Plus tôt ce mois-ci, le régime iranien a tiré une volée de missiles dans le nord de l’Irak, près d’un consulat américain et d’un complexe résidentiel qui aurait appartenu à un ressortissant israélien. Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a revendiqué l’attaque. Cette décision pourrait donc être facilement interprétée comme une menace ouverte pour les autres pays de la région.
Bien entendu, ces avertissements confirment également que le régime est déterminé à préserver et à poursuivre l’expansion de son agression dans la région environnante.
Ironiquement, cela se produit juste au moment où les pourparlers sur le nucléaire touchent à leur fin à Vienne. Plus précisément, ils sont sur le point d’aboutir à une conclusion qui lève un certain nombre de sanctions contre des entités iraniennes et permet au régime de bénéficier à nouveau d’un accès ouvert aux marchés internationaux du pétrole, en échange de peu ou pas de concessions significatives de sa part. Le premier bénéficiaire de la levée des sanctions serait le CGRI et une puissante institution financière appartenant au bureau de Khamenei.
Maintenant, il a été même question que les États-Unis retirent la désignation du CGRI en tant qu’organisation terroriste étrangère, ainsi que la suppression des sanctions contre des dizaines de responsables iraniens, y compris ceux qui travaillent au bureau du guide suprême Ali Khamenei. Les fournisseurs de ces concessions espèrent vraisemblablement que Téhéran répondra en nature à une démonstration de bonne foi, comme en réduisant sa politique étrangère conflictuelle.
Il est de plus en plus évident que cet espoir est sans fondement, car la recherche d’une faction modérée au sein du régime au cours des 30 dernières années s’est avérée être une illusion. L’attaque d’Erbil, en Irak, n’est que l’un des derniers rappels des politiques destructrices du régime iranien dans la région. D’autres incluent la contrebande continue d’armes à des groupes comme les Houthis au Yémen. Avec l’aide de missiles balistiques et de drones iraniens, les Houthis ont pénétré de plus en plus profondément en territoire étranger, frappant les raffineries Séoudiennes et les zones résidentielles de Dubaï.
Depuis la reprise des négociations sur le nucléaire il y a près d’un an, le régime a non seulement intensifié ses activités nucléaires et ses violations du JCPOA, mais il a aussi agressivement intensifié son ingérence dans la région. Alors que le régime cherche désespérément un accord, l’approche conciliante de l’Occident lui a assuré que son intransigeance se heurterait à plus de concessions, plutôt qu’à des répercussions négatives.
Par conséquent, si quelqu’un s’attend à ce que ce type d’activité diminue à la suite d’un accord nucléaire, il ne comprend pas que le régime iranien dépend de ce type de projection de force pour préserver son pouvoir, maintenant plus que jamais. « Il serait ridicule que quelqu’un suggère que nous réduisions notre force défensive afin que les ennemis ne deviennent pas sensibles à notre sujet. La présence dans la région est la profondeur de notre stratégie, qui consolide l’État. C’est le pouvoir de l’État. Comment pourrions-nous l’abandonner », a déclaré Khamenei lors d’une réunion le 10 mars avec les membres de l’Assemblée des experts.
Dans un discours marquant le Nouvel An iranien le week-end dernier, la présidente élue du CNRI, Mme Maryam Radjavi, a souligné que « la dictature religieuse est entrée de manière irréversible dans un état de renversement et dans une période de soulèvements imparables du peuple iranien ». Huit soulèvements majeurs ont eu lieu en Iran depuis le début de 2018, et les manifestations nationales d’enseignants et d’autres groupes sociaux sont devenues une réalité quasi quotidienne. Cette année, les « unités de résistance » ont commencé à présenter de nouvelles tactiques dans leur lutte pour renverser le régime des mollahs, comme lorsqu’elles ont perturbé les émissions des médias d’État et les systèmes de sonorisation dans les grandes villes.
À la lumière de ces développements, Téhéran cherche désespérément tout ce qui peut être décrit comme une victoire dans les opérations à l’étranger, afin de remonter le moral d’institutions telles que le CGRI, qui sont essentielles à la répression de la dissidence et à la promotion de sa marque de fondamentalisme et d’extrémisme. En ce sens, les concessions occidentales à Vienne ne font que jouer le jeu du régime en laissant entendre qu’il a de l’influence sur les nations les plus puissantes de la planète.
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