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mercredi 9 février 2022

Rapport mensuel janvier 2022 : Les droits humains en Iran

 CSDHI – Le régime iranien a intensifié les violations des droits humains, via la répression en multipliant les exécutions et en procédant à de nombreuses arrestations de militants civils et de manifestants, d’une part. D’autre part, il a accentué la pression sur les prisonniers, en particulier ceux incarcérés pour des motifs politiques, d’autre part.

La poursuite des violations des droits humains

Le mois de janvier a vu le régime clérical intensifier la répression sociale, en phase avec le mécontentement croissant et la propagation des protestations populaires.

Les exécutions arbitraires, les violations des droits humains des prisonniers, ainsi que la torture et les mauvais traitements infligés aux civils se sont poursuivis.

Les prisonniers ont également subi une pression plus forte qu’auparavant. Les mollahs ont prononcé de nouvelles peines d’emprisonnement à l’encontre de militants civils dans différentes villes. Ils en ont convoqué certains pour purger leur peine. Dans certains cas, les forces de sécurité ont eu recours à la force brutale pour les transférer en prison.

Le régime clérical a également violé le principe de séparation des crimes en bannissant les prisonniers politiques dans des prisons éloignées et parmi les condamnés ordinaires.

Les informations de ce mois-ci rapportent des conditions abyssales des droits humains en Iran.

Les exécutions, la pire des violations des droits humains

L’intensification de la répression en janvier 2022 s’est manifestée de manière éclatante par la montée en flèche des exécutions. Le régime iranien a exécuté au moins 47 personnes, dont 17 pour des délits liés à la drogue et 24 pour meurtre. Le régime a exécuté deux hommes après les avoir reconnus coupables d’homosexualité.

Le nombre d’exécutions de prisonniers baloutches dans les prisons de Zahedan et de Zabol est important.

Par ailleurs, parmi les affaires choquantes de ce mois, on peut citer l’exécution d’un homme de 70 ans dans la prison d’Oroumieh, qui a eu lieu à l’aube du jeudi 27 janvier.

Les agents du régime ont pendu Mir Soltan Amiri, 70 ans, pour des accusations de trafic de drogue. Le régime avait exécuté son fils, Shahriar Amiri, 42 ans, pour les mêmes motifs, le 3 juillet.

Meurtres arbitraires

Les forces du régime des mollahs iraniens ont tué ou blessé arbitrairement au moins 22 civils.

Le mercredi 19 janvier 2022, les forces de sécurité de Zanjan ont ouvert le feu sur une voiture particulière, tuant une fillette innocente de 8 ans, Mezgin Palangi. Elles ont blessé sa sœur de 16 ans, Falak Palangi. Falak a été gravement blessée et reçoit des soins médicaux dans l’un des centres médicaux de Zanjan.

Les forces frontalières iraniennes à Milak, dans le sud-est de l’Iran ont tué par balle un garçon de 10 ans. Un groupe baloutche a déclaré que l’enfant transportait du carburant lorsqu’il a reçu une balle dans la tête sans avertissement.

L’identité de l’enfant est inconnue, mais il s’agirait d’un immigré afghan.

Les forces de sécurité iraniennes tuent des citoyens baloutches, y compris des enfants, en toute impunité.

Dans un autre cas, début janvier, des dizaines de véhicules militaires ont attaqué la région de Shuro, près de Zahedan, la capitale de la province du Sistan-Baloutchistan. Les nouvelles indiquent que deux femmes et un enfant ont été tués dans cette attaque.

Une lourde confrontation a éclaté aux premières heures du samedi 1er janvier 2022 dans le village de Saeedabad, dans le comté de Kurin. Les forces militaires ont lancé un assaut. Elles se sont heurtées aux habitants baloutches et ont demandé des renforts. Elles ont utilisé des armes légères et lourdes lors de cette attaque. La confrontation s’est ensuite étendue au village de Shuro, où les forces militaires ont bombardé les maisons des habitants à l’aide de l’artillerie.

Les tortures

Les traitements et châtiments cruels et dégradants se sont poursuivis en Iran en janvier.

La justice iranienne a condamné Shapoor Waqar, directeur du groupe Moghan Voice of Justice, à 74 coups de fouet pour avoir insulté un membre du Parlement, Elle a mis en œuvre cette condamnation, le 21 janvier.

La liberté d’expression

Mohammad Taghi Fallahi, secrétaire général de l’Association professionnelle des enseignants iraniens à Téhéran, a été conduit à la prison d’Evine pour y purger une peine de six mois de prison.

Taghi Fallahi, arrêté en février 2020, est détenu à la prison d’Evine de Téhéran pour sa participation à une manifestation pacifique d’enseignants. Les autorités iraniennes l’ont ensuite libéré sous caution.

L’année dernière, un tribunal de Téhéran l’a condamné à deux ans de prison après l’avoir déclaré coupable de « complot et collusion par l’appartenance à une organisation illégale. »

Dans une autre affaire, un tribunal de Téhéran a condamné le journaliste financier Amir-Abbas Azarmvand à trois ans et sept mois de prison. La justice iranienne l’a reconnu coupable de « diffusion de propagande contre le système ».

Azarmvand, qui travaille pour le journal financier officiel SMT, s’est également vu interdire de quitter le pays pendant deux ans. M. Azarmvand, arrêté en septembre en raison de ses reportages, est détenu à la prison d’Evine, à Téhéran.  Il s’agit du principal lieu de détention des prisonniers politiques. Il a ensuite été libéré sous caution avant l’ouverture de son procès le 8 janvier. Sa sentence a été prononcée le 19 janvier.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York, a condamné son arrestation, déclarant que l’emprisonnement de journalistes pour avoir fait leur travail était « une forme scandaleuse de censure qui doit cesser ».

Les prisonniers

La pression sur les droits humains des prisonniers, en particulier les prisonniers politiques, s’est accrue en janvier. La mort d’au moins quatre prisonniers ce mois-ci confirme la situation catastrophique des prisonniers en Iran.

Adel Kianpour est mort à la prison de Sheiban à Ahwaz, dans le sud-ouest de l’Iran, le 1er janvier 2022, après une grève de la faim d’une semaine pour protester contre son emprisonnement sans procédure régulière ni procès équitable.

Le même jour, Baktash Abtin, 48 ans, membre du conseil d’administration de l’Association des écrivains iraniens (IWA), qui est persécutée, a été plongé dans un coma artificiel dans un hôpital de Téhéran après son transfert de la prison d’Evine le 14 décembre avec de graves symptômes de la COVID-19. Il est décédé le 8 janvier. Les autorités iraniennes ont l’habitude de mettre en danger la vie des prisonniers politiques en leur refusant délibérément un accès médical adéquat ou opportun.

Le refus des visites et des permissions

Au cours du mois dernier, on a signalé plusieurs cas de privation de permission de sortie pour des prisonniers politiques. Zeinab Jalalian, dans la prison de Yazd, Saeed Masouri, dans la prison de Rajaï Chahr à Karaj, Khaled Pirzadeh, dans la prison de Sheiban à Ahwaz, et Maryam Akbari Monfared, dans la prison de Semnan, font partie des détenus qui se sont vu refuser une permission de sortie temporaire.

Zeinab Jalalian, détenue près de 550 jours au secret, subit des tortures physiques et mentales. Sa famille est gravement préoccupée par son état et sa santé. Les autorités carcérales l’ont privée d’appel avec sa famille malgré son état physique et mental. Aucune information n’est disponible à son sujet.

Les autorités pénitentiaires ont déclaré que rien ne changerait pour elle tant que Mme Jalalian n’exprimerait pas de remords lors d’une interview télévisée.

Le refus d’accès à un traitement médical

De nombreux prisonniers, dont Fatemeh Mosanna, Hassan Sadeghi, Behnam Moosivand, Ebrahim Sediq Hamedani, Hamid Haj Jafar Kashani, Mahmoud Ali Naghi, Abbas Dehghan, Ali Ahmadi à Ghaemshahr se sont vu refuser l’accès à un traitement médical.

La prisonnière politique Khadijeh Mehdipour aurait contracté le coronavirus. Bien qu’elle présente des symptômes, notamment de la fièvre, une faiblesse et des maux de gorge, elle est privée d’attention et de soins médicaux à la prison d’Ilam.

Les droits des femmes

Les derniers gros titres sur les mariages d’enfants en Iran ont évoqué le douloureux phénomène du mariage des jeunes enfants.

Le département de l’enregistrement de la province du Sistan-Baloutchistan a annoncé avoir enregistré 18 mariages de jeunes filles âgées de 5 à 9 ans depuis mars 2021. (L’agence de presse officielle ROKNA – 4 janvier 2022)

Le département de l’enregistrement de la province du Sistan-Baloutchistan, au sud-est de l’Iran, a également enregistré 2 405 mariages de jeunes filles âgées de 10 à 14 ans au cours de la même période.

Entre une et trois filles, âgées de moins de 15 ans, se marient chaque jour à Ahwaz, la capitale de la province du Khouzistan, riche en pétrole, dans le sud-ouest de l’Iran.

La responsable du comité des femmes du gouvernorat d’Ahwaz explique que la cause sous-jacente de ces mariages précoces est le chômage généralisé provoqué par les pénuries d’eau, la pauvreté et l’inflation.

Pooneh Pilram déclare : « Lorsque les familles ne peuvent pas subvenir aux besoins de leurs enfants, elles se débarrassent d’abord de leur fille. » (Le site Web officiel Fararu – 2 janvier 2022)

Source : Iran HRM

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