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lundi 11 avril 2022

Une ancienne prisonnière politique va être déportée en Iran et réincarcérée

 CNRI Femmes – La police turque a arrêté Fatemeh Davand, ancienne prisonnière politique, le 7 avril 2022, et l’a transférée au camp central de rétention avant son expulsion,  situé à l’extérieur de la ville de Kayseri. Elle est l’une des détenues des manifestations de novembre 2019 en Iran.

Mme Davand est actuellement détenue au centre de rétention. Lors d’un entretien téléphonique, elle a déclaré : « J’ai été arrêtée par la police sans raison hier dans un centre commercial de la ville de Kayseri. Après avoir été transférée dans un poste de police et avoir fait l’objet d’une prise d’empreintes digitales, j’ai été emmenée au camp central de rétention à l’extérieur de Kayseri. »

Selon Mme Davand, les autorités compétentes n’ont pas expliqué la raison de son arrestation et de son transfert dans ce centre. Mais étant donné qu’elle se trouve dans un centre d’expulsion pour réfugiés, il existe un risque important que l’ancienne prisonnière politique soit expulsée vers l’Iran.

Fatemeh Davand, ancienne prisonnière politique et mère de trois enfants

Mme Davand, 44 ans et mère de trois enfants, a été arrêtée le 16 novembre 2019 lors des manifestations organisées dans sa ville natale de Boukan contre la hausse du prix de l’essence.

Des agents du renseignement l’ont emmenée au centre de détention des services de renseignement d’Oroumieh, où elle a été interrogée pendant 20 jours. Elle a ensuite été transférée dans le quartier des femmes de la prison centrale d’Oroumieh.

Après quatre mois de détention, elle a été temporairement libérée au début du printemps, en même temps que l’apparition du coronavirus, moyennant une lourde caution d’un milliard de tomans, jusqu’à la fin de son procès.

La branche 103 du tribunal pénal n° 2 de Boukan a jugé Fatemeh Davand le 6 février 2020 et l’a condamnée à cinq mois de prison et à 30 coups de fouet pour « trouble de l’ordre public ».

Le 12 mai 2020, la première branche du tribunal révolutionnaire de Mahabad l’a condamnée à 5 ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale. »

Mme Davand s’est présentée à la prison centrale d’Oroumieh le 6 août 2020, pour y purger une peine de trois ans et neuf mois.

Fatemeh Davand a entamé une grève de la faim le 12 novembre 2020, pour protester contre la décision des autorités pénitentiaires de ne pas lui accorder de permission de sortie avec un bracelet électronique à la jambe.

Amnesty International a déclaré que l’incarcération de Mme Davand a eu lieu à l’issue d’un procès inéquitable fondé sur de faux aveux qui lui ont été extorqués sous la torture et d’autres mauvais traitements.

Amnesty International a exhorté les responsables du régime à libérer Mme Davand. Amnesty a déclaré qu’elle avait été emprisonnée uniquement pour avoir exercé son droit d’association et de réunion et en raison des faux aveux qui lui ont été extorqués.

Fatemeh Davand, ancienne prisonnière politique, a bénéficié d’une libération conditionnelle le 2 novembre 2021, après avoir purgé un tiers de sa peine, et a été libérée de la prison centrale d’Oroumieh. Après sa libération, elle a été contrainte de quitter sa ville natale en raison des pressions constantes exercées par les services de sécurité du régime.

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