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jeudi 13 octobre 2022

La Journée mondiale contre la peine de mort et le sort des manifestants iraniens

 Le 10 octobre a marqué la Journée mondiale contre la peine de mort tandis que le plus grand bourreau du monde par habitant, l’Iran, a été témoin de manifestations anti-régime pour la quatrième semaine consécutive.

Depuis son arrivée au pouvoir en 1979, la théocratie au pouvoir en Iran a recours aux exécutions pour intimider la société dynamique et progressiste qui a rejeté la pensée rétrograde des mollahs dès le premier jour. Le recours incessant du régime à la peine capitale lui a valu le premier rang d’exécution par habitant dans le monde. Des centaines d’Iraniens sont envoyés à la potence chaque année sous différents prétextes, principalement l’opposition politique.

Le régime des mollahs n’a même pas cessé les exécutions sous la présidence d’Hassan Rohani, qui se présentait comme un « modéré », et environ 5 000 Iraniens, dont plus de 130 femmes, ont été pendus.

Depuis qu’Ebrahim Raïssi a succédé à Rouhani en 2021, il y a eu près de 800 exécutions. Le nombre réel est plus élevé, étant donné le secret du régime dans l’annonce des exécutions. En d’autres termes, les exécutions ont connu une augmentation dramatique depuis que Raïssi est devenu président.

Ce n’était pas une surprise pour les défenseurs des droits humains et le peuple iranien, car le sombre bilan de Raïssi en matière de violations des droits humains était de notoriété publique. En fait, le guide suprême du régime, Ali Khamenei, l’a retiré des urnes dans le but de l’utiliser pour terroriser la société rétive iranienne.

Raïssi a joué un rôle clé lors des exécutions politiques de masse dans les années 1980. Lors du massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques en Iran en 1988, Raïssi a siégé à la soi-disant «Commission de la mort» de Téhéran, scellant le sort de dizaines de milliers de prisonniers. Sur la base d’une fatwa du chef suprême du régime, Ruhollah Khomeiny, ces commissions ont été chargées d’identifier et de purger les dissidents politiques, principalement des partisans et des membres du principal groupe d’opposition iranien, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK).

Le massacre de 1988 est resté sans enquête et impuni, perpétuant ce que de nombreux observateurs considèrent comme la « culture de l’impunité ». Lorsque Raïssi est devenu président du régime en 2021, la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a qualifié cette évolution de « sombre rappel que l’impunité règne en maître en Iran ».

Cette impunité a une fois de plus montré son visage diabolique lors de la lourde répression du régime contre les manifestants au cours des quatre dernières semaines. Les forces de sécurité du régime ouvrent le feu sur les manifestants et, selon les rapports recensés par l’OMPI, plus de 400 personnes ont été froidement assassinées lors des récentes attaques.

En outre, environ 20 000 manifestants ont été arrêtés, dont beaucoup risquent d’être exécutés. Mostafa Salehi et le champion de lutte Navid Afkari ont été arrêtés lors des grandes manifestations de 2018 et ont été pendus, malgré un tollé international pour sauver leur vie.

Il est clair comme de l’eau de roche que la théocratie au pouvoir en Iran, comme toute autre dictature fondée sur des violations des droits de l’homme, ne mettra jamais fin à sa violence. Ces régimes savent que sans une oppression à part entière, y compris des exécutions, ils ne dureraient pas un jour.

Ce serait donc un mirage de croire à la fin de la violence employée par les religieux iraniens. La communauté mondiale devrait mettre fin à la pensée naïve selon laquelle le dialogue aurait un impact sur le cycle de violence du régime. La seule façon de briser ce cycle est de reconnaître le droit de tous les Iraniens à l’autodéfense contre ce régime brutal. Le moment est venu pour la communauté internationale d’aller au-delà des condamnations et de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la crise de l’impunité en Iran.

Source: CNRI 

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