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mardi 21 février 2023

L’ALTERNATIVE AU POUVOIR EN IRAN

Qu’est-ce qu’une alternative politique ?

Quand on parle d’alternative, il ne s’agit pas d’une allégation ou d’une généralité qui n’ait pas de remplaçant ou ne nous affecte pas dans le tumulte quotidien de la lutte contre le régime. C’est plutôt la force et le mécanisme de progression et d’orientation qui déterminent la direction de l’ensemble des activités de combat et clarifient les mesures à prendre ; dans quelle direction, avec quel slogan, avec quelle union et quelles contradictions et avec quelles priorités ?
C’est quelque chose qui est au quotidien sur le terrain ardu et accidenté de la lutte, la solution aux problèmes du mouvement. Elle montre les objectifs, elle distingue le bien du mal, elle distingue la ligne droite de la déviation, elle protège du vol par le régime et ses complices des biens du peuple et de la résistance ; en un mot, c’est la lutte pour le renversement (…)

Je voudrais conclure qu’il s’agit d’une alternative dont les racines se sont renforcées dans une longue lutte acharnée contre la tyrannie religieuse. La force qui s’oppose au fascisme religieux s’est organisée, s’est dotée de plans et d’un programme et a payé le prix de sa résistance au jour le jour. Et ces dernières années, alors que les conditions deviennent plus difficiles, elle augmente ses objectifs et sa combativité.
Elle a également maintenu ses frontières politiques, ses principes et valeurs de défense de la démocratie et de la liberté et les a protégés des coups de l’ennemi.

S’il n’y avait pas eu cette volonté de s’opposer coûte que coûte au fascisme religieux dans tous les aspects culturels, sociaux et politiques, que serait-il advenu du sort de l’Iran et du peuple iranien avec cette tyrannie sanguinaire et redoutable ?
Si nous regardons les tournants du 20 juin 1981, du 25 juillet 1988, l’anniversaire de l’opération Lumière éternelle de l’Armée de libération nationale iranienne, jusqu’aux 6 et 7 août 2009, où les Moudjahidine du peuple à Achraf-1 ont repoussé à mains nues l’attaque des mercenaires de Maliki en Irak, et le vol de 29 juillet 1980 de Massoud, leader de la Résistance, de la base aérienne militaire à Téhéran vers Paris, tous ne disent qu’une seule chose : l’histoire de cette résistance, pleine de tournants vitaux et de décisions risquées et coûteuses, a conduit le régime vers cet état de fragilité et de désespoir et a mis la résistance et cette alternative en position d’offensive maximale.

(Discours de Maryam Radjavi à la réunion du Conseil national de la Résistance iranienne pour le 41e anniversaire de sa fondation. Le 20 aout 2022)

L’alternative authentique pour l’Iran

Le montage d’alternatives virtuelles ou faites de bric et de broc, grâce au copier/coller sur le marché de la politique, va bon train ces jours-ci. C’est là aussi un signal de la période de la fin du régime. Mais le problème c’est de savoir comment ils comptent renverser ce régime ? D’autant plus que le torrent de sang des martyrs, du point de vue historique, ne laisse de place ni aux mollahs réactionnaires déguisés en « mouvement vert », ni au retour des monarchistes rétrogrades.

Cependant, si :
– Sans structure ni organisation en mesure de diriger, sans avoir traversé le feu des défis et des épreuves, sans avoir payé de prix, sans sacrifice et sans combat, l’on peut mettre fin à ce régime, alors nous leur disons : allez-y, n’hésitez pas à passer à l’acte !
– Si sans un passé et une expérience de lutte contre les deux régimes du chah et des mollahs, sans démarcation avec la dictature et la dépendance, sans une résistance tous azimuts et sa galaxie de martyrs, et sans avoir combattu la dictature religieuse et ses faux réformateurs, il est possible de rétablir la souveraineté populaire, allez-y, n’hésitez pas !

– Si sans une confrontation avec Khomeiny sur le brasier de sa guerre antipatriotique Iran-Irak, sans une opposition audacieuse à sa politique belliqueuse dans la région et son slogan favori : « la conquête de Jérusalem via Kerbala (Irak) », sans lui avoir imposé un cessez-le-feu dans cette guerre en 1988, avec une centaine d’opérations de l’Armée de libération nationale iranienne, la conquête de la ville de Mehran et l’avancée jusqu’aux portes de Kermanchah ; et sans révéler au monde les programmes militaires nucléaires, les missiles, les armes chimiques et biologiques du régime des mollahs, si sans tout cela on peut renverser la dictature religieuse, alors surtout n’hésitez pas à le faire !

– Si sans dénoncer sur la scène internationale les violations des droits humains et les crimes du régime condamnés dans 64 résolutions de l’ONU et sans la campagne menée pour la justice en faveur des prisonniers politiques massacrés en 1988, sans les diverses activités de ses sympathisants aux quatre coins du monde pour défendre les droits du peuple iranien pendant quarante ans, sans le programme et les plans précis du Conseil national de la Résistance iranienne et un gouvernement provisoire pour la période de transition de la souveraineté au peuple iranien, sans un leadership expérimenté et distinct qui a mené pendant cinquante ans cette lutte difficile ; si sans tout cela on peut en une nuit, parcourir ces cinquante années et générer un véritable changement en Iran avec juste des rêves de soutien étranger, allez-y, descendez dans l’arène !

– Mais permettez-moi de dire que ce genre de chimère n’est possible que sur le modèle de l’occupation de l’Irak en 2003, c’est-à-dire avec un déploiement d’armées étrangères dont le résultat est connu d’avance.
Au cours de ces 40 années, ceux qui n’étaient pas prêts à payer de prix, ont tous tenté leur chance. Mais les réalités et l’expérience ont montré que ce régime des ténèbres ne peut ni se transformer, ni se réformer. Ni « vert », ni de « velours ».

Le renversement de ce régime requiert obligatoirement un prix. Il nécessite de la sincérité et des sacrifices. Il nécessite une organisation, une structure et une alternative politique solide. Il nécessite des unités de résistance et un réseau d’insurrections.
En même temps, comme l’a dit Massoud [Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne] dans son évaluation du soulèvement de janvier dernier : « nous ne sommes les rivaux de personne pour arriver au pouvoir ; et il n’y a absolument personne capable de rivaliser avec les Moudjahidine du peuple dans la voie de la sincérité, du sacrifice et du dévouement. »

La Résistance iranienne a déclaré il y a 16 ans, en adoptant le plan du « Front de solidarité national pour le renversement de la dictature religieuse », qu’elle était prête à coopérer avec les forces républicaines qui rejettent le régime des mollahs dans sa totalité et qui luttent pour un Iran démocratique, indépendant et fondé sur la séparation de la religion et de l’État.
Nous sommes convaincus qu’il est possible de libérer la société de la vie chère, de la pauvreté, du chômage, des bidonvilles, des pénuries d’eau et des catastrophes écologiques. Mais avant tout il faut restaurer les droits politiques piétinés et particulièrement le droit à la souveraineté populaire des Iraniens. C’est le point de départ de notre Résistance et la raison d’être du Conseil national de la résistance iranienne.

(Discours de Maryam Radjavi au grand rassemblement de la Résistance iranienne à Villepinte le 30 juin 2018)

Ni chah ni mollah

Au siècle dernier, deux courants parallèles ont émergé et se sont développés en parallèle:
Le premier, un système hautement autoritaire pour l’édification duquel les régimes monarchique et clérical, malgré leurs différences manifestes, se sont alliés. Le second courant est la mise en place d’une alternative au sein du front du peuple pour instaurer la liberté et une république fondée sur la souveraineté populaire. Ceci est un résumé de l’histoire politique des cent dernières années. Un examen de cette histoire conduit à un autre résultat important.

Le modèle de la monarchie, qui est celui de la dépendance et de la tyrannie, a échoué. Le modèle du guide suprême, qui est celui de la tyrannie religieuse, a également échoué. La tyrannie noire de Reza Khan a laissé l’Iran dans l’abîme de l’occupation des Alliés, la dictature de son fils a conduit au pouvoir l’extrémisme religieux, Khomeiny a laminé l’Iran dans une guerre de huit ans avec des massacres et des génocides insensés et Khamenei a plongé le pays dans les guerres régionales, la répression, la faim et la maladie.

Les deux modèles ont donc échoué, et la solution est le CNRI qui a émergé du refus de la dépendance et du refus de la tyrannie religieuse. Nous savons tous que le mot d’ordre du CNRI depuis le premier jour est «ni chah ni mollah ». La démarcation de «ni chah, ni mollah » signifie le refus des systèmes fondés sur la torture, le meurtre, le pillage, la braderie des intérêts de la nation et la privation du peuple.
Face aux deux dictatures du chah et des mollahs, le CNRI se fonde sur le principe des libertés et de la souveraineté populaire. A savoir : le suffrage universel et des élections libres, la liberté et la démocratiel’égalité entre les femmes et les hommes, l’autonomie des minorités ethniques, les droits humains, la participation du peuple à son propre destin, la justice économique et sociale, ainsi que la solidarité nationale.

(Discours de Maryam Radjavi le 26 juillet 2020 à la conférence de trois jours du CNRI)

L’union du chah et des mollahs pour la tyrannie dans l’histoire de l’Iran

Ceux qui tentent d’assimiler la révolution antimonarchique à la domination sinistre de Khomeiny déforment l’histoire. Ils ne voient pas la vérité, comme si l’histoire de l’Iran se résumait à des dictatures et des régimes autoritaires.
Il faut aujourd’hui leur demander si le peuple iranien et ses représentants authentiques n’ont pas joué un rôle dans cette histoire. Leurs enfants révolutionnaires n’ont-ils pas eu une existence concrète ?
Cette nation n’avait-elle pas son propre mouvement ou sa propre force révolutionnaire ? Et son histoire se limitait-elle aux rois et au clergé ? Quelle est donc la vérité ?
La vérité c’est que Khomeiny et Khamenei sont les véritables héritiers du chah. Leur pouvoir a résulté de la grave erreur des gouvernements occidentaux avec leur coup d’État contre le gouvernement nationaliste du Dr Mohammad Mossadegh, bloquant le progrès des forces nationalistes et démocratiques et ouvrant la voie à une alternative réactionnaire. Le régime clérical est le résultat de la répression par le chah des mouvements épris de liberté, créant un vide que Khomeiny a comblé.

L’histoire de l’Iran a toujours connu la complicité des rois et du clergé pour instaurer la tyrannie et l’oppression. Ces complices ont toujours agi de concert pour piller notre peuple appauvri.
De même, aujourd’hui, nous voyons que les tortionnaires et les icônes de la corruption de la dictature précédente font partie des mercenaires qui servent les intérêts du régime des mollahs.
En même temps, les mercenaires des mollahs saluent le règne des monarques morts et enterrés. De cette façon, ils essaient de projeter que l’Iran ne peut être gouverné que par des rois et des religieux et qu’il n’y a pas de place pour la démocratie ni une république fondée sur la souveraineté populaire.

(Discours de Maryam Radjavi pour l’anniversaire de la révolution le 6 février 2019)

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