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dimanche 27 mars 2022

Le rapport de Javaid Rehman met en lumière les violations systématiques des Droits de l’Homme en Iran

CNRI : La 49ème session du Conseil des Droits de l’Homme s’est tenue à Genève le jeudi 17 mars. Dans son rapport aux Nations unies, Javaid Rehman, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des Droits de l’Homme en Iran, a énuméré de nombreux cas de violations flagrantes des Droits de l’Homme en Iran et a demandé une enquête indépendante sur le massacre des prisonniers politiques en 1988 et la répression du soulèvement de novembre 2019, ainsi que la fin de l’impunité systémique.

Présentant son dernier rapport (A/HRC/49/75) à la session annuelle du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU sur l’Iran, le Rapporteur spécial Javaid Rehman a appelé les États membres de l’ONU à demander des comptes sur le massacre de 1988, déclarant :

« 71. Le Rapporteur spécial exhorte la communauté internationale à demander des comptes concernant des événements emblématiques de longue date qui se sont heurtés à une impunité persistante, notamment les disparitions forcées et les exécutions sommaires et arbitraires de 1988 et les manifestations de novembre 2019.« 

Après la présentation du rapport, plusieurs États membres de l’ONU se sont joints à l’appel à la responsabilité concernant le massacre de 1988.

Lors de son allocution, Javaid Rehman a déclaré : « L’année dernière, au moins 280 personnes, dont pas moins de 10 femmes, ont été exécutées en Iran. Outre les deux mineurs exécutés mentionnés dans mon rapport, une personne a également été exécutée en secret à l’insu de sa famille. »

« L’année dernière, nous avons constaté une augmentation du nombre d’exécutions », a ajouté le Rapporteur spécial des Nations unies. « Beaucoup de personnes exécutées appartenaient à des minorités ethniques, dont 40 Baloutches et plus de 50 Kurdes. La peine de mort est largement appliquée, y compris pour ceux qui prennent part à des manifestations. Les procédures judiciaires ne permettent pas l’accès à un avocat et des aveux forcés sont obtenus sous la torture.

Javaid Rehman ajoute : « Mon rapport au Conseil des Droits de l’Homme mentionne l’utilisation de la force meurtrière contre les rassemblements. Les deux manifestations ont été motivées par la pénurie d’eau et le manque de moyens de subsistance de base. Dans les deux cas, l’Iran a empêché l’accès et le partage d’informations en temps voulu en interrompant Internet. En février, le Majlis (parlement des mollahs) a approuvé un projet de loi concernant les services en ligne, malgré la forte opposition de la société civile. Ce projet de loi constitue une étape majeure vers l’établissement d’un mur numérique en Iran qui coupe effectivement le pays de l’Internet mondial. »

Dans son rapport au Conseil des Droits de l’Homme, Javid Rahman a également souligné : « D’autres exemples sont les disparitions forcées à grande échelle et les exécutions sur le terrain de dissidents politiques en 1981 et 1988, qui n’ont fait l’objet d’aucune enquête ou audit à ce jour. Des crimes qui semblent être la politique officielle du régime pour effacer ces événements de la mémoire des gens. »

« La structure de gouvernance et l’absence de système de responsabilisation en Iran ont créé une culture de l’impunité qui perpétue les cycles de violence, car les violations des Droits Humains n’ont aucune conséquence pour le gouvernement ou les auteurs », peut-on encore lire dans le rapport. « Il semble y avoir une politique d’État visant à intimider, poursuivre ou réduire au silence ceux qui demandent des comptes, la justice et la vérité. L’emprisonnement d’une certaine Maryam Akbari Monfared pour avoir cherché la vérité et la justice pour ses proches, qui ont été victimes de disparition forcée et exécutés en 1988, en est un exemple clair. »

Javaid Rehman a ajouté : « Il y a aussi les menaces et le harcèlement des personnes qui cherchent à obtenir un procès pour la perte de membres de leur famille après l’abattage de l’avion ukrainien. Ou encore des attaques et des arrestations de membres de familles qui cherchent à obtenir justice et des éclaircissements sur l’endroit où se trouvent leurs enfants qui ont été tués lors des manifestations de novembre 2019 ou qui se sont retrouvés plus tard en prison. »

Citant la répression violente des protestations et soulèvements populaires, le rapport de Javed Rehman au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU indique également : Les manifestations ont commencé dans la province du Khouzistan et se sont ensuite étendues à d’autres régions, notamment à Ispahan, au Lorestan, à l’Azerbaïdjan oriental, à Téhéran et à Karaj, et on l’appelle le « soulèvement des assoiffés ». Les témoignages, les photos et les vidéos montrent l’usage généralisé de la force contre les manifestants, dont beaucoup appartiennent à la population arabe. Les forces de sécurité, les forces anti-insurrectionnelles et les agents en civil ont tiré à balles réelles. »

Le Rapporteur spécial de l’ONU a appelé la communauté internationale à tenir le régime des mollahs pour responsable des cas d’impunité permanente, notamment les disparitions forcées, les exécutions arbitraires sur le terrain en 1988 et les meurtres qui ont eu lieu pendant et après le soulèvement de novembre 2019.

À l’extérieur du siège de l’ONU à Vienne, des Iraniens et des partisans de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran avaient organisé un rassemblement, manifestant des images et des rapports sur plus de quatre décennies de violations des Droits Humains en Iran.
Le député suisse Sylvain Thevoz a également participé au rassemblement et a souligné l’importance de demander justice pour les crimes commis dans le passé afin de garantir l’impunité de ceux qui cherchent la liberté à l’avenir.

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