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mardi 17 janvier 2023

Saleh Mirhashemi, inculpé dans l’affaire « Khane Esfahan » sous de fausses accusations

  – Saleh Mirhashemi Baltaghi, un champion de karaté et instructeur de culturisme de 36 ans originaire d’Ispahan, a été arrêté lors de manifestations nationales le 16 novembre 2022. Le pouvoir judiciaire iranien l’a condamné à Moharebeh (guerre contre Dieu) et à mort.

Saleh Mirhashemi est né en 1986 et est titulaire d’une ceinture noire de 4e degré en karaté. Saleh Mirhashemi venait de commencer sa vie commune avec sa femme depuis trois mois. Selon ses proches, Saleh était une personne calme, gentille et attentionnée. Contrairement aux accusations portées contre lui par les médias officiels, Saleh n’était en contact avec aucun groupe particulier, y compris l’organisation Mojahedin-e-Khalq (MEK). Saleh Mirhashemi a passé 45 jours en cellule d’isolement. Pendant cette période, sa famille n’a eu aucune information sur le lieu où il se trouvait. Le champion de karaté n’a pas non plus été autorisé à contacter sa famille. Les autorités iraniennes ont gravement torturé Saleh et, en menaçant sa femme et son père, elles ont obtenu des aveux forcés de sa part.

L’acte d’accusation contre Saleh Mirhashemi

Saleh Mirhashemi est le premier accusé dans l’affaire connue sous le nom de « Khane Esfahan » (Maison d’Ispahan), dans laquelle les responsables gouvernementaux affirment que trois Bassidjis ont été tués lors d’une attaque armée le 16 novembre 2022. L’attaque a eu lieu sur la place Negahbani (Garde) dans le quartier de Khane Isfahan, où les membres du Bassidj, Mohsen Cheraghy, Mohsen Hamidi, et Mohammad Karimi, ont été tués.

Selon les sentences prononcées, Saleh Mirhashemi Baltaqi, le fils de Seyed Kazem, est reconnu comme le premier accusé dans cette affaire. Saleh a été condamné à mort sur l’accusation de Moharebeh pour avoir utilisé une arme Colt de ceinture, avoir établi et géré un groupe criminel avec l’intention de perturber la sécurité de l’État, et avoir causé des infractions à la sécurité par assemblage et collusion. Saleh a également été condamné à 10 ans d’emprisonnement pour appartenance et coopération avec l’OMPI.

Six défendeurs dans cette affaire sont accusés de Moharebeh et de mort. Trois des accusés sont Saleh Mirhashemi Baltaghi, Majid Kazemi Sheikh Shabani, et Saeed Yaghoubi Kordsfali.

Des incertitudes et des contradictions subsistent quant à cette affaire. L’agence de presse étatique Fars, affiliée aux Gardiens de la révolution (les pasdarans), a déclaré que « deux motocyclistes » avaient ouvert le feu sur les forces gouvernementales. L’agence de presse semi-officielle Tasnim, également affiliée aux pasdarans, a affirmé que « six individus se trouvaient sur trois motos » qui ont pris pour cible la base Bassidj.

Par ailleurs, le service des relations publiques des pasdarans à Ispahan a « démenti toute attaque terroriste contre le centre des bassidjis à Ispahan ».

Ordonnance du tribunal

Quatre procès pour les six accusés dans cette affaire, dont Saleh Mirhashemi, ont eu lieu les 28, 29 et 31 décembre 2022, au palais de justice d’Ispahan, sous la direction de M. Torabi.

Selon le plus haut responsable judiciaire d’Ispahan, l’affaire compte 10 accusés, dont l’un a été récemment arrêté. Les charges retenues contre six des manifestants arrêtés ont été jugées par le tribunal révolutionnaire et les cas de trois autres ont été envoyés devant le tribunal pénal.

Saleh Mirhashemi, condamné à mort dans cette affaire, a déclaré à sa mère lors d’un appel téléphonique depuis la prison : « J’ai demandé au mollah où était le fusil, je n’avais même pas de pétard sur moi. »

Selon une source bien informée, en utilisant la force brute lors des tortures en prison pour obtenir des aveux forcés, le tympan de M. Saleh a été endommagé, et ses dents cassées. Les marques de torture étaient encore visibles sur la tête et le visage de M. Mirhashemi le jour du procès. Les informations indiquent également que les forces de sécurité ont fouillé sa résidence à plusieurs reprises, mais n’ont pu trouver aucune preuve contre lui.

Dans un fichier audio publié par Saleh Mirhashemi, l’accusé du couloir de la mort affirme avoir été forcé d’avouer sous la torture. « Ils m’ont cassé une dent ; ils m’ont mis sur un tabouret. Ils ont dit que nous avions amené votre cousine  et votre femme et que nous allions obtenir des aveux de leur part. J’ai dit laissez-les partir et je dirai tout ce dont vous avez besoin ».

Selon des proches de Saleh Mirhashemi, il n’a fait de mal à personne pendant les manifestations. Il n’avait même pas d’arme à feu pour tirer sur qui que ce soit. Toutes les images obtenues la nuit de l’incident confirment la même théorie.

Le pouvoir judiciaire iranien a monté un faux dossier contre Saleh et a condamné à mort ce jeune marié sur la base d’aveux obtenus sous la torture, selon lesquels il aurait possédé une arme et tiré.

Source : Iran HRM/CSDHI

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