Les autorités pénitentiaires avaient prévu de libérer Ronaghi sous caution le 28 février. Cependant, elles ne l’ont finalement pas fait. Selon l’agence de presse Human Rights Activists News Agency, les avocats de Ronaghi n’ont pas accès à l’affaire. La raison de l’arrestation de Ronaghi et les charges qui pèsent contre lui restent floues.
Les autorités doivent immédiatement révéler l’endroit où se trouve Ronaghi, lui permettre d’avoir accès à un avocat et à sa famille, et le libérer ou rendre publiques les charges crédibles retenues contre lui. Les autorités iraniennes ont l’habitude de réprimer la dissidence pacifique et de poursuivre les défenseurs des droits humains et les dissidents sans fondement légal.
Ronaghi souffre de problèmes de santé qui nécessitent des médicaments, qu’il n’a apparemment pas avec lui en détention. Les autorités pénitentiaires devraient également lui donner rapidement accès à des soins médicaux appropriés.
En mars 2016, alors qu’il purgeait une précédente peine de prison, Ronaghi a été brièvement libéré pour raisons médicales. Toutefois, les autorités l’ont renvoyé en prison avant la fin de son traitement médical. Pour lire cet article de blog en farsi, cliquez ici.
L’Orient- Le jour – Un blogueur iranien et militant détenu depuis plus d’une semaine en Iran a été libéré par les autorités de ce pays, alors que le Parlement prépare une nouvelle législation qui va restreindre davantage la liberté d’expression sur internet, ont indiqué jeudi sa famille et des défenseurs des droits de l’Homme.
Hossein Ronaghi, qui avait disparu le 23 février, avait ensuite été détenu dans la prison d’Evin, à Téhéran, où il avait entamé une grève de la faim. Il a été libéré sous caution tard mercredi, a rapporté son frère Hassan sur les réseaux sociaux. M. Ronaghi avait été arrêté après avoir longuement tweeté le 22 février pour critiquer vigoureusement le texte actuellement discuté au Parlement qui, s’il est adopté, couperait de facto le pays du réseau internet mondial, selon les défenseurs des droits de l’Homme.
Mardi, des experts des Nations unies sur les droits de l’Homme ont eux mêmes publié une déclaration appelant l’Iran à ne pas voter ce texte. Selon eux, la législation bloquerait les sites et plateformes étrangères encore en opération en Iran, exigerait l’identité des utilisateurs d’internet et rendrait passible de poursuite la vente de réseaux virtuels privés (VPN), services permettant de naviguer sur le web de façon confidentielle et sécurisée donc de contourner la censure.
Une dizaine de groupes de défense des droits de l’Homme – dont le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et le groupe de défense de la liberté d’expression Article 19 – ont publié un communiqué commun saluant la libération de Hossein Ronaghi, mais s’inquiétant du fait qu’il serait encore inculpé. Selon ce communiqué, M. Ronaghi a été informé par son avocat qu’il était inculpé de propagande contre l’Etat avec l’intention de perturber la sécurité nationale. « Ces accusations résultent de l’exercice pacifique de ses droits humains, notamment sa critique de la situation catastrophique des droits de l’Homme dans le pays et d’une législation imminente qui va encore plus affecter les droits des gens », selon le communiqué. Les groupes de défense des droits de l’Homme réclament que la libération de M. Ronaghi soit « inconditionnelle », et que les accusations soient « abandonnées ».
En octobre, le blogueur iranien avait publié une tribune au vitriol dans le quotidien américain The Wall Street Journal, accusant les médias occidentaux de délibérément fermer les yeux sur l’ampleur des violations des droits de l’Homme par les autorités iraniennes.
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