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dimanche 11 décembre 2022

LETTRE AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU POUR LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’HOMME CONCERNANT LE RÉPRESSION VIOLENTE DU SOULÈVEMENT NATIONAL EN IRAN

Lettre au Secrétaire général de l’ONU pour la Journée internationale des droits de l’Homme concernant le répression violente du soulèvement national en Iran

Monsieur le Secrétaire général de l’ONU,

Alors que le monde célèbre le 74e anniversaire de la ratification du Pacte des droits de l’homme aux Nations Unies, aucun point en Iran n’est à l’abri de la violation brutale et systématique des droits humains par le fascisme religieux au pouvoir.
Alors que le peuple iranien se soulève depuis trois mois contre la dictature religieuse et terroriste au pouvoir, les hommes de Khamenei pour sauvegarder son régime en déliquescence, ont transféré dans la rue toutes les formes de torture et de tuerie utilisées derrière les murs des prisons ces quatre dernières décennies.

1. Depuis le 16 septembre dernier, le régime a tué plus de sept cents personnes dans les manifestations de rue. L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) a jusqu’à présent publié les noms de 580 de ces martyrs.

Viser des insurgés dans certains endroits s’est transformé en tuerie de masse. Le 30 septembre dans la seule ville de Zahedan, un grand nombre de fidèles ont été tués par les tirs de la police et des gardiens de la révolution de Khamenei. Jusqu’à présent, les noms de 111 de ces personnes ont été publiés par l’OMPI.
Parmi les martyrs du soulèvement national, il y a au moins 70 enfants et adolescents âgés de 2 à 17 ans, tels que : Seyyed Mehdi Mousavi, 15 ans, de Zanjan ; Ali Barahoui, 14 ans, de Zahedan ; Mohammad Reza Sarvi, 13 ans, de Shahr-e-Rey ; Jaber Sharouzehi, 12 ans, de Zahedan ; Mohammad Reza Sarvari, 14 ans, de Téhéran ; Hasti Naravi, 7 ans, de Zahedan ; Mireshkar, 2 ans, de Zahedan ; Mona Naqib, 8 ans, de Saravan ; Diana Mahmoudi, 7 ans, de Piranshahr ; Hélène Ahmadi, 7 ans, de Boukan ; Kian Pirfalak, 9 ans, d’Izeh ; Artine Rahmani, 13 ans, d’Izeh et Parmis Hamnava, 14 ans, collégienne à Iranshahr, décédée des suites des coups reçus dans son établissement scolaire. En outre, des centaines d’adolescents de moins de 18 ans ont été arrêtés, dont certains risquent d’être exécutés. Dans leurs slogans, les insurgés accusent le régime d’être un pouvoir tueur d’enfants. C’est une caractéristique que possède ce régime depuis les premières années de son règne. En 1981, nombreux ont été les adolescents partisans de l’OMPI ou les jeunes enfants des Moudjahidine du peuple fusillés sur ordre de Khomeiny. Comme Fatemeh Mesbah, 13 ans, Mozhgan Jamshidi, 14 ans ou Niloufar Tashayod, 15 ans.

2. Entre-temps, les prisonniers ont été la cible d’assauts de criminels aux ordres de Khamenei. Le 9 octobre, ils ont attaqué les prisonniers du centre pénitentiaire Lakan à Racht. Au moins 10 détenus ont été tués et bien plus blessés. Mais le grand crime s’est produit à la prison d’Evine de Téhéran. Le 15 octobre, lors d’une campagne planifiée à l’avance, les gardiens de prison ont lâché des chiens dans les quartiers sur les prisonniers. Les forces NOPO (forces spéciales de Khamenei) ont attaqué les quartiers 4, 7 et 8. Des prisonniers ont été jetés des toits et depuis les toits, ils ont tiré sur les prisonniers qui se trouvaient dans la cour avec de la chevrotine et des balles réelles, ce qui a entraîné la mort d’environ 40 prisonniers.

3. Les forces répressives ont aveuglé des centaines de personnes en leur tirant dessus ou à bout portant avec de la chevrotine ou des balles en plastique. Les ophtalmologistes de trois grands hôpitaux de Téhéran, dont Farabi, Rassoul Akram et Labafinejad, estiment qu’à la fin du deuxième mois du soulèvement, ils avaient admis au total plus de 500 patients dont les yeux ont été gravement endommagés. Les médecins de la province du Kurdistan ont estimé avoir admis au moins 80 personnes dont les yeux ont été blessés au cours de cette période. Plus de 230 ophtalmologistes iraniens ont signé une lettre adressée au président de l’ordre des ophtalmologues pour mettre en garde contre les « conséquences irréparables de blessures aussi graves ».

4. En moins de trois mois, les forces de répression, notamment les pasdarans et le ministère du Renseignement, ont arrêté plus de 30 000 personnes. Le nombre de personnes arrêtées est si important que le régime, au dire de ses responsables, manque de place pour les garder.
Enlever des jeunes, les tuer et abandonner leurs corps est une autre méthode actuelle du régime. Mehrshad Telatov, 22 ans, résidant à Iranchahr, a disparu après la prière du vendredi et son corps a été retrouvé sur une route quelques jours plus tard. Atefeh Noami, 37 ans, d’Ahwaz, a disparu pendant 8 jours, jusqu’à ce que son corps sans vie soit retrouvé.
Dans certaines villes, les forces du régime font des raids à domiciles durant la nuit ou au petit matin, y tirent des coups de feu et terrorisent les habitants sans défense en les matraquant ou en les arrêtant.

5. Des tortures inhumaines se pratiquent dans les prisons :
– Amirjavad Assadzadeh, 30 ans, à Machad a été tellemment frappé toute la nuit jusqu’au matin qu’il mort sous la torture.
– Mehdi Kaboli Kafchguiri, 15 ans, arrêté à Gorgan, est tombé dans le coma en raison de la violence des coups avant de décéder à l’hôpital.
6- Un nombre d’autres personnes tuées sous la torture sont : Owais Massoudizadeh de Torbat Jam ; Emad Heydari, 31 ans, de Malashieh d’Ahwaz ; Mohammad Abdollahi d’Ilam ; Mehdi Farahani, 17 ans, de Khorramchahr ; Mohammad Lotf Elahi de Sanandaj ; Hamed Salahshor, 25 ans, d’Izeh ; Yazdan Aghajani, 38 ans, de Téhéran ; Hassan Nasserikhor de Mashhad ; Neda Bayat de Zanjan ; Hayman Aman, 26 ans, de Boukan; Mansour Ghorbani d’Ispahan ; Mostafa Moghadam d’Izeh ; Saman Qaderpour, 37 ans, d’Ochnavyeh ; Navid Badpa de Gonbad-Kavous ; Morteza Soltanian d’Ispahan ; Ali Bani Assad, 20 ans, d’Ahwaz ; Ramine Fatehi de Sanandaj et Omid Hosni de Sanandaj.
7- Certains prisonniers sévèrement torturés meurent dans les premiers jours qui suivent leur libération de prison.
– Farshid Moussavi, 24 ans, détenu 25 jours à Amol, est décédé après avoir été libéré de prison.
– Arshiya Imamgholizadeh, 18 ans, habitant de Hadishahr, s’est suicidé deux jours après sa libération.
– Yalda Agha Fazli Iradmoussa, 19 ans, de Téhéran, arrêtée le 26 octobre et libérée le 6 novembre, s’est suicidée à la suite d’atroces tortures.
– Reza Sharafi, 35 ans, de Sysakht est décédé subitement après sa libération.
8. Selon le témoignage de nombreux témoins oculaires et de ceux qui ont survécu aux prisons du régime au cours des un ou deux derniers mois, le viol et les agressions sexuelles sur les prisonniers, filles et garçons, sont l’une des méthodes systématiques de torture. Le reportage de CNN a relaté un coin de ces tragédies (lien CNN)
9. Depuis le début du soulèvement actuel, le régime tente de faire croire que la mort des personnes tuées dans la rue par les forces répressives ou sous la torture en prison est le résultat d’autres incidents.

• Pour Mahsa Amini, il a affirmé qu’elle était décédée des suites de maladies antérieures.
• Pour Abolfazl Adinezadeh, 17 ans, à Machad, il a affirmé qu’il était membre de la milice du Bassidj et qu’il avait été tué par des émeutiers.
• Pour Farzine Farrokhi, il a affirmé qu’il était mort d’alcoolémie.
• Pour Pouriya Kayani, originaire d’Izeh, il a affirmé qu’il s’était suicidé à cause d’une histoire d’amour.
• Pour Nahid Mustafapour à Yassouj, sa famille a subi des pressions pour annoncer qu’elle était morte du coronavirus.
• Pour Marzieh Doshmanziari, 22 ans, à Bouchehr, il a affirmé qu’elle avait été tuée à la suite d’un accident de voiture.
• Pour Farzaneh Kazemi de Qazvine, il a dit qu’elle avait été tuée par son mari.
• Pour Ali Fazli, il a dit qu’il était un milicien du Bassidj tué par des émeutiers.
• Pour Sina Firouzabadi, il a dit que la cause de sa mort était un suicide.
• Pour Darya Nazmdeh de Karadj, tuée le 8 novembre, il a dit que la cause de sa mort était un accident de voiture.
• Pour Samaneh Niknam, 36 ans, il a déclaré qu’elle était morte suite à un avortement.
• Pour Hassan Nasseri Khor, mort sous la torture, il a déclaré un décès dû à un arrêt cardiaque.
• Pour le meurtre de détenus à la prison Lakan de Racht, le procureur du régime de la province de Guilan a déclaré que c’étaient les prisonniers eux-mêmes qui avaient refusé des services médicaux et que, par conséquent, des blessés étaient morts (agence de presse Mehr, 10 octobre 2022).

10. Voler les corps des martyrs à la morgue et les enterrer secrètement, empêcher le deuil des familles et profaner les tombes des martyrs, une méthode connue du régime pour tombes des martyrs de l’OMPI dans tout l’Iran en quatre décennies, est une autre partie du comportement haineux des mercenaires de Khamenei face au soulèvement.
11. Un crime odieux récent du régime des mollahs est l’exécution criminelle de Mohsen Shekari, un jeune de 23 ans, dont vous avez été bien informé. Il s’agit d’une vengeance aveugle du régime pour contrer le soulèvement du peuple. Selon la déclaration du procureur, le motif de son exécution était d’avoir bloqué une rue et blessé au bras un milicien du Bassidj, ce qui n’est pas passible de la peine de mort même selon les lois du régime.
12. Cela fait trois mois que la dictature religieuse tue et verse le sang sous les yeux des peuples du monde. Mais les Nations Unies et les Etats membres n’ont pas pris de mesures efficaces pour arrêter ces crimes du régime.
Les dirigeants du régime, en particulier Khamenei, son président, le chef de son pouvoir judiciaire et le président de son parlement, ont été continuellement impliqués dans des crimes contre l’humanité et des génocides au cours des quatre dernières décennies. Les exécutions massives des années 1980, la tuerie de la population au Kurdistan, le massacre des prisonniers politiques en 1988, le meurtre d’au moins 1500 insurgés de novembre 2019, la destruction du vol 752 ukrainien avec tous ses passagers en janvier 2018 par les gardiens de la révolution et la tuerie et la torture des insurgés actuels font partie de leur bilan.

Pourquoi les Nations Unies n’empêchent-elles pas les représentants du régime au pouvoir en Iran de siéger à l’Assemblée générale, comme elles l’ont fait dans les années 1970 pour le représentant du régime raciste d’Afrique du Sud ?
Pourquoi la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, qui ont arrêté tous leurs programmes en Biélorussie, n’appliquent-ils pas cette politique au régime des mollahs ?
Pourquoi les Nations Unies ne révoquent-elles pas l’adhésion de ce régime à l’UNICEF alors que tant d’enfants innocents ont été abattus par les pasdarans ?

13- La Résistance iranienne lutte pour l’instauration de la liberté, de l’égalité et de la démocratie en Iran et pour une république fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat. Elle s’est engagée à restaurer les droits humains en Iran, l’égalité des femmes et des hommes, à octroyer l’autonomie aux minorités ethniques opprimées et abolir la peine de mort, après le renversement de la dictature religieuse et d’adhérer totalement à la Déclaration universelle des droits de l’homme, au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, au Traité contre la torture et au Traité sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Elle s’est engagée à la création d’un système judiciaire moderne, fondé sur le respect de la présomption d’innocence, du droit à la défense, du droit d’ester en justice, mettant l’accent sur le droit à un procès public et l’indépendance totale des juges. Puisse notre peuple dans l’Iran de demain être « libre de parler et de croire, libéré de la terreur et de la misère » et voir « l’avènement d’un monde (…) proclamé comme la plus haute aspiration de l’Homme » .

Monsieur le Secrétaire général,
Dans ces circonstances, le peuple iranien attend des Nations Unies et des gouvernements du monde de :
– Fermer les ambassades du régime, qui soutiennent politiquement et logistiquement les opérations de répression en Iran, et d’arrêter leurs transactions avec ce régime.
– D’inscrire dans la liste des entités terroristes le ministère du Renseignement et le corps des gardiens de la révolution, qui sont les principales forces des tueries et de la répression, et d’expulser leurs agents.
– Reconnaître la légitimité de la lutte du peuple iranien pour renverser la dictature religieuse. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme a entériné « en suprême recours la révolte contre la tyrannie et l’oppression » quand les droits humains manquent de protection juridique, et c’est vers cela que se sont tourné les jeunes insurgés et les unités de résistance en Iran.

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