Des agents municipaux démolissent l’abri d’une enseignante

 Une enseignante avec 30 ans d’expérience n’a même pas les moyens de se payer un logement décent.

Des agents municipaux ont démoli l’humble abri d’une enseignante à Rafsanjan, dans le sud de la province de Kerman.

Elle s’occupait de sa mère malade au moment de l’attaque des agents municipaux qui l’ont arrêtée. Selon les informations publiées sur les médias sociaux le 17 juin, le logement d’une enseignante ayant 30 ans d’expérience et une maîtrise a été détruit par des agents municipaux de Rafsanjan. Tous ses meubles et appareils ménagers ont été enterrés sous les décombres.

Les agents ont attaqué le petit abri d’une enseignante situe sur l’autoroute de Quds aux premières heures du matin. Ils ont forcé les résidents à sortir et ont démoli la maison avec tous ses meubles.

L’enseignant dont l’abri a été démolie a déclaré dans un clip vidéo :

Ils ont attaqué la maison dans la matinée. Je nourrissais ma mère avec un biberon. Elle est malade. Elle a eu une attaque et est maintenant paralysée et allongée dans son lit. J’ai entendu les chiens aboyer.

Je suis sortie et j’ai vu que les chiens les empêchaient (les agents municipaux). De nombreuses forces de sécurité de l’État et des agents municipaux ont attaqué notre maison pour la quatrième fois.

Je voulais juste dire quelque chose ; ils avaient amené quatre femmes. Ils m’ont attrapée. Je leur ai dit que j’avais une mère malade dans cette maison. Ils ont dit que cela ne nous regardait pas. (Tout en montrant ses mains meurtries, elle poursuit 🙂

Ils m’ont attrapée et m’ont poussée dans une voiture. Mon frère est médecin. Ils l’ont arrêté alors qu’il dormait et l’ont mis dans la voiture, lui aussi. Son fils est avocat, ils l’ont aussi arrêté.

Mon cousin est un enseignant à la retraite. Ils l’ont arrêté ainsi que sa femme.

Je suis une enseignante dans ce pays. J’ai une maîtrise. J’ai éduqué vos enfants.

Est-ce la condition d’un enseignant après 30 ans de travail ?

Honte à toi, maire ! Honte à toi, Raïssi ! Toi, sans vergogne !

Est-ce là ma vie et mes conditions de vie ? Est-ce la condition d’un enseignant qui travaille pour vous depuis 20 ans ? C’est mon argent. Il doit être enterré sous les décombres faits par votre chargeur car vos banques ne sont pas crédibles.

Vous avez enterré toute ma vie sous les décombres, tout ce qui m’appartient.

Je ne sais pas ce qui est arrivé à ma mère. Je ne sais pas s’ils l’ont kidnappée ou où ils l’ont emmenée. Ils l’ont prise en otage. Allez chercher ma mère.

Quelle est notre faute ? Juste que nous vivons sous votre bannière de la misère.

Y a-t-il une justice ? Tu n’as pas honte ? Vous n’avez pas honte de vous ? C’est notre maison. Toute ma vie est maintenant enterrée sous la terre. »

100 enseignants arrêtés lors de manifestations nationales

Au moins 100 enseignants ont été arrêtés lors des protestations nationales des enseignants le 16 juin 2022.

La résolution des enseignants lors de ces protestations nationales disait : Au lieu de réduire les divisions de classe et la pauvreté, les politiques gouvernementales ont ciblé les paniers alimentaires des enseignants et des autres salariés, poussant la classe moyenne sous le seuil de pauvreté à une vitesse inimaginable.

Ces dernières années, en particulier l’année dernière, les enseignants iraniens ont organisé divers rassemblements de protestation, manifestations et grèves dans tout le pays pour réclamer leurs droits.

De nombreux enseignants ont été arrêtés et placés en détention au cours de ces actions de protestation. Aujourd’hui, l’une des demandes les plus urgentes des enseignants est la libération des enseignants emprisonnés.

Les éducateurs et les enseignants iraniens veulent la mise en œuvre complète de la loi sur la gestion des services civils. Ils affirment que ce n’est qu’après la mise en œuvre de cette loi, du plan de classement réel et des ajustements précis que les salaires de chaque enseignant retraité et employé devraient dépasser le seuil de pauvreté. Il en va de même pour les enseignants nouvellement embauchés et informels. Les primes de fin de service des retraités de 2021 et les arriérés des enseignants occasionnels doivent être payés. Les enseignants temporaires doivent également être formellement employés.