Il existe des preuves accablantes et un consensus parmi les historiens, les chercheurs en droits humains et les analystes politiques iraniens que ces exécutions massives ont eu lieu, et Human Rights Watch estime que ces actes odieux constituent des crimes contre l’humanité. En vertu du droit international, sous certaines conditions, les tribunaux nationaux et internationaux peuvent être compétents pour enquêter et poursuivre des personnes impliquées de manière crédible dans ces crimes graves en dehors du territoire où ils ont été commis. Étant donné que le procès d’un ressortissant iranien accusé des exécutions massives de 1988 en Suède touche à sa fin, ainsi que les graves allégations selon lesquelles le président Ebrahim Raïssi, qui est devenu président de l’Iran en juin 2021, a joué un rôle dans ces crimes, Human Rights Watch a préparé un document de questions et réponses pour aborder les faits connus de ces exécutions massives, les raisons pour lesquelles les exécutions devraient être classées comme des crimes contre l’humanité, et les voies possibles pour tenir les auteurs survivants responsables.
Que s’est-il passé avant les exécutions de masse de 1988 en Iran ?
Le 18 juillet 1988, le gouvernement iranien a accepté la résolution 598 du Conseil de sécurité des Nations unies, appelant à un cessez-le-feu dans la guerre de huit ans entre l’Iran et l’Irak. Le 25 juillet, le plus grand groupe d’opposition armé iranien, l’Organisation Mojahedin-e Khalq (MEK), basé en Irak depuis 1986, a lancé une incursion baptisée « Lumière éternelle » en Iran pour tenter de renverser le gouvernement. Les forces iraniennes ont repoussé cette offensive, mais beaucoup pensent qu’elle a servi de prétexte aux autorités pour éliminer de nombreux opposants politiques alors en prison, y compris de nombreux membres du MEK capturés et condamnés des années auparavant. Les autorités auraient procédé aux exécutions en deux phases, d’abord des membres du MEK, puis des partis non religieux et de gauche.
Les exécutions d’opposants politiques ont commencé immédiatement après la révolution de 1979. Cependant, après juin 1981, lorsque le MEK a appelé à des manifestations de rue qui ont tourné à la violence, la répression contre l’activisme politique a augmenté de façon spectaculaire. Entre l’été 1981 et l’été 1988, les autorités ont exécuté des centaines de prisonniers politiques après les avoir condamnés lors de procès manifestement inéquitables.
Comment les autorités iraniennes ont-elles procédé aux exécutions de masse de 1988 ?
Selon les récits de plusieurs prisonniers qui étaient à l’époque détenus dans les prisons de Gohardasht à Karaj et d’Evine à Téhéran à la fin du mois de juillet 1988, après que l’Iran eut accepté la résolution 598 du Conseil de sécurité des Nations unies et mis officiellement fin à la guerre de huit ans avec l’Irak, les autorités ont commencé à transférer et à isoler les prisonniers politiques dans ces prisons. Puis, elles ont brusquement suspendu toutes les visites dans les prisons. Les autorités avaient procédé de la sorte à de multiples reprises avant l’été 1988 dans le but d’isoler les prisonniers qui étaient » inébranlables » dans leurs convictions. Selon certains témoignages, c’est la raison pour laquelle les prisonniers ne savaient pas clairement s’ils étaient interrogés dans le cadre d’un transfert vers une nouvelle prison ou d’une éventuelle mesure de clémence. Pendant plusieurs semaines à la fin du mois de juillet et au début du mois d’août, les autorités se sont efforcées de maintenir les prisonniers à l’écart et isolés afin de dissimuler leurs véritables plans.
Selon Amnesty International, les questions posées par le comité étaient notamment les suivantes :
Êtes-vous prêt à dénoncer le MEK et ses dirigeants ?
Êtes-vous prêt à exprimer votre « repentir » quant à vos opinions et activités politiques ?
Déclarez-vous votre loyauté envers la République islamique ?
Êtes-vous prêt à traverser un champ de mines actif pour aider l’armée de la République islamique ?
Êtes-vous prêt à rejoindre les forces armées de la République islamique et à lutter contre le MEK ?
Êtes-vous prêt à espionner vos anciens camarades et à « coopérer » avec les services de renseignements ?
Êtes-vous prêt à participer à des pelotons d’exécution ?
Êtes-vous prêt à pendre un membre du MEK ?
Êtes-vous musulman ? Faites-vous vos prières ? Lisez-vous le Coran ?
Des survivants ont raconté qu’ils avaient les yeux bandés, qu’ils attendaient dans les couloirs d’être conduits devant le comité et qu’ils avaient vu des prisonniers être emmenés pour être exécutés, y compris ceux qui étaient en mauvaise santé à cause de la torture. Selon deux récits de prisonniers de Gohardasht, Kaveh Nesari, qui était épileptique, a été porté à la potence par un autre prisonnier parce qu’il ne pouvait pas marcher tout seul. Les dates exactes des exécutions massives sont inconnues, mais d’après les récits des prisonniers, elles ont probablement eu lieu dans les prisons d’Evine et de Gohardasht entre le 26 et le 30 juillet. Le calendrier des exécutions dans les prisons situées en dehors de la capitale, Téhéran, varie.
Le rapport d’Amnesty International cite un survivant qui a été détenu dans la prison de Gohardasht :
Peu de temps après, un garde est venu et m’a emmené dans le hall. Une fois là, il a retiré mon bandeau pendant quelques instants et j’ai vu de nombreux corps éparpillés sur le sol. Il y avait environ 12 chaises avec 12 cordes suspendues au-dessus d’elles. Les gardes étaient occupés à faire entrer rapidement les prisonniers et à leur passer des nœuds coulants autour du cou, et les gardes tiraient sur les jambes des prisonniers suspendus jusqu’à ce qu’ils meurent….. J’ai vu des prisonniers qui chantaient, ce qui rendait les gardiens très hystériques. [L’un des hauts responsables de la prison] les a attaqués et frappés et a crié : « Tuez-les tous rapidement ! Achevez-les ! » Je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite. Je n’étais plus capable de me tenir debout et je me suis évanoui. La prochaine chose que j’ai sentie, c’est qu’ils m’aspergeaient d’eau au visage et qu’un garde m’a traîné dehors.
Selon les témoignages des prisonniers et certains historiens, à la fin du mois d’août, les autorités ont étendu les exécutions aux prisonniers des partis de gauche. Amirhossein Behboudi, qui était emprisonné à la prison de Gohardasht au moment des exécutions, a décrit dans ses mémoires comment les autorités l’ont fouetté, lui et d’autres prisonniers, pour leur faire promettre qu’ils prieraient.
Le 5 août 1988, Abdulkarim Mousavi Ardebili, alors président de la Cour suprême d’Iran et membre du Conseil judiciaire suprême d’Iran, aurait déclaré dans un sermon lors de la prière du vendredi à Téhéran : « Le pouvoir judiciaire subit une très forte pression de la part de l’opinion publique qui demande pourquoi nous les avons même mis [les membres et les partisans du MEK] en procès, pourquoi certains d’entre eux sont emprisonnés, et pourquoi tous ne sont pas exécutés…. Le peuple dit qu’ils devraient tous être exécutés sans exception. »
Fin octobre 1988, lorsque les autorités ont commencé à rétablir les visites dans les prisons, elles ont également commencé à informer les familles que leurs proches avaient été exécutés. Selon Amnesty International, beaucoup de ces avis étaient oraux ; les autorités ont convoqué les familles dans les prisons et les bureaux gouvernementaux et n’ont pas fourni de certificats de décès. De nombreuses familles ont déclaré qu’on leur avait remis un sac contenant, selon un fonctionnaire, les effets personnels de leur proche décédé et qu’on leur avait ordonné de ne pas organiser de cérémonie commémorative.
Le rapport d’Amnesty International comprend le récit de la manière dont la famille d’un partisan du MEK a été informée de son exécution :
Les gardiens de la révolution (les pasdarans) ont convoqué mon père à leur bureau de Boroujerd [province de Lorestan]. Là, il a été emmené dans une pièce et s’est assis sur une chaise. Un responsable est alors entré, a posé un sac sur son bureau et a dit : « Voici le sac de votre fils ; nous l’avons exécuté. Maintenant, prenez ses affaires et sortez ». Le fonctionnaire a également dit à mon père : « Tu n’as pas le droit d’en parler où que ce soit ni de tenter de localiser sa tombe. Vous ne devez pas non plus organiser de cérémonie. » C’était vraiment inhumain, la façon soudaine dont ils l’ont dit à mon père. Je pense qu’il s’est évanoui dans leur bureau pendant un moment.
Le lieu de sépulture de la plupart des victimes reste inconnu. Selon Amnesty International, les autorités iraniennes n’ont rendu aux familles les corps d’aucune des victimes. Elles ont également refusé de dire à la plupart des familles où les corps étaient enterrés et ont dirigé oralement certaines d’entre elles vers des fosses communes (sans reconnaissance officielle de leur existence) ou des tombes individuelles. Au cours des 30 dernières années, les autorités iraniennes ont régulièrement refusé aux survivants la possibilité de faire le deuil ou de commémorer leurs proches et ont poursuivi ceux qui cherchaient à obtenir vérité et justice.
Quelles sont les preuves des exécutions de masse de 1988 ?
Les mémoires de l’ayatollah Hussein Ali Montazeri, publiées en 2000, offrent le récit le plus crédible des exécutions de masse du point de vue du gouvernement. Montazeri était, en 1988, l’un des plus hauts responsables du gouvernement iranien, le successeur désigné de l’ayatollah Khomeini en tant que guide suprême, et le plus haut responsable connu pour s’être opposé aux exécutions et avoir cherché à les empêcher.
Dans ses mémoires, Montazeri a révélé une copie de la fatwa (ordre religieux) secrète que l’ayatollah Khomeini avait émise fin juillet 1988, désignant un comité chargé d’examiner les cas des prisonniers du MEK et d’exécuter tous les prisonniers qui restaient « inébranlables » dans leur soutien au groupe, ainsi que des lettres de protestation qu’il avait écrites à l’ayatollah Khomeini et au comité chargé d’appliquer la fatwa. La fatwa n’était pas datée. Amnesty International a estimé qu’elle datait du 28 juillet et a fourni cette traduction :
« Au nom de Dieu, le Compatissant, le Miséricordieux. Puisque les perfides monafeqin [hypocrites, terme utilisé par les autorités iraniennes pour désigner les membres du MEK] ne croient pas en l’islam et que tout ce qu’ils disent découle de leur tromperie et de leur hypocrisie, et puisque, selon les aveux de leurs dirigeants, ils ont déserté l’islam, et puisqu’ils font la guerre à Dieu et s’engagent dans une guerre classique sur les fronts ouest, nord et sud avec la collaboration du parti baasiste d’Irak, et qu’ils espionnent pour Saddam Hussein, le défunt président irakien, contre notre nation musulmane, et qu’ils sont liés à l’arrogance mondiale [les États-Unis et les puissances occidentales] et ont infligé des coups bas à la République islamique depuis sa création, il s’ensuit que ceux qui restent fermes dans leur position de nefaq [hypocrisie] dans les prisons du pays sont considérés comme des mohareb [en guerre contre Dieu] et sont condamnés à être exécutés. À Téhéran, cette détermination est faite sur la base d’un avis majoritaire de messieurs, Hojjatoleslam [titre honorifique utilisé pour certains clercs] Nayyeri[18], M. Eshraghi,[19] et un représentant du ministère du renseignement, même si une décision unanime est plus prudente. Dans les prisons des capitales provinciales du pays, il faut se conformer à l’avis de la majorité [d’un trio composé] du juge de la charia, du procureur général ou du procureur adjoint de la révolution, et du représentant du ministère du renseignement. Il est naïf de faire preuve de clémence envers les moharebs. Le caractère décisif de l’Islam face aux ennemis de Dieu fait partie des principes indiscutables du système islamique. J’espère que vous satisferez Dieu tout-puissant avec votre rage révolutionnaire et votre rancœur contre les ennemis de l’Islam. Les messieurs qui sont chargés de prendre les décisions ne doivent pas hésiter, ni montrer de doute ou d’inquiétude et ils doivent s’efforcer d’être « les plus durs envers les non-croyants ». Hésiter dans le processus judiciaire de l’Islam révolutionnaire, c’est ignorer le sang pur et saint des martyrs. «
Le comité de trois personnes, chargé de prendre ces décisions est devenu connu parmi les survivants comme le « comité de la mort ». Dans ses mémoires, Montazeri a publié deux lettres qu’il avait écrites à l’ayatollah Khomeini, ainsi que la transcription d’une réunion que Montazeri a eue avec Nayyeri, Mostafa Pourmohammadi, qui était le représentant du ministère du renseignement au sein du comité, Eshraghi, et son adjoint Ebrahim Raïssi pour protester contre les exécutions en cours dans les prisons.
« Après ma deuxième lettre de protestation à l’ayatollah Khomeini, il n’y a eu aucun changement et les exécutions ont continué », raconte Montazeri. « Le 15 août 1988, j’ai rencontré M. Nayyeri, qui était le juge religieux d’Evine, M. Eshraghi, qui était le procureur, et M. Pourmohammadi, qui était le représentant du ministère du renseignement. Je leur ai dit qu’ils devaient arrêter les exécutions pendant le mois de Moharram. M. Nayyeri a répondu : « Nous avons jusqu’à présent exécuté sept cent cinquante personnes à Téhéran, et nous avons identifié deux cents autres personnes. Permettez-nous de nous débarrasser d’elles et ensuite nous vous écouterons… ! ».
En 2016, Ahmad Montazeri, le fils de Montazeri, a publié un fichier audio de 40 minutes de cette réunion. On peut entendre les quatre hommes s’adresser les uns aux autres. Ebrahim Raïssi reçoit l’ordre de répondre à une question sur le rôle du Conseil judiciaire suprême dans la coordination des exécutions. Raïssi répond que le conseil s’est retiré de la question et parle également du rétablissement des visites aux prisonniers.
Dans l’enregistrement, on entend Montazeri lire sa deuxième lettre à l’Ayatollah Khomeini :
« Il y a trois jours, un juge religieux d’une des provinces, qui est un homme de confiance, […] est venu à Qom dans une grande détresse concernant la façon dont le décret de l’Imam Khomeini est appliqué. Il a dit qu’un agent des services du renseignements ou le procureur, je ne me souviens plus lequel, essayait de déterminer si un prisonnier avait toujours ses convictions politiques. Il a demandé : Êtes-vous prêt à condamner les Moudjahidines ? Le prisonnier a répondu : oui. Il a demandé : Êtes-vous prêt à faire une déclaration publique ? Le prisonnier a répondu : oui. Puis il a demandé : Es-tu prêt à aller sur la ligne de front de la guerre Iran-Irak ? Le prisonnier a répondu : oui. Il a demandé : Es-tu prêt à marcher dans les champs de mines ? Le prisonnier a répondu : Vous voulez dire que tout le monde est prêt à marcher dans les champs de mines ? De plus, vous ne devriez pas avoir des attentes aussi élevées de la part de quelqu’un qui vient de devenir musulman. L’autorité a dit : Tu t’accroches encore à ta croyance et […] ils l’ont exécuté. «
Les mémoires de Montazeri comprennent une lettre qu’il a adressée à Eshraghi, Nayyeri, Pourmohammadi et Raïssi après la réunion, résumant les points qu’il avait soulevés pendant la réunion et sa forte objection aux exécutions.
Selon l’ayatollah Montazeri, quelque temps après, une deuxième lettre a été envoyée par l’ayatollah Khomeini (ses mémoires ne précisent pas à quels responsables elle a été envoyée) pour « éliminer » les prisonniers non religieux et communistes. Le texte de cette lettre n’a pas été publié, mais Montazeri mentionne dans ses mémoires que l’Ayatollah Khamenei est allé voir Montazeri et a protesté contre cette lettre. Montazeri écrit qu’il a demandé à Khamenei pourquoi il ne s’était pas opposé à sa précédente lettre et Khamenei a répondu comme s’il n’était pas au courant de la première lettre.
En plus des mémoires de Montazeri, des dizaines de prisonniers de différents partis politiques, y compris le MEK et les partis de gauche, ont écrit des mémoires sur leur séjour en prison corroborant les informations sur le moment et la procédure des exécutions. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont également documenté les exécutions sommaires de prisonniers politiques pendant l’été 1988. Les plus notables sont le rapport d’Amnesty International de 2018 intitulé « Secrets trempés de sang », et le rapport de 2010 de la Fondation Abdorraham Boroumand intitulé « Massacre de prisonniers politiques en Iran, 1988. »
Les allégations d’exécutions massives de prisonniers ont été mentionnées dans des rapports préparés par des experts indépendants de l’ONU, en particulier les rapports du représentant spécial de la Commission des droits de l’homme en Iran, Reynaldo Galindo Pohl, dès 1989. En réponse à l’inclusion par le représentant spécial de plus de 1 000 noms de personnes prétendument exécutées au cours des mois de juillet, août et septembre 1988 dans son rapport de janvier 1989, les responsables du gouvernement iranien ont contesté les sources des allégations comme étant affiliées au MEK et ont refusé de fournir toute explication sur ces allégations.
Quels hauts responsables iraniens ont planifié les exécutions de masse de 1988 ?
L’ayatollah Khomeini a ordonné les exécutions de masse dans sa fatwa (décision religieuse) de 1988. Dans le document écrit publié dans les mémoires de Montazeri, il a nommé Hosseinali Nayyeri, juge de l’affaire à l’époque, et Morteza Eshraghi, procureur de Téhéran à l’époque, comme faisant partie du « comité de la mort » chargé de décider des prisonniers sélectionnés pour les exécutions de masse. Les mémoires de l’ayatollah Montazeri ont identifié Mosfata Pourmohammadi comme le représentant du ministère du renseignement qui assistait aux réunions du comité de supervision à Téhéran. Malgré les dénégations initiales, après la publication en 2016 de l’enregistrement audio de l’ayatollah Montazeri dans lequel la voix de Pourmohammadi est audible, Pourmohammadi a déclaré à Tasnim news le 28 août 2016 que « nous sommes fiers d’avoir mis en œuvre l’ordre de Dieu ».
Ebrahim Raïssi, l’actuel président et ancien chef du pouvoir judiciaire, était également l’une des quatre personnes nommées dans la correspondance de l’ayatollah Montazeri avec les responsables supervisant les exécutions. Iraj Mesaghi, un ancien membre du MEK qui a survécu à l’exécution de masse dans la prison de Gohardasht à Karaj, a déclaré qu’il avait personnellement vu Ebrahim Raïssi dans la prison de Gohardasht et que Raïssi et Eshraghi se rendaient personnellement sur le lieu de l’exécution pour s’assurer que le processus était achevé conformément aux protocoles.
Le 1er mai 2018, Ebrahim Raïssi, faisant référence aux rapports des médias sur son rôle dans les massacres de prisonniers de 1988, n’a pas contesté sa présence lors de la réunion avec l’ayatollah Montazeri. Mais il a précisé que » pendant cette période, je n’étais pas le chef du tribunal…. Le chef du tribunal émet des sentences alors que le procureur représente le peuple. » Utilisant le mot « confrontation » dans une référence apparente aux massacres, il a déclaré qu’il les considérait comme « l’une des fières réalisations du système ». Puis, il a fait l’éloge de l’ayatollah Khomeini comme « héros national ».
Pendant les exécutions, plusieurs responsables iraniens qui occupaient des postes de haut rang à l’époque et qui étaient probablement au courant de ces exécutions ont nié ou minimisé les exécutions. Certains ont par la suite essayé de prendre leurs distances par rapport aux exécutions ou, comme l’actuel Guide suprême, l’ayatollah Khamenei, n’en ont pas parlé publiquement.
Les groupes de défense des droits de l’homme ont identifié d’autres responsables gouvernementaux qui ont participé à des comités judiciaires locaux ou ont aidé à dissimuler le crime dans divers contextes internationaux.
Pour lire la suite : https://www.hrw.org/news/2022/06/08/irans-1988-mass-executions
Source : Human Rights Watch
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