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vendredi 24 juin 2022

Pourquoi les retraités iraniens manifestent ils dans tout le pays ?

 CSDHI – L’inflation débridée, le chômage élevé et les incertitudes économiques qui sont tous attribués au régime iranien, ainsi que la répression ont forcé le peuple iranien, y compris les retraités iraniens à exprimer leur colère dans les rues de Téhéran et d’autres villes du pays.

Les retraités iraniens sont descendus dans la rue le dimanche 18 juin pour la 13e journée consécutive pour protester contre la corruption du régime, ses politiques destructrices et son refus de répondre à leurs revendications concernant une longue liste de problèmes économiques, notamment les bas salaires et les pensions, les problèmes d’assurance et les mauvaises conditions de vie.

Des manifestations ont été signalées à Téhéran, Ahwaz, Shushtar, Abadan, Bandar Abbas, Zanjan et d’autres villes. Les retraités iraniens manifestent régulièrement alors que leurs conditions de vie continuent de se détériorer à cause de la conjoncture économique désastreuse, de l’inflation galopante et de la montée en flèche des prix des denrées alimentaires de base, notamment le pain, le lait, les produits laitiers, les œufs, la volaille et l’huile de cuisson.

Les retraités iraniens ont manifesté dans de nombreuses villes du pays pour d’autres raisons légitimes. En effet, ils sont révoltés par la maigre augmentation de leurs pensions, qui ne compense pas l’énorme baisse de leur pouvoir d’achat due à un taux d’inflation de plus de 40 %. La fréquence de leurs manifestations, qui ont commencé il y a quelques mois, s’est accélérée récemment. La série actuelle de grèves et de manifestations a débuté le dimanche 12 juin, après que la monnaie iranienne soit tombée à un niveau historiquement bas de 333 000 rials pour un dollar américain.

Outre les retraités iraniens, les propriétaires de petites entreprises ont été en première ligne lors des grèves des derniers jours. Samedi, des détaillants ont manifesté à Téhéran et des affrontements ont eu lieu avec la police. Si les retraités iraniens et les pensionnés de l’Organisation de la sécurité sociale organisaient auparavant leurs manifestations sur une base hebdomadaire, c’est la première fois qu’ils se mobilisent pendant plusieurs jours consécutifs. Les manifestations ont lieu malgré les lourdes mesures de sécurité prises par le régime. Elles se poursuivent depuis près de deux semaines.

Dans un geste vide de désespoir et d’intimidation, le Parlement iranien [Majlis] a adopté un projet de loi visant à augmenter les pensions des retraités de 10 % le 5 juin 2022. Au lieu d’alléger les revendications des retraités, le projet de loi a sévèrement alimenté leur indignation face à l’incapacité du régime à résoudre leurs difficultés financières. « Une augmentation de 10 % des salaires alors que le taux d’inflation est de 100 % », scandaient les manifestants.

A ce moment-là, les Iraniens étaient confrontés à une forte augmentation des prix des denrées alimentaires de base, ayant entraîné deux importantes vagues de manifestations contre le régime au cours des deux derniers mois. Les économistes affiliés au gouvernement affirment que le taux d’inflation est supérieur à 40 %.

Le Conseil du travail du pays a déclaré que les retraités iraniens auront besoin d’une augmentation d’au moins 38 % de leurs pensions pour compenser le coût croissant de la vie et l’inflation. Dans ces circonstances, les retraités considèrent le projet de loi du Parlement comme une insulte à leurs doléances, ce qui les a incités à transformer leurs manifestations hebdomadaires en manifestations quotidiennes au cours de la semaine dernière.

Dans leurs slogans, les retraités iraniens et les bénéficiaires de pensions expriment leur colère contre le président Ebrahim Raïssi. Il y a moins d’un an, Raïssi est entré en fonction et a fait des promesses audacieuses sur l’éradication de la pauvreté et l’amélioration des moyens de subsistance des classes à faibles revenus. « Mort à Raïssi », « mort au gouvernement incompétent », « mort au gouvernement trompeur » et « nous nous battons, nous mourons, mais ne céderons jamais au déshonneur », ont scandé les manifestants, exprimant leur fureur contre les échecs et la mauvaise gestion du régime.

En réponse aux protestations pacifiques du peuple, les autorités ont sauvagement réprimé les manifestants et les marchands. À Chiraz, dans la province de Fars (sud-ouest), les forces anti-émeutes ont attaqué des retraités iraniens devant le bureau du représentant du Guide suprême, Lotfollah Dezhkam, et arrêté plusieurs manifestants. Le chef de la police de Chiraz, Rahambakhsh Habibi, aurait participé à cette répression.

À Ispahan, les forces anti-émeutes ont tiré des gaz lacrymogènes contre des retraités, entraînant des troubles respiratoires chez plusieurs personnes. Cependant, les retraités ont résisté et ont poursuivi les protestations pour leurs droits les plus fondamentaux.

La répression du régime a prouvé une fois de plus que les mollahs n’ont aucune solution face aux besoins et dilemmes de la société. Dans ce contexte, chaque grief socio-économique se transforme rapidement en manifestations anti-régime, visant des hauts responsables comme Khamenei et Raïssi.

Source : Iran News Wire

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