« L’étendue complète des blessures en Iran a été largement dissimulée par un black-out internet dans ce pays. Cependant, les preuves médicales fournies au Times par des médecins, des manifestants, des familles de patients et des groupes de défense des droits ont révélé que les services d’ophtalmologie des hôpitaux ont été inondés de centaines de victimes de blessures aux yeux.
Selon les récits de témoins oculaires et plus de 80 pages de dossiers médicaux provenant de divers hôpitaux et cliniques, les blessures allaient de rétines mutilées à des nerfs optiques sectionnés en passant par des iris perforés. »
Ghazal Ranjkesh
Le comité des femmes du CNRI a récemment publié un rapport sur les manifestantes devenues aveugles. Ghazal Ranjkesh, une étudiante en droit de Bandar Abbas, est l’une de ces courageuses Iraniennes. Lorsqu’elle est rentrée chez elle avec sa mère le 15 novembre 2022, les forces de sécurité lui ont tiré dessus à l’œil droit.
Après une intervention chirurgicale de trois heures pour retirer les balles de son œil droit, elle a écrit sur Instagram : « La dernière image que mon œil droit a enregistrée, c’est le sourire de l’homme qui me tirait dessus » Plusieurs plombs ont détruit son globe oculaire, sa paupière et une partie de son visage.
Elaheh Tavakkolian
Elaheh Tavakkolian : Vous avez pris mon œil pour cible, mais mon cœur bat toujours pour l’Iran ! À la veille de son opération d’énucléation en vue d’une transplantation d’un œil artificiel, elle a écrit un court message : « Aujourd’hui, il est temps de dire adieu aux derniers vestiges de mon œil.
» Des cils brûlés dont il ne reste que quelques brins, une petite partie de ma paupière maintenue par la chirurgie plastique, une cornée toujours pas en place avec quarante points de suture, et une lentille médicale !
» Voilà tout ce qui reste de mes yeux, et demain il faudra les drainer. Ils devront drainer le sang pour que l’œil artificiel prenne sa place. « D’autres pourraient être heureux de retrouver leur beauté, mais moi j’ai une grosse rancune aujourd’hui.
Raheleh Amiri
Raheleh Amiri : « Aujourd’hui, quelqu’un m’a demandé : Est-ce que ça en valait la peine ? J’ai répondu : Oui, absolument. »
« Il est vrai qu’il (mon œil droit) n’avait plus de vision, il ne sentait pas la lumière, et il avait perdu sa beauté ; même quand j’allais devant le miroir, j’ouvrais les paupières et l’œil avec la main pour voir à l’intérieur : je voyais une cornée pleine de points de suture et déchirée au milieu d’une mer de sang. Je l’appelais et lui disais : ne me regarde pas si méchamment ; tu as toujours été plein d’amour. Peu importe s’il ne me regardait pas, je l’aimais quand même.
Niloufar Aghaii, une sage-femme poursuit ses tâches en souriant
« C’est difficile de supporter qu’un étranger vienne s’asseoir à sa place… » Mais je m’y habituerai parce que j’ai survécu, et je dois vivre ; « Parce que j’ai une histoire qui se poursuit. Parce que je n’ai pas encore vu le jour que je « dois » voir, je sais qu’il est proche. Très proche », a-t-elle écrit.
Source : Stop au Fondamentalisme/ CSDHI
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