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mercredi 9 février 2022

Qui paiera le prix ultime pour les prix en constante augmentation en Iran ?

 Ces derniers jours, les médias d’État ont reconnu une partie de la crise économique et la responsabilité du régime dans la destruction de l’économie iranienne par la corruption.

Le 4 février, une vidéo déchirante a circulé sur les réseaux sociaux iraniens, montrant une jeune mère mendiant deux œufs pour nourrir ses enfants, promettant de les payer plus tard. De plus en plus d’Iraniens sont poussés dans le gouffre de la pauvreté et ne peuvent subvenir à leurs besoins en raison de la hausse des coûts.

Les prix des biens de consommation essentiels montent chaque jour en flèche. Selon les médias officiels iraniens, de nombreux produits alimentaires, tels que le pain, le riz, le poisson, etc., ont augmenté de 142 %. Les lentilles arrivent au premier rang avec une augmentation de 261 %. Les pois chiches avec 218 % et les sodas avec 201 % se classent deuxième et troisième. La plupart des travailleurs ne mangent que du pain et des boissons gazeuses pour le déjeuner.

« Le prix des pommes de terre est de 20 000 à 150 000 rials le kilo, alors que chez les marchands de fruits, il atteint au moins 200 000 rials le kilo. Cela dépasse le pouvoir d’achat de nombreux consommateurs. Le prix de pommes de terre a augmenté de 106 % depuis le mois dernier », a écrit le quotidien officiel Mardom Salari le 5 février.

Le journal ajoute que « les prix augmentent à la vitesse de l’éclair et les gens ne les regardent qu’avec désespoir. Les gens rêvent de manger de la viande rouge et de la volaille. Le prix du riz augmente également et la pomme de terre s’est transformée en or !»

De nombreux produits alimentaires sont importés en utilisant la monnaie au taux de change officiel de 42 000 rials pour un dollar. Mais certaines denrées alimentaires telles que le riz iranien, le poisson, la pomme de terre et les lentilles sont des produits nationaux, de sorte que leurs prix sont à la hausse.

L’empreinte de la mafia affiliée à l’État est la cause

« Les deux variables de la monnaie et des actions d’innombrables entreprises publiques, ainsi que l’élément de monopole, ont permis aux autorités iraniennes d’influencer l’économie indépendamment des équations fondamentales du marché. Il en résulte des détournements de fonds, de la thésaurisation et l’émergence d’une mafia qui s’est emparée de tous les secteurs de l’économie », écrit le 8 février le quotidien public Eghtesad-e Pouya.

Les soi-disant entreprises publiques et mafieuses font référence aux gardiens de la révolution (IRGC) et à leurs sociétés écrans. Ce document reconnaît que l’Iran souffre d’un « consortium mafieux » qui « accumule les biens de consommation et les vend à n’importe quel prix ».

Corruption eats Iran’s IRGC from withinhttps://youtu.be/BtWlMywBNd8

Vidéo : La corruption ronge le CGRI iranien de l’intérieur

Pendant longtemps, les apologistes de Téhéran ont laissé entendre que les sanctions à elles seules avaient dévasté l’économie iranienne, omettant ainsi la corruption institutionnalisée et l’incompétence du régime.

« Tout le monde sait que les produits nationaux, tels que la viande, la volaille, les fruits, les légumes et de nombreux autres articles dont le prix fluctue chaque jour, ont peu à voir avec les sanctions et les pressions de tel ou tel gouvernement étranger », a écrit Eghtesad-e Pouya.

Le 30 janvier, le Guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, a reconnu que « la cause principale de ces crises ne sont pas les sanctions. Les décisions irréfléchies et l’inaction jouent un rôle important dans la création de ces problèmes ».

Depuis sa sélection à la présidence du régime par Khamenei en juin, Ebrahim Raïssi et son gouvernement ont effrontément affirmé que le taux d’inflation avait baissé. Pendant ce temps, les statistiques élaborées fournies par le Centre de statistiques iranien indiquent que le taux d’inflation oscille autour de 45 %.

Le 12 janvier, Hossain Raghfar, un économiste du régime, a rejeté les affirmations de Raïssi. « Les responsables ont produit de fausses données sur l’économie iranienne pendant de nombreuses années, ce qui a conduit à une grave méfiance des gens envers les données et les statistiques officielles (…) L’annonce d’une réduction de l’inflation n’est pas conforme aux moyens de subsistance du peuple. »

Dans une autre litanie de mensonges le 7 février, Raïssi a affirmé que « la corruption et la mafia d’importation devraient cesser et être démantelées ». Comme son mentor Khamenei, Ebrahim Raïssi a refusé de proposer une solution pratique pour lutter contre la corruption, bien qu’étant le numéro deux du régime. De plus, espérer que Raïssi et Khamenei combattent la corruption, c’est comme espérer qu’un pyromane éteigne le feu qu’il a allumé. Khamenei, ses organes étatiques, le CGRI et des responsables comme Raïssi sont à l’origine de la corruption systématique en Iran. Ainsi, leurs efforts pour lutter contre la corruption ne sont rien de plus que des gestes vides de sens.

En bref, l’Iran souffre d’une crise économique paralysante. Les prix montent en flèche, l’inflation est galopante et de plus en plus de personnes rejoignent quotidiennement le rang des chômeurs. Ils arrivent à peine à joindre les deux bouts.

Pourtant, ils sont conscients de la véritable cause de la crise économique du pays est le régime lui-même. Cela explique pourquoi les Iraniens de tous horizons organisent des rassemblements et des manifestations quotidiens pour protester contre la situation financière abyssale et ciblent la théocratie au pouvoir, sa corruption et son incompétence.

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