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mardi 29 novembre 2022

Au 74e jour du soulèvement en Iran : Sit-in, grèves et manifestations nocturnes

 Soulèvement en Iran – N°163

Dans la nuit du lundi 28 novembre, la 74e nuit du soulèvement, les habitants de différents quartiers de Téhéran et de nombreuses villes ont organisé des manifestations nocturnes en scandant « à bas Khamenei », « à bas le dictateur », « jamais nation n’a connu de guide aussi honteux (Khamenei) ». Les habitants d’autres quartiers de la capitale, notamment Narmak, Chitgar, Tehranpars, Payambar Markazi, Sadeghieh, Ariashahr, ont également manifesté de nuit. Dans la rue Nabovat à Sanandaj et à Machad, les gens se sont rassemblés en scandant : « c’est l’année du sacrifice, on va renverser Seyed Ali [Khamenei] ».

Lundi matin, les étudiants ont manifesté dans la capitale notamment à Sharif, à la faculté de mathématiques et de littérature de l’université Melli, à la faculté des arts, ainsi qu’à l’université de technologie de Sirjan. Les étudiants et les professeurs de la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’université de Téhéran ont entamé un sit-in de protestation contre la répression des étudiants et des professeurs et ont condamné le meurtre et l’arrestation d’adolescents et de jeunes.

À Karadj, des étudiants ont protesté en scandant « à bas Khamenei ». De jeunes insurgés ont mis le feu à une grande bannière du pouvoir dans la rue Jordan de Téhéran et à une bannière de la milice du Bassidj à Babolsar. Ils ont également hissé et installé au-dessus d’une autoroute de Téhéran une bannière sur laquelle on pouvait lire : « Vive la résistance de Khash à Mahabad ». Dans la nuit du 27 novembre, des jeunes à Saqqez ont attaqué le domicile de deux informateurs du régime à coups de cocktails Molotov. À Yazd, ils ont mis le feu à une bannière avec le portrait de Khamenei. Une bannière de Qassem Soleimani (ancien commandant de la force Qods) à Anar, dans la province de Kerman, et une base de la milice du Bassidj à Rahimabad, dans le canton de Roudsar, ont été incendiées. Un grand nombre de familles de détenus ont continué à se rassembler lundi devant la sinistre prison d’Evine comme les jours précédents. Les funérailles de Shouresh Niknam ont eu lieu à l’aube lundi dans le village de Jougheh près de Mahabad.

Les travailleurs de la sidérurgie d’Ispahan ont poursuivi leur grève, et les routiers les ont rejoints. En conséquence, les lignes de chargement ont été perturbées, le chargement des conteneurs a été interrompu et les grues sont restées inactives. Les chauffeurs de camions se sont mis en grève dans les terminaux de Tabriz, Qorveh, Marand, Bandar-Shapour, Shahreza, Yazd, Saveh, Hamedan, Qazvine, Kermanchah, Yazdanchahr, Kachan et Racht. Les travailleurs de l’usine automobile Morattab ont entamé leur troisième jour de grève.

L’agence Mehr a rapporté le 28 novembre que le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du régime avait annoncé qu’il n’y aurait pas de coopération avec la mission d’enquête internationale de l’ONU. Selon la chaîne de télévision officielle, le 28 novembre, le chef du pouvoir judiciaire Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i a déclaré : « Toutes les provinces, en particulier Téhéran, ont reçu l’ordre de ne pas être indulgentes avec ceux qui tiennent des propos irrationnels ou répandent des mensonges. » Cette décision reflète la crainte de voir se propager des informations sur les manifestations dans le pays.

Farhad Ghahremani, qui avait été arrêté devant le bureau du pouvoir judiciaire en septembre dernier pour avoir participé au rassemblement de protestation « Non aux exécutions », a été jugé le 28 novembre. Il est accusé d’avoir « troublé la paix et l’ordre publics ». Il a été gravement blessé lors de l’attaque de la prison d’Evine par les forces répressives et transféré à la prison du Grand Téhéran.

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne

Le 29 novembre 2022

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