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mardi 29 mars 2022

Lettre d’un prisonnier politique sur les « exécutions hebdomadaires » à la prison de Rajai Shahr

 CSDHI – Dans une lettre provenant de la prison de Rajaï Chahr à Karaj en Iran, un militant civil emprisonné, privé de congé médical depuis des mois, a fait part de ses observations sur le plan des « exécutions hebdomadaires » et la pendaison d’environ dix personnes chaque mercredi matin dans cette prison.

Dans sa lettre publiée le jeudi 24 mars, Saeed Eghbali décrit le « bruit des voitures qui vont et viennent le mardi soir pour procéder aux exécutions. »

Saeed Eghbali a déclaré que des responsables de la prison et le procureur étaient présents pour assurer la mise en oeuvre de la condamnation à mort des prisonniers.

« Le bruit des voitures qui vont et viennent activement le mardi soir pour procéder aux exécutions peut être entendu à travers les fenêtres grillagées de ma chambre », écrit-il.

Faisant référence aux exécutions des années 1980 et à la mort de certains militants de la société civile ces dernières années, le militant a déclaré que le processus d’exécution dans la prison de Rajaï Chahr est actuellement « plus horrible ».

Selon M. Eghbali, dans la prison de Rajaï Chahr, il existe un endroit appelé « Suite », composé de plusieurs cellules d’isolement dans lesquelles sont transférés les prisonniers qui commettent des « crimes en prison ».

Mais le transfert « le plus horrifiant » concerne « le transfert de prisonniers condamnés à mort dans ces cellules quelques jours avant leur exécution. »

Dans une partie de sa lettre, Saeed Eghbali a mentionné les « drogues et pilules » que les responsables de la prison donnent aux prisonniers du couloir de la mort dans les derniers moments de leur vie.

Saeed Eghbali a d’abord été arrêté par des agents des services du renseignement à son domicile de Kermanshah le 1er février 2018. Puis, on l’a transféré au centre de détention du ministère du renseignement, quartier 209 de la prison d’Evin. Il a ensuite été libéré sous caution, le 1er avril 2018.

La justice a condamné M. Eghbali en 2019 à six ans de prison pour « complot visant à agir contre la sécurité nationale » et « activités de propagande contre le régime. »

Il purge sa peine depuis 2020. Les agents carcéraux l’ont transféré de la prison d’Evine à la prison de Rajaï Chahr en avril de l’année dernière.

Ses proches affirment qu’il s’est vu refuser tout traitement médical et toute permission pendant des mois alors qu’il avait besoin d’examens médicaux spécialisés.

L’Iran possède le taux d’exécutions par habitant le plus élevé au monde.

Le dernier rapport de Javid Rehman, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains en Iran, indique que rien que l’année dernière, au moins 275 personnes ont été exécutées en Iran, dont 40 Baloutches et 50 Kurdes.

Selon des informations, au moins 10 femmes figuraient parmi les personnes exécutées en Iran l’année dernière.

Expliquant son rapport annuel lors de la 49e session du Conseil des droits humains des Nations unies la semaine dernière, M. Rehman s’est dit préoccupé par le nombre croissant d’exécutions en Iran, notamment dans les affaires de drogue.

Rejetant le rapport, Kazem Gharibabadi, le chef adjoint international du système judiciaire iranien, l’a qualifié de « politique ».

Dans son compte-rendu, le rapporteur spécial, qui s’est vu refuser l’accès à l’Iran, a indiqué qu’il avait continué à recevoir des informations cohérentes sur l’utilisation d’aveux obtenus sous la torture comme preuves dans des affaires passibles de la peine de mort.

Source : Iran HRM

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