D’abord, ils se moquent des affirmations creuses de Raïssi et de ses ministres :
« Ils (l’administration de Raïssi) ont proclamé qu’ils avaient un plan de réforme de 7 000 pages, soutenu par des dizaines de centres de recherche et d’universités, pour résoudre des problèmes critiques tels que l’inflation, le chômage et la fermeture d’entreprises. Ils ont affirmé qu’ils réaliseraient une croissance économique de 5%, créeraient un million d’emplois et de logements par an, réduiraient le taux de chômage et éradiqueraient la ‘’pauvreté absolue’’. Ils ont dit que l’inflation de 50% diminuerait et deviendrait bientôt un taux à un chiffre. Les exportations non pétrolières de l’Iran passeront de 35 milliards de dollars en 2021 à 70 milliards de dollars en 2025, et les besoins en devises du pays seront satisfaits grâce aux revenus des exportations non pétrolières. »
Mais le visage de la douloureuse réalité s’est montré après un an :
« La tendance à l’agitation sociale et à l’inquiétude du public concernant les moyens de subsistance et la durabilité de leurs entreprises a atteint un stade explosif. Les réformes ont supprimé le taux de change préférentiel de 42 000 rials pour un dollar, impactant les prix des produits laitiers, des aliments pour animaux, de l’aviculture, des œufs, de l’huile végétale et de certains produits médicaux et médicaments. Auparavant, les subventions et le taux préférentiel alloués à l’importation de farine, les prix du pain, des pâtes et des gâteaux montaient en flèche. Le gouvernement et le parlement ont supprimé le taux préférentiel alloué aux biens de consommation. Dans le même temps, il y a des milliards de dollars de dépenses inutiles dans le budget, et leur suppression permanente ou temporaire n’affectera pas les objectifs du gouvernement ni les moyens de subsistance des gens. Nous mettons en garde les responsables sur la situation fragile du pays. Leur insistance à supprimer les subventions en cette période misérable affaiblira la patience de la population, les dressant contre nous. »
Les économistes affiliés à l’État reconnaissent des faits accablants sur la calamité financière du pays. Bien que leurs chiffres soient loin de révéler la véritable catastrophe que traverse l’économie du pays, ils décrivent la crise et le rôle du régime :
« La dernière enquête sur la corruption classe l’Iran 150 sur 180 pays en termes de corruption et 127 sur environ 200 pays dans l’indice de bonne coopération. L’indice de confiance sociale, qui représente le capital social et qui était passé à environ 70 % en 1981 après la victoire de la Révolution de 1979, a chuté à un niveau très inquiétant d’environ 20 % ces dernières années. Le ratio mariage/divorce est passé de 14 au début de la Révolution de 1979 à environ 3. »
« Depuis le début de la Révolution de 1979, le pays a gagné plus de 1 300 milliards de dollars grâce aux exportations de pétrole. Mais la croissance moyenne du PIB de l’Iran de 1980 à 2018 était d’environ 1,6 %. Pendant ce temps, la croissance moyenne de la Chine, de l’Inde, de la Turquie, de la Malaisie, des Émirats arabes unis et du Pakistan au cours de la même période était comprise entre 4 et 10. En raison de la faible croissance économique, la part de l’Iran dans l’économie mondiale au cours de la même période a diminué de moitié et a passé de 1 % à environ 0,5 %. »
Comment les mollahs ont détruit l’économie iranienne
« De 2011 à 2018, l’Iran était l’une des sociétés les plus inégales du Moyen-Orient. Au cours des mêmes années, en moyenne, 1 % de la population iranienne, composée des couches les plus riches de la société, avait 16,3 % du revenu total de l’Iran. Cette richesse équivaut à la part de 40% des couches les plus démunies de la société. Au cours de la dernière décennie, avec un taux de croissance économique presque nul et une croissance démographique d’environ 13 %, une famille iranienne moyenne s’est appauvrie de 13 %. Bien que le salaire minimum légal ait augmenté de 57 % pour 2022, le même salaire, qui ne représente pas une grande partie de la main-d’œuvre informelle, est de 1,57 $ pour une famille de trois, soit moins que les 2 $ par jour considérés comme le salaire mondial du seuil de pauvreté. La hausse du taux de change et la spirale de l’inflation ont exposé le pays à un risque d’inflation galopante à trois chiffres. »
Finalement, les universitaires affiliés à l’État ont reconnu la source du problème :
« Nos crises économiques et sociales, telles que la destruction et la détérioration de l’environnement, la corruption institutionnalisée, la démolition du capital social, la fuite massive des cerveaux, le déficit budgétaire, et même les sanctions, sont généralement dus à la faiblesse de la gouvernance de l’État et à l’ignorance des fondements scientifiques des politiques publiques. »
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