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lundi 9 janvier 2023

Les victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo sont honorées quand l’Iran se déchaîne contre les nouvelles caricatures

  La France a rendu hommage samedi au personnel du magazine Charlie Hebdo et aux autres victimes des attentats islamistes de janvier 2015, quelques jours après que la dernière édition de l’hebdomadaire satirique a suscité l’indignation en Iran.

Le président français Emmanuel Macron a tweeté les noms des 17 victimes de la vague d’attentats survenus il y a huit ans à Paris et dans ses environs, dont les 12 personnes tuées dans les locaux de Charlie Hebdo.

« Nous ne vous oublierons jamais », a-t-il ajouté, en joignant une caricature du célèbre dessinateur français Plantu.

La Première ministre Elisabeth Borne a également marqué l’anniversaire des attaques, qui ont également impliqué un siège meurtrier dans un supermarché casher.

« Face au terrorisme islamiste, la République reste debout », a-t-elle tweeté. « Pour leurs familles, pour nos valeurs, pour notre liberté : nous n’oublions pas ».

Et la ministre de la culture Rima Abdul Malak a tweeté : « La satire, l’irrévérence, la tradition républicaine du dessin de presse sont intrinsèques à notre démocratie. Nous continuons à les défendre. »

Ces hommages sont intervenus quelques jours après la réaction furieuse de Téhéran aux caricatures se moquant des dirigeants iraniens dans le dernier numéro de Charlie Hebdo, paru mercredi.

Le magazine avait invité les dessinateurs à représenter le guide suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, dans le contexte des manifestations en cours contre son régime théocratique, notamment par les femmes.

La couverture graphique cherchait à mettre en avant la lutte pour les droits des femmes, tandis que d’autres étaient sexuellement explicites et insultantes envers Khamenei et ses collègues religieux.

De nombreuses caricatures soulignaient le recours des autorités à la peine capitale comme tactique pour réprimer les protestations.

La colère de Téhéran

En réaction, l’Iran a convoqué l’ambassadeur de France et a demandé au gouvernement de demander des comptes aux « auteurs de cette haine ».

Jeudi, il a déclaré qu’il fermait l’Institut français de recherche basé à Téhéran.

« La France n’a pas le droit d’insulter le caractère sacré d’autres pays et nations musulmans sous prétexte de liberté d’expression », a déclaré Nasser Kanani, porte-parole du ministère des affaires étrangères.

Samedi à Paris, le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin et la maire de la ville Anne Hidalgo faisaient partie des personnalités politiques qui ont assisté à une cérémonie dans les anciens locaux de Charlie Hebdo, dans le 11e arrondissement de la ville.

C’est là que deux hommes armés ont tué le personnel du magazine, dont certains de ses dessinateurs les plus connus.

Quelques mètres plus loin dans la même rue, le lieutenant de police Ahmed Merabet a été abattu par les tueurs alors qu’il tentait d’empêcher leur fuite.

Les hommes armés, qui ont affirmé représenter Al-Qaida dans la péninsule arabique, ont déclaré qu’ils se vengeaient des précédentes caricatures satiriques du magazine représentant le prophète Mahomet. Ils ont été tués après deux jours de cavale.

Le lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, un autre islamiste armé a tué un policier à Montrouge, dans la banlieue de Paris, et un jour plus tard, il a tué quatre otages dans un supermarché juif de l’est de Paris.

Il a été abattu alors que la police prenait d’assaut les lieux et libérait les otages restants.

Source : VOA/CSDHI 

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