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samedi 30 juillet 2022

Iman Sabzikar pendu en public : une autre victime de l’impunité du régime iranien

 Les yeux bandés et menotté, ils l’ont emmené sur une place de Chiraz, où il sera plus tard pendu en public. Il avait 28 ans, plein de vie et avait un avenir devant lui, mais dans quelques instants, il se balancerait dans les airs, suffoquant à mort.

Tel a été le destin tragique d’Iman Sabzikar, un ouvrier du bâtiment démuni qui a été exécuté en public la semaine dernière pour avoir défendu ses droits. Il a été reconnu coupable d’avoir prétendument tué un policier de haut rang en février 2022 qui avait harcelé Iman et fait chanter ce travailleur pendant des années. Le policier corrompu était protégé par la loi du régime et jouissait d’une impunité systématique.

La pendaison cruelle d’Iman en public fait partie de la nouvelle vague d’exécutions en Iran. Le 28 juillet, la théocratie au pouvoir en Iran a pendu un soldat à Rasht, dans le nord de l’Iran, pour avoir prétendument tué un officier de haut rang. En outre, trois autres prisonniers ont été pendus à la prison de Sanandaj, dans le nord-ouest de l’Iran.

Mercredi, le régime des mollahs a pendu quatre autres prisonniers, dont trois femmes, dans différentes prisons du pays. Autrement dit, il y a eu huit pendaisons en deux jours.

Les 25 et 26 juillet, le régime a fait pendre deux prisonniers à Ispahan et deux autres à Chiraz, portant à 17 le nombre d’exécutions du 23 au 26 juillet. A noter que le 23 juillet, 11 prisonniers ont été pendus à travers l’Iran.

Iran : 10 exécutions en une semaine

Le nombre d’exécutions en Iran depuis mars 2022 a maintenant dépassé les 230, aidant le régime à conserver sa réputation de détenteur du record mondial d’exécutions par habitant.

La théocratie au pouvoir en Iran a commencé sa tuerie quelques jours après sa prise de pouvoir en 1979. Les arrestations massives, la torture des dissidents et les exécutions sont devenues l’outil pernicieux du régime pour opprimer la société iranienne, qui a toujours aspiré à la démocratie.

Les exécutions font partie de la stratégie du régime génocidaire iranien pour assurer son règne. Dans cette mesure, le 7 juillet marque l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’Iran, lorsque des milliers de prisonniers politiques ont été massacrés en 1988.

À l’été 1988, le chef suprême du régime, Rouhollah Khomeiny, a émis une fatwa pour exterminer les dissidents iraniens. En conséquence, les soi-disant « commissions de la mort » ont été formées dans tout l’Iran, et ont envoyé plus de 30 000 prisonniers politiques à la potence. La plupart des victimes étaient des membres et des partisans de l’ennemi juré du régime, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK). Khomeiny a décidé de massacrer des milliers de jeunes Iraniens dans le but de renforcer l’emprise de son régime sur le pouvoir, alors qu’il faisait face à une société déchirée par la guerre mais instable au milieu de l’isolement international du régime.

Le nombre croissant d’exécutions en Iran n’est pas un hasard. Il s’agit de la tentative soigneusement planifiée du régime de réprimer la société, alors que les protestations de personnes de tous horizons continuent de s’étendre à travers le pays. En d’autres termes, ces exécutions sont des tactiques fallacieuses ou simplement dilatoires du régime pour retarder un soulèvement imminent.

Ce qui permet au régime de poursuivre son crime contre l’humanité, c’est l’inaction de la communauté internationale face aux atrocités de Téhéran, qui ont provoqué une « crise d’impunité».

Cette crise a atteint son paroxysme en juin 2021, lorsque Ebrahim Raïssi, qui siégeait à la commission de la mort de Téhéran en 1988, est devenu président du régime. En réaction à la présidence de Raïssi, la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a déclaré :
« Le fait qu’Ebrahim Raisi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour crimes contre l’humanité de meurtre, de disparition forcée et de torture, est un sombre rappel que l’impunité règne en Iran. »

Dans une lettre publiée en décembre 2020, sept experts des Nations Unies ont également critiqué « l’incapacité » de la communauté mondiale à tenir les auteurs du génocide de 1988 responsables « a eu un impact dévastateur sur les survivants et les familles » et sur la situation générale des droits de l’homme en Iran.

Les violations des droits de l’homme font partie intégrante de la théocratie au pouvoir en Iran, et l’inaction de la communauté internationale aide le régime à poursuivre ses atrocités.

Dans son dernier rapport du 28 juillet, Amnesty International a souligné : « Le nombre d’exécutions en Iran en 2021 était le plus élevé depuis 2017. L’augmentation a commencé en septembre 2021, après que le chef du pouvoir judiciaire, Ebrahim Raïssi, a accédé à la présidence et le guide suprême a nommé un ancien ministre du renseignement, Gholamhossein Mohseni Ejei, à la tête du pouvoir judiciaire.

Tant que l’impunité règnera en Iran, la jeunesse iranienne comme Iman Sabziakr sera privée de ses droits fondamentaux. Une fois qu’ils ont protesté, ils sont encore plus harcelés car la loi protège les criminels en Iran.

Iman aurait pu continuer et profiter de sa vie comme des milliers d’autres jeunes tués par le régime. Mais il est devenu la victime de l’impunité du régime. Le moment n’est-il pas venu d’en finir avec ce phénomène inquiétant en Iran?

Source: NCRI

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