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vendredi 4 mars 2022

De célèbres défenseurs des droits humains demandent une enquête sur le massacre de 1988 en Iran


 CSDHI – D’anciens juges de l’ONU, des rapporteurs spéciaux, des responsables de l’ONU, d’éminents juristes et des personnalités des droits humains ont demandé à l’ONU de lancer une enquête indépendante sur le massacre de 1988, qui est resté impuni pendant plus de trois décennies.

Une conférence virtuelle sur la situation des droits humains en Iran

 Lundi, un panel d’une douzaine de militants et de groupes de défense des droits humains bien connus a tenu une conférence virtuelle pour exprimer son inquiétude quant à la situation désastreuse des droits humains en Iran. La réunion a eu lieu le premier jour de la 49e session du Conseil des droits humains des Nations unies, qui s’est tenue à Genève.

Les intervenants de la réunion de lundi ont également critiqué la détérioration de la situation des droits humains en Iran, comme en témoigne l’augmentation alarmante des exécutions sous la présidence d’Ebrahim Raïssi. « Le massacre de 1988 était un crime délibéré », a déclaré Tahar Boumedra, ancien directeur du bureau des droits humains de la mission d’assistance des Nations unies en Irak.

« Cette fatwa était une condamnation à mort pour toute l’opposition et les Moudjahidines du peuple d’Iran (MEK) », a-t-il déclaré, faisant allusion à une fatwa émise par le fondateur du régime, Ruhollah Khomeini, dans laquelle il demandait la peine de mort pour tous les partisans et membres du MEK. Le massacre de 1988, selon Boumedra, était un « génocide » car il visait les partisans du MEK qui adhéraient à une compréhension distincte de l’Islam.

Le professeur Annalisa Ciampi, ancien rapporteur spécial des Nations unies sur les droits à la liberté de réunion et d’association pacifiques et juge ad hoc de la Cour européenne des droits humains, a demandé qu’une enquête soit menée et que des comptes soient rendus pour le massacre de 1988 et d’autres crimes contre l’humanité, notamment le meurtre brutal de manifestants en 2019. « Les Nations unies ne peuvent pas se soustraire à leurs responsabilités », a déclaré M. Ciampist.

Le massacre de 1988 est un crime contre l’humanité

« Le massacre de 1988 et les exécutions de 2019 sont des crimes contre l’humanité », a déclaré Hervé Saulignac, vice-président du Groupe parlementaire français pour un Iran libre. Une enquête internationale sur ce génocide est nécessaire. Il est essentiel d’agir maintenant car nous sommes conscients que le régime iranien efface les preuves. »

Dans le massacre des prisonniers politiques de 1988, la France doit tenir les autorités iraniennes responsables d’avoir perpétré un crime contre l’humanité, selon Mme Saulignac. « Le silence n’est pas une réponse », a-t-il déclaré. « Les 43 années d’impunité du régime doivent prendre fin », a déclaré Hamid Sabi, l’un des organisateurs du Tribunal Iran. Le massacre de 1988 est un crime odieux contre l’humanité. »

Le professeur Alfred-Maurice de Zayas, ancien expert indépendant des Nations unies pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, a plaidé pour le recours à la compétence universelle. « La justice doit être rendue à tous égards, en particulier pour les familles des victimes ». Tout le monde a le droit d’entendre la vérité sur le massacre de 1988, et l’enquête devrait inclure toutes les victimes. Le rôle de Raïssi dans le massacre de 1988 doit être poursuivi en vertu de la compétence universelle, a-t-il soutenu.

Responsabilité de la communauté internationale au sujet des crimes contre l’humanité de l’Iran

Les intervenants du forum en ligne de lundi ont insisté sur la responsabilité de la communauté internationale de tenir la dictature meurtrière iranienne responsable de crimes contre l’humanité. Ils ont préconisé une attitude ferme à l’égard des dirigeants iraniens et souligné l’importance d’une enquête indépendante sur le massacre de 1988 et les autres atrocités commises par la théocratie au pouvoir en Iran.

Cette réunion intervient alors que l’inquiétude grandit au sujet du massacre de 1988 et d’autres violations des droits de l’homme en Iran, après des initiatives menées par la Résistance iranienne. Amnesty International a publié un rapport avant la session du HCR, demandant une enquête sur l’atrocité de 1988. Le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, Javaid Rehman, a demandé, dans son dernier rapport, qu’il soit mis fin à l’impunité pour les violations des droits de l’homme en Iran, et que les responsables du régime chargés du massacre de 1988 et de la répression brutale des manifestants en novembre 2019 rendent des comptes.

En janvier, 470 responsables actuels et anciens de l’ONU, juristes internationaux, juges et lauréats du prix Nobel ont signé une lettre adressée au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) demandant une enquête immédiate sur le massacre de 1988. Le rôle du président du régime Ebrahim Raïssi et du chef du pouvoir judiciaire Gholamhossein Mohseni Ejei dans le crime contre l’humanité est souligné dans la lettre.

Source : Stop au Fondamentalisme

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