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lundi 18 juillet 2022

Trois enseignants en totale incertitude dans une prison de Téhéran

 – Trois enseignants iraniens sont maintenus dans un état d’incertitude dans la tristement célèbre prison d’Evine à Téhéran. Jafar Ebrahimi, Mohammad Habibi et Rasoul Bodaghi ont été arrêtés le 30 avril et transférés dans la section 240 d’Evine, connue pour être le Centre de détention du ministère du renseignement.

Selon une source informée, Rasoul Bodaghi a parlé pour la dernière fois à sa famille au téléphone le 11 juin, et depuis lors, sa famille ignore dans quelle situation il se trouve.

« Le 22 juin, les familles des trois enseignants se sont rendues à la prison d’Evine pour les voir, mais les responsables de la prison ne les ont pas autorisés à les rencontrer. En outre, les livres que leurs familles ont apportés pour eux n’ont pas été acceptés par la prison », a ajouté la source.

Le 14 juin, M. Ebrahimi, M. Habibi et M. Bodaghi ont été transférés dans les cellules d’isolement de la section 240 de la prison d’Evine. M. Bodaghi avait déjà été transféré de ce centre de détention au quartier général de la prison d’Evine le 2 juin.

Le 1er juin, l’ordre de détention de Mohammad Habibi a été prolongé d’un mois supplémentaire malgré la promesse de l’enquêteur chargé de l’affaire qu’il serait temporairement libéré. Auparavant, une source familière avec le cas de M. Habibi avait déclaré qu’il était accusé de « propagande contre l’État ». Jafar Ebrahimi devait être libéré sous caution le 29 mai, mais des agents du service du renseignement ont empêché sa libération.

À la veille de la semaine des enseignants en Iran, plusieurs enseignants militants ont été convoqués par les agences de sécurité. Et certains ont été arrêtés. Le 1er mai, des enseignants actifs et retraités se sont rassemblés devant les départements de l’éducation de plus de 40 villes pour protester contre la non-prise en compte de leurs demandes. Plusieurs militants syndicaux ont également été arrêtés.

Fin mai, la sentence de Rasoul Bodaghi a été confirmée par la branche 36 de la cour d’appel de Téhéran. Selon le verdict, M. Bodaghi a été condamné à 4 ans de prison pour « rassemblement et collusion » et à un an de prison pour « activités de propagande contre l’État ». Comme peine supplémentaire, on lui a interdit de quitter le pays et de vivre à Téhéran et dans les provinces voisines pendant deux ans.

Plus tôt, le 4 avril, la première session du tribunal contre Rasould Bodaghi et Hamid Qandi s’est tenue devant la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Il a été condamné à une peine d’emprisonnement par le tribunal.

L’enseignant activiste a été arrêté par les forces de sécurité à son domicile le 11 décembre 2021. Il a été libéré 10 jours plus tard après avoir payé une caution.

M. Bodaghi a été battu lors de son arrestation. Les forces de sécurité ne l’ont pas autorisé à porter des vêtements corrects et ont confisqué tous ses appareils de communication ainsi que le téléphone portable de sa femme.

Jafar Ebrahimi et Mohammad Habibi ont déjà été arrêtés et condamnés pour leurs activités. M. Ebrahimi a été condamné à 4 ans et 6 mois de prison par le tribunal révolutionnaire de Karaj en janvier. Le 10 novembre 2020, M. Habibi a été libéré par anticipation de la prison de Téhéran après avoir purgé une peine de 30 mois. Il a de nouveau été convoqué par la police de sécurité en janvier après avoir reçu une notification.

Rasoul Bodaghi est inspecteur au syndicat des enseignants et membre du Conseil de coordination des syndicats d’enseignants, tandis que Jafar Ebrahimi est membre du syndicat des enseignants de Téhéran.

Source : Iran HRM / CSDHI 

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