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mercredi 1 juin 2022

La flambée des exécutions en Iran sur fond de protestations en mai 2022

 CSDHI – Le régime iranien a procédé à un nombre choquant d’exécutions en mai.

Cette augmentation du nombre d’exécutions intervient à un moment où des manifestations populaires sont en cours dans plusieurs provinces.

Face au mécontentement croissant de la société, le régime clérical a trouvé le seul moyen de préserver son règne en intensifiant les exécutions pour intimider la société.

Une enquête menée par Iran Human Rights Monitor en mai a révélé qu’au moins 51 prisonniers ont été pendus dans différentes prisons. Parmi eux figurent trois femmes et deux détenus qui étaient mineurs au moment de leurs crimes.

23 des personnes exécutées étaient accusées de crimes « liés à la drogue ».

Aucune de ces exécutions n’a été annoncée officiellement.

Vingt-sept autres exécutions ont eu lieu pour des accusations de  » meurtre avec préméditation « , et une a été exécutée sur la base de l’accusation de  » moharebeh pour vol à main armée « .

La mort par Qisas (la loi du Talion) est appliquée aux personnes reconnues coupables de meurtre, quels que soient leurs motifs.

Bien entendu, ces chiffres ne peuvent refléter la réalité de ce qui se passe à l’intérieur des prisons iraniennes. Compte tenu du manque de transparence du régime iranien, qui a privé les militants des droits humains de l’accès aux véritables statistiques, les chiffres publiés doivent être considérés comme un minimum et le nombre réel est certainement plus élevé.

Des statistiques choquantes sur les exécutions en Iran

Lors d’une série de révélations majeures en mai 2022, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a publié de nombreuses informations obtenues auprès du système judiciaire du régime clérical, notamment auprès de l’Organisation carcérale.

Selon les statistiques enregistrées par le bureau de l’Organisation carcérale, 5 197 personnes sont dans le couloir de la mort ou condamnées à des Qisas (la loi du Talion). Parmi elles, 1 366 sont condamnées à mort, dont 39 femmes. Par ailleurs, 3 831 prisonniers, dont 144 femmes, ont été condamnés à des peines de Qisas ou à des châtiments en nature.

Les documents énumèrent également les noms de 51 personnes, dont 23 femmes, condamnées à la mort par lapidation.

Quelques 48 559 détenus sont en  » phase d’enquête  » et détenus avec un statut  » indécis  » par des organismes tels que la Force de sécurité de l’État (SSF) et le ministère du renseignement et de la sécurité (MOIS). Sur la base de ces données, 17 190 prisonniers ont plus de 15 ans de peine.

Un nouveau rapport d’Amnesty International, daté du 24 mai 2022, fait état du bilan choquant du régime iranien en matière d’exécution des peines de mort.

Selon Amnesty, au moins 314 (soit 54 %) des 579 exécutions recensées dans 18 pays en 2021 ont eu lieu en Iran. Le rapport d’Amnesty International souligne également qu’avec au moins 314 exécutions enregistrées en 2021, l’Iran est en tête de la liste des pays qui appliquent la peine de mort. Amnesty International a noté que les chiffres réels sont probablement plus élevés.

Selon le rapport d’Amnesty International, le régime iranien viole les droits des enfants et bafoue les traités internationaux pertinents. Il a exécuté au moins trois condamnés âgés de moins de 18 ans au moment des faits.

Les prisonniers baloutches et kurdes constituent le plus grand nombre de victimes d’exécution en Iran. Une femme baloutche a été pendue à la prison centrale de Zahedan le 7 mai 2022.

Source : Iran HRM

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