Cette décision de Téhéran intervient deux jours après que l’Union européenne et la Grande-Bretagne ont imposé une nouvelle série de sanctions à la République islamique, secouée par des manifestations depuis la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre.
Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, est morte en garde à vue après avoir été arrêtée pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes dans le pays.
Les sanctions imposées par Téhéran comprennent le blocage des comptes et des transactions dans les banques iraniennes et « l’interdiction de délivrer des visas et d’entrer » en Iran, a déclaré le ministère des affaires étrangères.
L’Iran accuse ces personnes et organisations de « soutenir le terrorisme et les groupes terroristes, d’inciter et d’encourager les actes terroristes et la violence contre le peuple iranien ».
Il les accuse également « d’ingérence dans les affaires intérieures de la République islamique d’Iran, de fomenter la violence et les troubles et de diffuser de fausses informations sur l’Iran ».
L’UE a déclaré que « ces mesures iraniennes sont purement motivées par la politique », insistant sur le fait que les sanctions européennes ont été « adoptées sur des bases juridiques claires. »
« L’Union européenne continuera à appeler les autorités iraniennes à assurer la responsabilité et la liberté fondamentale de son peuple », a déclaré à l’AFP Peter Stano, porte-parole du chef de la politique étrangère de l’UE Josep Borrell.
Les sanctions contre l’Iran comprennent 25 noms de l’UE et neuf de la Grande-Bretagne.
La chaîne française Radio J, le groupe européen des Amis d’Israël et 22 personnes, dont six membres du Parlement européen, figurent parmi les personnes visées.
La liste comprend également l’extrémiste de droite suédo-danois Rasmus Paludan, qui a brûlé un exemplaire du Coran en Suède samedi, suscitant de vives protestations dans le monde musulman.
L’Union européenne a imposé lundi sa quatrième série de sanctions contre l’Iran depuis le début des manifestations, en plaçant 37 autres responsables et entités sur une liste noire de gel des avoirs et d’interdiction de visa.
Le même jour, la Grande-Bretagne a sanctionné cinq autres responsables iraniens, élargissant sa liste noire à 50 personnes et organisations qu’elle considère comme impliquées dans la gestion des manifestations.
La nouvelle liste iranienne comprend également neuf ressortissants français, dont la maire de Paris Anne Hidalgo et le philosophe Bernard-Henri Levy.
Sont également visés trois membres du magazine satirique français Charlie Hebdo, qui figurait en tant qu’entité sur une précédente liste de sanctions iraniennes pour avoir publié des caricatures du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
En Grande-Bretagne, il s’agit de Victoria Prentis, ministre de la justice, de Patrick Sanders, chef des armées, et de Liam Fox, ancien ministre de la défense.
L’UE a imposé des sanctions à plus de 60 responsables et entités iraniens en raison de la répression des manifestants, notamment la police des mœurs, les médias officiels et certains commandants du Corps des gardiens de la révolution islamique (c’est-à-dire les pasdarans).
Toutefois, les 27 États membres n’ont pas encore inscrit le Corps des gardiens de la révolution islamique dans son ensemble sur la liste noire des organisations « terroristes », malgré les appels lancés par l’Allemagne et les Pays-Bas en ce sens.
L’Iran a mis en garde le bloc contre toute sanction à l’encontre des Gardiens de la révolution, et les responsables européens craignent que cela ne mette un terme définitif aux négociations bloquées qu’ils ont menées en tant que médiateurs pour relancer l’accord nucléaire de 2015 avec Téhéran.
Cet accord prévoyait un allègement des sanctions à l’encontre de l’Iran en échange de la limitation de son programme nucléaire, afin de garantir que Téhéran ne puisse pas développer ou acquérir une arme nucléaire, ce qu’il a toujours nié vouloir faire.
Source : VOA / CSDHI
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