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samedi 21 janvier 2023

Les députés européens appellent à inscrire les pasdaran sur liste noire et à couper les liens avec le régime iranien

 Mardi 17 janvier, le Parlement européen a organisé un débat et une session plénière sur la situation actuelle en Iran, discutant principalement du soulèvement national et des obligations de l’Union européenne vis-à-vis des récents développements en Iran.

Les eurodéputés de différents bords politiques ont soutenu unanimement la révolution du peuple iranien. Nombre d’entre eux ont exhorté le Conseil européen à désigner les Gardiens de la révolution du régime iranien (pasdaran) comme l’organisation terroriste qu’ils sont, évoquant le rôle de cette organisation dans le meurtre de manifestants pacifiques et l’exportation du terrorisme à l’étranger. Ils ont également condamné les violations continues des Doits de l’Homme en Iran, principalement l’exécution récente de quatre manifestants détenus, et ont demandé que Téhéran soit tenu responsable.

« [Le régime théocratique] est un régime cruel, et nous savons qu’il existe de sérieuses restrictions qui vont au-delà des craintes morales et politiques. Les pasdaran sont l’un des principaux piliers du régime et doivent être inscrits sur la liste des organisations terroristes », a déclaré l’eurodéputé Javier Zarzalejos du groupe PPE dans son discours mardi.

« Le meutre fait partie de l’ADN du régime. À ce stade, le régime des mollahs a séquestré toute la région, et son expansion se poursuit. Nous devons inclure les pasdaran dans la liste des organisations terroristes », a déclaré le député Hermann Tertsch du parti VOX.

Approuvant la révolution du peuple iranien, l’eurodéputée allemande Hanna Neumann a déclaré : « Le régime est sous pression car les gens en Iran sont même prêts à mourir pour un avenir meilleur. Nous, l’UE, ne devrions pas être ceux qui stabilisent un régime que son propre peuple combat pour sa chute. Nous devrions mettre les IRGC sur la liste des terroristes ».

L’eurodéputée Frédérique Ries du parti Renaissance de France a également soutenu le soulèvement du peuple iranien, soulignant que « Nous devons être très stricts sur les sanctions au plus haut niveau contre le président iranien et les pasdaran. »

L’eurodéputé Yannick Jadot, du Parti des Verts de France, a dénoncé le régime corrompu au pouvoir en Iran. « La révolution en Iran est contre un régime qui a peur du peuple et de la liberté. Il est grand temps de demander des comptes aux pasdaran, qui sont la partie la plus pourrie d’un régime corrompu. De ce fait, ce parlement et le conseil de l’UE devraient faire leur travail et sanctionner le régime. »

En réponse, Didier Reynders, commissaire européen à la justice, qui représentait Josep Borrell, le haut représentant de l’UE, a déclaré : Le Conseil européen examinera toutes les options à sa disposition, y compris de nouvelles mesures restrictives liées aux Pasdaran. Nous exigeons le plein respect des droits fondamentaux des citoyens iraniens.

Le groupe interparlementaire Amis d’un Iran Libre a publié une déclaration avant le débat de mardi, exhortant les eurodéputés et le Conseil européen à soutenir le peuple iranien et à proscrire les pasdaran en tant qu’organisation terroriste. Les signataires de cette déclaration ont également soutenu le mouvement de résistance organisé, qui a été le moteur du soulèvement actuel.

« Le soulèvement national en Iran, qui entre dans son cinquième mois, s’enracine dans plus de quatre décennies de résistance organisée du peuple iranien pour la liberté. Aujourd’hui, les Iraniens de toutes les générations et de toutes les couches sociales sont descendus dans la rue, exigeant la fin de la dictature », indique le communiqué.

« Le régime iranien et ses dirigeants ont perpétué ces crimes en toute impunité au cours des quatre dernières décennies, devenant plus violents sans rendre de comptes. Le régime a ouvertement déclaré qu’il ne coopérerait pas avec la mission internationale indépendante d’établissement des faits, comme l’a adopté le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU lors d’une session extraordinaire le 24 novembre 2022. »

La déclaration a également souligné la demande du peuple iranien d’établir un pays démocratique tout en rejetant à la fois la théocratie actuelle et la monarchie décadente. « La similitude des slogans et des tactiques des manifestants, notamment les slogans « A bas le dictateur » et « A bas l’oppresseur, qu’il s’agisse du Shah ou du Guide (Khamenei) », indiquent à quel point le soulèvement est organisé. C’est par ces slogans que les Iraniens ont fait savoir qu’ils rejetaient toute forme de dictature, qu’elle soit religieuse ou monarchique, et qu’ils voulaient une république démocratique fondée sur la séparation de la religion et de l’État. L’Union européenne et le Parlement européen doivent rester fidèles à leurs principes et reconnaître le droit du peuple iranien à se défendre contre un régime aussi cruel. »

FOFI a également approuvé le plan en dix points présenté par la présidente élue de la Résistance iranienne, Mme Maryam Radjavi, pour l’avenir de l’Iran. « Le plan en dix points de Mme Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne, qui comprend le respect des conventions internationales, des droits individuels et sociaux, la pleine égalité entre les hommes et les femmes, la séparation de la religion et de l’État, et un Iran non nucléaire, mérite le soutien de ceux qui défendent la liberté en Iran. »

« Nous pensons que dans cette situation, la coopération et la négociation avec le régime iranien ne peuvent être justifiées sous aucun prétexte. L’Union européenne et ses États membres devraient inscrire le Corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran) sur une liste noire en tant qu’entité terroriste pour son rôle dans la répression du peuple iranien et ses activités terroristes, rappeler leurs ambassadeurs d’Iran et fermer les ambassades du régime dans les pays de l’UE, en expulsant les diplomates et agents de Téhéran », ont-ils exhorté l’Union européenne.

« Nous nous déclarons prêts à participer aux procès des manifestants arrêtés avec les avocats de la Résistance iranienne afin de garantir que leurs procès soient menés selon les normes internationales », peut-on lire en conclusion.

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