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dimanche 17 avril 2022

Péninsule de Miankaleh : comment l’environnement de l’Iran est abandonné au profit des intérêts de l’élite au pouvoir

 Ces derniers jours, la construction d’un site pétrochimique à Miankaleh est devenue un enjeu social brûlant. La phase initiale du complexe pétrochimique de Miankaleh a été lancée en mars par le ministre de l’Intérieur du régime, Ahmad Vahidi, mais Ali Selajgeh, chef de l’Agence de protection de l’environnement, a annoncé que le projet n’était pas approuvé par l’organisation et serait « illégal ».

À la suite de protestations populaires généralisées et d’un tollé public suscité par la construction du complexe pétrochimique dans le réservoir protégé de Miankaleh, le gouvernement a annoncé qu’il avait interrompu le projet. Comme d’habitude, le président du régime Ebrahim Raïssi a tenté d’exploiter l’opportunité et a affirmé qu’il avait personnellement ordonné l’arrêt du projet, suivi par le procureur général Mohammad Jafar Montazeri qui est intervenu et s’en est attribué le mérite.

Mais malgré les ordres des pouvoirs exécutif et judiciaire, les militants écologistes, ainsi que les habitants, affirment que la construction se poursuit sans interruption et 24 heures sur 24.

Suite à ces informations, le chef du département de la justice de Mazandaran, Mohammad Sadegh Akbari, a annoncé mercredi 13 avril qu’il avait envoyé une équipe dans cette zone pour enquêter sur la situation. Il a affirmé que les contrevenants qui ignorent l’ordre d’arrêter le projet pétrochimique seront traités légalement.

Les militants écologistes affirment que la construction d’un complexe pétrochimique causera des dommages considérables à la zone humide et au parc national de Miankaleh, et que la dévastation qui s’est produite dans la province du Khouzistan se répétera ici également.

La simple présence d’Ahmadi Vahidi à la cérémonie d’inauguration des travaux indique que les gardiens de la révolution sont impliqués dans le projet et que la raison pour laquelle le projet de construction se poursuit malgré les prétendus ordres de Téhéran est que de puissants intérêts étaient derrière le projet.

Récemment, sans mentionner le nom du complexe pétrochimique de Miankaleh, le président du parlement du régime, Mohammad Bagher Qalibaf, a parlé d’un projet dans lequel, après l’obtention d’un permis, des investissements ont été réalisés et les travaux ont commencé, mais ils ont été arrêtés quelque temps plus tard. Pendant ce temps, certains journalistes pro-gouvernementaux ont affirmé que Mohammad Baqer Qalibaf était derrière le projet, tandis que son discours au parlement a fourni plus de preuves.

Miankaleh est une zone humide au sud-est de la mer Caspienne et une zone protégée qui est l’un des sanctuaires de la faune de l’Iran et est un habitat important pour les hérons, les hirondelles et d’autres oiseaux migrateurs.

L’affirmation sur la poursuite du projet, malgré l’opposition de l’opinion publique, renforce le soupçon que les gardiens de la révolution et peut-être les institutions du guide suprême ont des enjeux importants dans cette construction.


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