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mercredi 22 juin 2022

L’exécution secrète d’un prisonnier politique kurde illustre l’anarchie et la répression en Iran

 CSDHI – Le prisonnier politique kurde Firuz Musalou a été secrètement exécuté dans la prison centrale d’Oroumieh après un procès qui n’a duré que quelques minutes. Il avait été accusé de moharebeh. Ni sa famille ni son avocat n’ont été informés de son exécution programmée et son corps a été enterré secrètement sans être rendu à la famille.

Iran Human Rights condamne fermement l’exécution arbitraire de Firuz Musalou. IHR tient le guide suprême Ali Khamenei directement responsable de ce crime.

Le directeur d’IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « L’exécution du prisonnier politique kurde, Firuz Musalou, est illégale selon les propres lois de la République islamique. Les violations commises dans cette affaire, notamment les aveux forcés sous la torture, le procès qui a duré quelques minutes, l’exécution secrète et le fait de ne pas rendre le corps à sa famille pour la tourmenter, montrent clairement que le système judiciaire de la République islamique est une institution de répression qui ajoute un vernis juridique à ses crimes. »

Le prisonnier politique kurde Firuz Musalou a été exécuté secrètement à la prison centrale d’Oroumieh dans la matinée du 20 juin. Originaire du village de Ghotoor à Khoy, il avait été condamné à mort pour « moharebeh (inimitié envers Dieu) pour soulèvement armé en raison de son appartenance au PKK ».

La sentence de ce prisonnier politique kurde a été exécutée sans que sa famille ou ses avocats en soient informés, conformément au Règlement d’application des peines. Les autorités ont également refusé de rendre son corps à sa famille et l’ont fait enterrer secrètement par les forces de sécurité.

Le frère de Firuz Mousalu a déclaré à Iran Human Rights : « La famille est allée au tribunal et a demandé son corps. Le juge et le représentant du procureur leur ont dit qu’ils n’étaient pas autorisés à rendre son corps et qu’ils l’avaient enterré eux-mêmes. La famille ignorait complètement que Firuz était sur le point d’être exécuté et même son avocat n’en était pas informé. »

« Il avait trois avocats commis d’office qui nous ont pris 2 milliards de tomans mais Firuz nous a dit qu’aucun des avocats ne l’avait défendu lors du procès qui n’a duré que quelques minutes puis,  il a été condamné à mort. Lors de ses interrogatoires, il avait avoué le meurtre de deux agents frontaliers sous la torture physique, car il n’avait pas d’autre choix que d’avouer. Ils l’ont également forcé à faire des aveux télévisés. Firuz n’avait pas tué ces deux personnes et n’avait rien à voir avec leur mort. 

Firuz Musalou a été arrêté en juillet 2019 après s’être rendu aux forces du Corps des gardiens de la révolution islamique (les pasdarans).

« Après leur avoir parlé à plusieurs reprises, l’organisation du renseignement des pasdarans a convaincu la famille Musalou de faire sortir leur fils du groupe. Les pasdarans ont garanti qu’il le libérerait au bout de trois jours et lui fournirait une lettre de protection. La famille Musalou a fait confiance aux pasdarans et est entrée légalement dans la région du Kurdistan en Irak pour ramener leur fils afin qu’il se rende lui-même », ont déclaré ses proches à Iran Human Rights.

« Ils ont convaincu Firuz de revenir en Iran avec sa famille et de se rendre aux pasdarans. Il s’est rendu aux services du renseignement des pasdarans de la province de Sardasht à la première occasion et l’IRGC (les pasdarans) a dit à sa famille de se rendre au tribunal d’Oroumieh dans quatre jours pour obtenir sa libération », a poursuivi la source.

Firuz a été transféré de la branche des services de renseignement de l’IRGC de Sardasht à celle d’Oroumieh, où il a passé huit mois sous la  » torture et les interrogatoires « .

Les médias officiels ont rapporté l’exécution d’un homme pour le meurtre de deux membres des forces frontalières sans révéler le nom et les détails de l’affaire qui semble concerner Firuz Mousalu.

Au moins 69 personnes ont été exécutées dans les prisons iraniennes au cours des trois dernières semaines. Le 8 juin, Iran Human Rights a signalé le taux d’exécution mensuel le plus élevé depuis 2018 et il a mis en garde contre l’augmentation spectaculaire du recours à la peine de mort en Iran.

Source : IHR

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