavirus et de son demi-million de victimes, tout le pays a été en ébullition en raison des protestations et des grèves.

La caractéristique la plus importante de ces manifestations est que le régime ne peut pas deviner quand les prochaines manifestations commenceront. Les gardiens de la révolution et les autres organes de sécurité et de renseignement sont constamment en alerte et pris dans une tension constante. Car s’ils tardent un peu à faire face aux protestations, ils perdront le contrôle de la situation.

Aujourd’hui, la plupart des contradictions de la société iranienne sont activées de manière aiguë et parfois irréversible contre le régime.

Ouvriers et agriculteurs se sont révoltés. Les enseignants et les éducateurs ont protesté à plusieurs reprises. Dans les régions de nos compatriotes baloutches, arabes et kurdes, de jeunes insurgés mènent des attaques armées en série contre les gardiens de la révolution, et dans les périphéries pauvres des villes, les gens gravement défavorisés sont en tensions permanentes avec le régime. Les pasdarans détruisent constamment leurs habitations et, en retour, les gens transgressent les restrictions et les lois oppressives du pouvoir.

Le régime est impuissant face à cette situation. Cette incapacité est d’abord et avant tout due au fait qu’il fait face à une société qui lui est hostile. Les gens crient ouvertement dans les rues que « notre ennemi est ici-même, ils mentent quand ils disent que c’est l’Amérique». L’hostilité profonde du peuple iranien est la principale cause de l’instabilité du régime des mollahs.

Je dois également vous rappeler le fait que Khamenei a tout essayé – dans le cadre du maintien de son hégémonie – pour empêcher le régime d’atteindre une situation aussi dangereuse, mais qu’il se retrouve dans une impasse.

Il a par exemple utilisé de faux courants réformateurs au sein de la théocratie. Les mollahs et les factions qui se prétendaient modérés ou réformateurs, ont joué pendant de nombreuses années le rôle d’isolant contre le renversement du régime. Mais après le début du soulèvement de décembre 2017-janvier 2018, ils ont perdu leur caractère et leur utilité politiques, et Khamenei les a balayés de tous les postes du pouvoir.

Une autre façon a été de conclure un accord nucléaire avec les P5 + 1. Bien que cet accord réponde aux besoins politiques et financiers du régime avec des concessions injustifiées, ce dernier n’a jamais renoncé au projet de se doter de la bombe atomique car il en a besoin pour survivre. S’il renonce à l’arme atomique, il fait fi de toutes ses exigences de sécurité.

Les soulèvements qui ont eu lieu dans tout l’Iran depuis janvier 2018 prouvent que, contrairement aux illusions créées et propagées par les mollahs, le régime n’a pas de base populaire parmi les pauvres et les nécessiteux. Au contraire, les pauvres dans les villes forment aujourd’hui la base des forces insurgées contre la dictature religieuse.

Comme je l’ai dit, après l’échec de toutes les voies et de tous les plans, le jeu de Khamenei sur l’échiquier politique iranien est la nomination d’un religieux détesté qui est largement connu dans la société iranienne comme le bourreau du massacre de 1988 et qui ne sait rien faire d’autre que de pendre la jeunesse.

Mais que signifie vraiment de nommer un bourreau à la présidence ? Premièrement, cela signifie que le régime est politiquement si instable et fragile qu’il ne permet même pas à ses membres les plus fidèles, comme Ali Larijani, de se présenter à l’élection présidentielle malgré ses 12 ans de présidence au parlement des mollahs. Car il craint que dans de futures turbulences politiques, ces proches n’ouvrent une brèche fatale au sommet du pouvoir.

Alors que Raïssi, pour la même raison qu’il a été impliqué dans le massacre de 30 000 prisonniers politiques Moudjahidine et autres résistants, ne trouve aucune autre place dans l’arène politique que de se raccrocher au guide suprême. Deuxièmement, cela signifie que le régime a fermé la voie à tout changement et réforme, dans les sphères politiques comme économiques, et ne connaît d’autre solution que d’intensifier la répression, l’incitation à la guerre, le terrorisme et les programmes nucléaires et de missiles.
En un mot, Raïssi a deux fonctions pour Khamenei.

Premièrement, fermer la voie au soulèvement. Et deuxièmement, lui laisser les mains libres sur les projets nucléaires et la politique étrangère. En conséquence, le mollah Raïssi a émergé et constitue l’indicateur le plus important de la période de renversement.

Que le régime abandonne son programme nucléaire ou aille vers la bombe, dans tous les cas, la particularité de la période de Raïssi, c’est qu’il devra faire face à l’éruption de soulèvements dus au rôle de l’OMPI et des unités de résistance.

Khamenei pensait qu’en rendant le régime monolithique et en soutenant pleinement Raïssi, il pourrait au moins freiner la crise dans laquelle il s’enfonce. Mais six mois plus tard, son gouvernement est devenu le plus incapable que le régime ait connu depuis quatre décennies. La détérioration de la situation économique sous Rohani s’est intensifiée sous la présidence de Raïssi. Par exemple, le déficit budgétaire est de 50%. La croissance économique cette année est inférieure à zéro comme les années précédentes, le taux d’inflation a atteint 50 à 60%. La pauvreté est endémique, une grande partie de la classe moyenne est appauvrie, avec au moins 40 millions des 85 millions d’habitants du pays vivant sous le seuil de la pauvreté absolue.

Les politiques du régime ont détruit les ressources environnementales du pays. La plupart des zones marécageuses se sont asséchées, une grande partie des provinces souffrent de pénuries d’eau ou sont sur le point d’en manquer, les forêts ont été détruites et les villes d’Iran font partie des plus polluées au monde. Ces ravages sont en fait les décombres des grands échecs du régime dans tous les domaines politiques, économiques et sociaux. Oui, sur tous les points de vue, les mollahs sont en fin de course.

Sans cette résistance que Khatami avait qualifiée de plus grande vague et plus puissante tempête et dont Ahmadinejad disait qu’elle avait la capacité de renverser plusieurs gouvernements, jusqu’à présent l’intégrisme islamiste aurait prévalu dans toute la région.
Les mollahs considèrent les Moudjahidine du peuple et la Résistance iranienne comme la principale menace pour l’existence de leur régime et considèrent qu’affronter cette menace est l’une des priorités majeures de leur politique étrangère, de sécurité, de propagande et de guerre psychologique. Velayati, ancien ministre des affaires étrangères du régime, disait aux ambassadeurs des pays européens qu’il leur fallait choisir entre des relations amicales avec la théocratie ou le soutien à l’OMPI. Kharazi, lui aussi ancien MAE du régime, disait qu’un critère sérieux et déterminant pour évaluer la sincérité des pays européens était le genre de relations qu’ils entretiennent avec l’OMPI.

Il y a quelques jours, les médias officiels du régime ont annoncé que lors de sa dernière conversation téléphonique avec le président français, Raïssi avait ouvertement demandé l’expulsion des Moudjahidine du peuple de l’Union européenne.

Lorsque Rohani était président du régime, au lendemain du grand soulèvement de janvier 2018, il avait appelé le président français à agir contre l’OMPI dans un appel téléphonique. A l’époque, le Figaro avait rapporté que l’Elysée aurait déclaré n’avoir eu aucun entretien avec les Iraniens dans lequel la question des Moudjahidine aurait été discutée. Oui, le fait que dans les négociations des dirigeants et de ses autres responsables du régime avec les gouvernements occidentaux, faire pression sur les Moudjahidine soit une question constante, n’est pas un fait nouveau et a une longue histoire.

Frapper cette résistance est aussi un objectif permanent de la machine terroriste du régime. Pour le nouvel an iranien de mars 2018, deux mois et demi après le soulèvement de janvier 2018, le régime a tenté de faire sauter un camion d’explosifs près de la cérémonie de Norouz de la Résistance iranienne en Albanie. Lorsque l’opération a échoué, il a lancé une autre attaque terroriste sous le commandement d’un de ses diplomates en poste en Autriche, qui visait à organiser une explosion très meurtrière lors du rassemblement annuel de la Résistance iranienne à Villepinte près de Paris. L’opération a également échoué et le diplomate du régime a été arrêté et condamné à 20 ans de prison en Belgique.

Mais pourquoi le régime commet-il ces actes criminels ?
Parce que le sentiment de danger constant du régime est qu’il existe une résistance et une alternative démocratique qui développent le mécontentement profond de la société iranienne dans une lutte visant à le renverser. Mais cette menace s’est intensifiée avec l’escalade des soulèvements et des protestations en Iran. Le réseau des Moudjahidine du peuple, qui est organisé dans la plupart des provinces du pays, est devenu une menace réelle et concrète pour le pouvoir religieux. Khamenei, le guide suprême du régime, a pointé du doigt le rôle des Moudjahidine dans un discours public sur le soulèvement de janvier 2018 et celui de novembre 2019.

Les unités de résistance, qui font partie du réseau des Moudjahidine du peuple dans les villes iraniennes, sont engagés quotidiennement dans une campagne contre la répression à grande échelle, préparant et orientant la société vers les prochains soulèvements. La caractéristique de ces activités est qu’elles ne connaissent pas de répit et se déroulent dans tout le pays.

Ces derniers jours, l’arrêt brutal des dizaines de programmes du régime sur les chaînes de radiotélévision pour laisser place à des images et des messages de la Résistance iranienne ont plongé le régime dans l’affolement. Les porte-parole du régime et les médias ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils se sentaient menacés par la qualité et la complexité de cette opération. L’extension de la Résistance à travers la société iranienne a choqué le régime.

Divers membres du FOFI ont également prononcé des discours au cours de la session, appelant notamment les gouvernements et les parlements européens à reconnaître le massacre de 1988 en Iran comme « un génocide et un crime contre l’humanité ».

Plus de 30 000 prisonniers politiques, pour la plupart des membres et partisans de l’OMPI/MEK, ont été exécutés dans tout l’Iran en l’espace de quelques mois seulement au cours de l’été et du début de l’automne 1988.

« Quand j’ai appris qu’Ebrahim Raïssi avait l’intention de venir à Glasgow en novembre dernier pour assister au sommet de la COP 26 sur le changement climatique, nous avons soumis un énorme dossier de preuves des survivants du massacre de 1988 et des familles de victimes à la police britannique, appelant à son inculpation pour crimes contre l’humanité et pour génocide, relevant de la compétence universelle et appelant à son arrestation s’il mettait les pieds au Royaume-Uni », a déclaré l’ancien député européen Struan Stevenson. « Il s’était vanté d’avoir hâte de venir à Glasgow. Et puis, à la dernière minute, un fonctionnaire de Téhéran est apparu à la télévision d’État pour dire qu’il n’avait aucunement l’intention de venir à Glasgow », a ajouté M. Stevenson.

L’ancien Premier ministre irlandais John Perry a critiqué la politique de complaisance adoptée par les gouvernements à travers l’Europe vis-à-vis du régime des mollahs en Iran. « Le silence du gouvernement européen, qui est intolérable, a été un catalyseur important pour que le régime de Téhéran poursuive ses horribles crimes en Iran, son terrorisme à l’étranger et ses ambitions nucléaires en toute impunité. »

« Nous devons apporter notre soutien et pouvons coopérer avec le CNRI en tant qu’alternative démocratique viable qui a la capacité d’établir une république démocratique, pluraliste et non nucléaire », a conclu M. Perry.

« La politique de complaisance est inutile et un échec », a déclaré l’ancien vice-président du Parlement européen, Alejo Vidal-Quadras. « C’est contre-productif. C’est nourrir notre pire ennemi… Travaillons ensemble pour que les gouvernements occidentaux et aussi l’Union européenne, le Service pour l’action extérieure, le Conseil et la Commission changent leur politique vis-à-vis de l’Iran. Il faut remplacer cette politique inutile par une politique ferme et forte qui conduira à un changement de régime en Iran », a-t-il ajouté.

M. Gideos Varekis, ancien membre du Parlement lituanien et ancien vice-président du groupe parlementaire PPE de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, a évoqué l’importance de tenir le régime des mollahs responsable du massacre de 1988.

« Il y a quelques semaines, 467 actuels et anciens responsables des Nations Unies, des lauréats du prix Nobel, des experts des droits de l’homme, des ONG et de nombreuses personnalités ont écrit aux Nations Unies et ont classé le massacre [de 1988] comme un crime contre l’humanité et un acte de génocide. Ils ont appelé à une enquête internationale sur cette base », a déclaré M. Varekis.

« Nous devons exiger des comptes pour la perpétration de ce crime grave, y compris de la part du régime du guide suprême Ali Khamenei et son président Ebrahim Raïssi« , a-t-il ajouté.

« Une évaluation réaliste de la situation iranienne montre que la réponse réside dans le renversement de la dictature religieuse. Nous sommes membres des comités qui soutiennent la résistance démocratique, raison pour laquelle nous sommes la cible d’attaques du régime iranien », a déclaré Leo Dautzenberg, président du comité de soutien au peuple iranien (FOFI) en Allemagne et ancien membre du Bundestag.

« Merci Madame Radjavi d’être une source d’inspiration pour le grand peuple d’Iran. Votre vision pour un Iran libre n’est plus un rêve. C’est désormais une réalité en devenir », a déclaré le député maltais Mario Galea. « Malheureusement, nous vivons dans un monde fortement endormi par l’indifférence, l’égoïsme, la stupidité et la myopie. Un monde qui choisit bêtement d’attendre à demain pour condamner les crimes contre l’humanité, plutôt que d’agir aujourd’hui pour les prévenir », a-t-il ajouté.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire