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jeudi 16 février 2023

Ingrid Betancourt : L’Iran libre doit être soutenu par nos gouvernements et le Conseil national de la Résistance iranienne doit être aidé et reconnu

 « Le combat des Iraniens est notre combat ; nous nous battons pour des citoyens européens et en particulier français, prises en otage comme le peuple iranien, prises en otage de façon infâme par la dictature tyrannique des mollahs ; nous voulons l’Iran libre pour tous les Iraniens, libres pour tous les Français libres aussi, pour tous les Européens », a déclaré Ingrid Betancourt, ex-candidate à la présidence de la Colombie et ex-otage. Elle participait à la grande marche des Iraniens dimanche Paris en solidarité avec la révolution démocratique du peuple iranien. Des milliers ont apporté leur soutien au soulèvement populaire en Iran et à l’alternative démocratique du Conseil National de la résistance iranienne (CNRI) qui combat pour une république laïque, pluraliste et pour l’égalité entre les hommes et les femmes en Iran. D’éminentes personnalités européennes et des élus français, ainsi que Maryam Radjavi, ont pris la parole lors de cette manifestation organisée à l’occasion du 11 février, anniversaire du renversement de la dictature du chah par le peuple iranien en 1979.

Dans son intervention, Ingrid Betancourt, grande amie du peuple iranien, a déclaré :

Ingrid Betancourt, former Colombian Senator and Presidential Candidate  https://youtu.be/dotXv1Yeov4

« Merci, c’est très bon d’être du bon côté de l’histoire. Et ici, depuis la place Denfert-Rochereau à Paris, avec toute la diaspora iranienne, nous sommes aux côtés des manifestants dans les rues partout en Iran et nous commémorons aujourd’hui la date de la chute de la dictature du Chah. Une dictature corrompue et sanglante. Et nous nous retrouvons presque à la case départ, parce qu’aujourd’hui comme hier, ce sont les mêmes valeurs, les mêmes principes que nous défendons : la liberté du peuple iranien et le droit à la démocratie du peuple iranien.

Une démocratie qui a été déviée, expropriée et volée par Khomeiny qui a remplacé le Chah en profitant du fait que le Chah avait éliminé et assassiné un grand nombre des leaders qui s’opposaient à sa dictature. Mais aujourd’hui, les Iraniens reprennent le flambeau, reviennent dans les rues et les manifestants dans les rues en Iran scandent à nouveau « à bas toutes les dictatures, qu’elle soit la dictature des mollahs ou qu’elle soit la dictature du Chah ». Ni couronne, ni turban.

Mais aujourd’hui, à la différence de hier, l’Iran a une opportunité unique, parce que l’Iran se trouve dans une situation unique. Alors qu’entre le Chah et Khomeiny, ils avaient assassiné tous les opposants, eh bien Khomeiny n’a pas réussi à éliminer la seule organisation d’opposition, toujours vivante, toujours en place, toujours organisée. Aujourd’hui, l’Iran a une force qui est présence dans les rues d’Iran, dans les rues de Téhéran, mais aussi partout dans le monde et ici, en particulier en France et à Paris. Je parle du Conseil de la Résistance iranienne.

Tout comme nous, il y a des années, tout comme la France ici, sur cette place qui avait développé une résistance qui a permis à la France de sortir de la Seconde Guerre mondiale, non pas en tant que vaincu, mais en tant que vainqueur, qui a permis de faire cette transition du fascisme à la liberté, à la démocratie dans l’ordre, dans le respect des droits de l’homme et de la femme, dans le respect des lois. Eh bien, aujourd’hui aussi, l’Iran a une résistance. Une résistance qui se bat, qui s’organise, qui lutte à l’intérieur de l’Iran et à l’extérieur et qui est une garantie d’une transition dans l’ordre et loin du chaos.

Et comme dans les rues de Téhéran, comme dans les rues des grandes villes de l’Iran, avec des femmes à la tête, dans cette révolution extraordinaire de 2023. Eh bien à la tête du Conseil national de la Résistance iranienne aussi : Une femme extraordinaire. C’est une lutte des femmes pour les femmes avec les femmes, pour la libération de tout le peuple iranien. Et le plan, le programme de cette femme en dix points, très simple :

D’abord des élections libres, la transition vers une véritable démocratie. Ensuite la séparation de la religion et de l’Etat. Et avec cette séparation, l’égalité entre les femmes et les hommes en Iran. Et avec cette séparation également très important pour le monde, la fin des ambitions nucléaires de l’Iran, la fin de la menace nucléaire de l’Iran. La fin du programme nucléaire iranien qui a agenouillé et qui fait trembler nos démocraties.

Alors il est temps. Il est temps de nous lever, de regarder en face, de ne plus avoir peur, de ne plus nous agenouiller devant la tyrannie iranienne, non pas seulement le peuple iranien, mais nous, ici en France et en Europe.

Parce que le combat des Iraniens est notre combat. Nous, ici, nous nous battons pour des citoyens européens et en particulier français, prises en otage comme le peuple iranien, prises en otage de façon infâme par la dictature tyrannique des mollahs. Récemment, nous avons vu qu’une d’elles, Fariba Adelkhah a été libérée de prison, mais nous ne savons pas où elle est. Nous savons qu’elle est en Iran, nous l’attendons en France, qu’elle revienne, qu’elle soit totalement libérée avec des garanties qu’elle puisse revenir chez elle, dans sa famille.

Nous attendons aussi Benjamin Brière, Cécile Kohler, Jacques Paris, Bernard Saylan, Louis Arnaud et un autre otage iranien français dont la famille a décidé de maintenir son nom dans l’anonymat pour préserver sa vie. C’est pour eux aussi que nous nous battons. Nous voulons l’Iran libre, libre pour tous les Iraniens, libres pour tous les Français libres aussi, pour tous les Européens.

Je pense en particulier à Olivier Vandecasteele, otage belge qui a recommencé une grève de la faim parce qu’il a été condamné de façon abusive et arbitraire, sans aucune preuve à 40 ans de prison et à 78 coups de fouet. Tout cela parce qu’il est belge et que les Belges détiennent en prison un terroriste iranien. C’est pour lui aussi que nous nous battons. Et pour les Allemands pris en otage, des ressortissants allemands dont le seul péché est d’être allemand et d’avoir un passeport allemand. Et les Suédois et tant d’autres. C’est pour eux aussi que nous nous battons.

L’Iran libre doit être soutenu par nos gouvernements et la transition vers la démocratie par une femme avec à sa tête une femme, Maryam Radjavi doit être reconnue et accélérée et le Conseil national de la Résistance iranienne doit être aidé et reconnu lui aussi par le gouvernement. Toute tentative de nos démocraties, de nos gouvernements, de nos chefs d’Etat de soutenir un retour à un régime corrompu et sanglant, de revenir à une dictature, qu’elle soit une autre version des mollahs ou une autre version de la monarchie et du temps des Chahs est une trahison du peuple iranien. Et nous sommes ici pour être une garantie que la voix du peuple iranien va être écoutée.

Nous ne laisserons pas que nos gouvernements puissent être complices une nouvelle fois de l’exfoliation du droit à la démocratie du peuple iranien. Nous sommes là pour faire entendre la voix de tous ceux qui, à Téhéran et dans toutes les villes de l’Iran, ne peuvent pas s’exprimer. Nous sommes là pour honorer la mémoire de tous ces jeunes qui ont été pendus parce que, comme nous aujourd’hui, ici à Paris, ils manifestaient pour le droit.

C’est pour eux que nous nous battons et que nous nous battrons jusqu’à la fin, jusqu’à ce que la démocratie revienne en Iran. Merci. »

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