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mardi 28 juin 2022

Téhéran : Le sort d’un prisonnier torturé demeure inconnu

 CSDHI – Le sort de Hadi Rostami, un prisonnier condamné à l’amputation de quatre doigts, reste inconnu après avoir été torturé par des agents pénitentiaires et emmené dans un lieu inconnu, le 12 juin.

« Le dimanche 12 juin, plusieurs gardiens de prison se sont rendus dans le quartier de type 1 du hall 9 de la grande prison de Téhéran et ont sévèrement battu Hadi Rostami. Au cours de ce passage à tabac, le nez de Hadi Rostami a été cassé et il a été emmené par des agents dans un lieu inconnu », a déclaré une source informée dans une interview accordée au Kurdistan Human Rights Network (KHRN).

Selon cette source, des informations non confirmées indiquent que le prisonnier a été transféré à la prison de Rajaï Chahr à Karaj. Mais, comme il n’a pas pu contacter sa famille et ses amis depuis le 12 juin, personne n’a de nouvelles.

Dans un communiqué conjoint publié le 10 juin, le KHRN et le Centre Abdorrahman Boroumand pour les droits de l’homme en Iran (ABC) ont souligné le risque imminent d’amputation des doigts d’au moins huit prisonniers à Téhéran.

Fin mai 2022, Rostami et l’un de ses coaccusés, Mehdi Shahivand, ont entamé une grève de la faim de cinq jours pour protester contre leur transfert de la prison centrale d’Oroumieh au pénitencier central du Grand Téhéran et l’incertitude persistante quant à leur situation.

Rostami, 35 ans, a été placé en détention le 25 août 2017 à Oroumieh, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, avec deux autres civils nommés Mehdi Shahivand et Mehdi Sharafian.

Hadi Rostami avait auparavant écrit une lettre adressée à la Commission d’amnistie d’Iran et au rapporteur spécial des Nations unies sur l’Iran :

 » Moi, Hadi Rostami, j’ai été condamné à l’amputation de quatre doigts de la main droite et au paiement de plusieurs milliards [de tomans iraniens] de restitution de biens dans le cadre de l’affaire numéro 100403 à la branche 1 du tribunal pénal de la province d’Azerbaïdjan occidental. Cela fait maintenant cinq ans que je suis en prison. J’ai été gravement torturé dans les bureaux du ministère du renseignement dans plusieurs villes, dont Oroumieh, Ardabil et Bandar-e Anzali. »

Le prisonnier a également déclaré dans sa lettre qu’il n’était pas au courant de 20 des 28 vols mentionnés dans son dossier et que le tribunal avait ordonné l’amputation brutale de quatre doigts de sa main droite, sans tenir compte de sa défense devant le tribunal.

La branche 13 de la Cour suprême d’Iran a confirmé la sentence et l’a transmise au bureau d’exécution des peines de la branche 8 du tribunal public et révolutionnaire d’Oroumieh sa mise en oeuvre.

Rostami est le père d’un enfant. Il est originaire d’Ilam, dans l’ouest de l’Iran.

Source : Kurdistan Human Rights Network

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