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vendredi 21 octobre 2022

IHR s’alarme de la situation des détenus/Urgence d’une action internationale

 – Appelant à la libération immédiate de tous les manifestants et à la reconnaissance du droit du peuple iranien à manifester pacifiquement, Iran Human Rights met en garde contre la situation désastreuse des détenus.

Un mois après le début des manifestations nationales en Iran, les forces de sécurité ont tué au moins 215 personnes dont 27 enfants. Et des arrestations massives ont eu lieu.

Le directeur d’Iran Human Rights (IHR), Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : « Les détenus, qui sont souvent victimes de disparition forcée, courent un risque sérieux de torture et de mort. Une action urgente de la communauté internationale est cruciale à ce stade. »

Les informations reçues par Iran Human Rights confirment que les détenus sont soumis à des insultes verbales et à des actes de torture et autres mauvais traitements. Certains ont été contraints de faire des aveux télévisés auto-incriminants, sous la contrainte et la torture. En outre, certains manifestants ont été emmenés dans des bâtiments non officiels sans aucune réglementation ni surveillance. Les centres de détention et les prisons officielles sont remplis au-delà de leur capacité, et ils n’ont pas d’installations sanitaires. Des mineurs figurent parmi les détenus.

Iran Human Rights n’est pas en mesure de fournir le nombre exact d’arrestations, mais sur la base d’informations provenant de différentes villes, on estime que plusieurs milliers de personnes ont été arrêtées en Iran. Selon les informations disponibles, au moins 38 journalistes, 170 étudiants, 16 avocats et plus de 580 activistes civils, y compris des syndicats de travailleurs et d’enseignants, ont été arrêtés. Les responsables de la République islamique ont fourni des statistiques sporadiques. Par exemple, un membre du parlement a annoncé que 3 000 personnes avaient été arrêtées à Téhéran et un responsable de la police à Gilan a déclaré que 880 personnes avaient été arrêtées le 16 octobre.

De nombreux défenseurs des droits humains et journalistes ont été arrêtés en pleine rue. Les chefs d’accusation pour lesquels ils ont été arrêtés et, dans de nombreux cas, le lieu de leur détention ne sont pas clairs. On signale des arrestations arbitraires sans mandat, les forces de sécurité se déguisant même pour accéder aux propriétés. Après l’arrestation, les droits fondamentaux, notamment l’accès à un avocat, les soins médicaux, l’information sur les charges, l’accès au téléphone et l’application régulière de la loi, sont systématiquement violés. 

Majid Tavakoli a été arrêté à son domicile le 22 septembre et conduit à la prison d’Evine. Il est détenu dans le quartier 241, sous la juridiction du ministère du renseignement. Dans un communiqué, le Comité norvégien du prix étudiant de la paix a demandé la libération immédiate et inconditionnelle de Majid Tavakoli. En 2013, ce comité a décerné le prix de la paix des étudiants à ce dernier.

Le même jour, les forces de sécurité ont fait une descente au domicile d’Hossein Ronaghi. Toutefois, elles n’ont pas réussi à l’arrêter. Le 24 septembre, Hossein s’est rendu au tribunal d’Evine avec son avocat pour se rendre. Là, il a été violemment arrêté. Selon sa famille, ses jambes ont été brisées. Depuis, il est détenu à la prison d’Evine sans soins médicaux.

Golrokh Ebrahimi-Irayi a été arrêtée à son domicile le 26 septembre. Sa maison a été fouillée lors de la descente des forces de sécurité et ses objets personnels ont été confisqués. Aucune information n’est disponible sur l’endroit où elle se trouve.

Saeed Shirzad a été arrêté avec son frère Ali lors de la perquisition de leur domicile à Téhéran par les forces de sécurité le 2 octobre. Après avoir fouillé la maison, des objets personnels, notamment des appareils électroniques appartenant à tous les membres de la famille, ont été confisqués. Selon sa sœur, Ali est au secret depuis son arrestation.

Amir Emad Mimirani, qui utilisait le pseudonyme « Jadi » sur Twitter pour son activisme dans le domaine des technologies de l’information, a été arrêté le 5 octobre. Selon sa famille, les forces de sécurité ont pénétré dans sa propriété en se faisant passer pour des employés de la compagnie du gaz. On ignore où il se trouve.

Arash Sadeghi, libéré en mai dernier après cinq ans et demi d’incarcération, a été arrêté et transféré à la prison d’Evine le 12 octobre et transféré à la prison d’Evine. Arash souffre de chondrosarcome, un type rare de cancer des os. La rapporteuse spéciale des Nations unies sur les défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, a exprimé son inquiétude quant à la santé et au sort d’Arash Sadeghi.

Parmi les au moins 38 journalistes arrêtés figurent : Mandana Sadeghi, Maryam Mazrouei, Niloufar Hamedi, Yalda Moiri, Elaheh Mohammadi, Alireza Khoshbakht, Marzieh Talaei, Iman Behpansad, Fatemeh Rajabi, Mojtabi Rahimi, Massoud Kordpour, Ruhollah Nokhi, Vida Rabani, Ali Khatibzadeh, Alireza Jabari Darestani, Mehrnoosh Tafian, Samira Alinejad, Ali Salem, Aria Jafari, Farshid Ghorbanpour, Farkhondeh Ashouri, Farzaneh YahyaAbadi et Siavash Soleimani.

Depuis le début des manifestations nationales, plus de 170 étudiants ont été arrêtés par des agents de sécurité dans différentes villes d’Iran. En raison de la perturbation généralisée d’Internet et de la sécurisation accrue, le nombre exact d’arrestations d’étudiants et de personnes libérées est encore inconnu.

Par ailleurs, Iran Human Rights a établi l’identité de 576 militants civils, syndicalistes, défenseurs des droits des travailleurs et des minorités, arrêtés depuis le début des manifestations. Certains des enseignants détenus sont : Eskandar Lotfi, Kiumars Vaezi, Ali Hossein Shamayoli, Hamid Rahmati et Hamed Saeedi. 

Source : IHR/ CSDHI

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