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dimanche 12 mars 2023

Déclaration de l’ISJ sur la visite ratée de Reza Pahlavi au Parlement européen

 Le Comité international en quête de justice (ISJ) a publié une déclaration le 3 mars 2023, félicitant les parlementaires européens pour leur réponse négative ferme au fils du dictateur iranien déchu, Reza Pahlavi, lors de sa récente tournée de deux semaines en Europe. La déclaration a souligné qu’aucun responsable du gouvernement ou membre du parlement ne l’a reçu lors de sa tournée en Allemagne, en France, en Angleterre et en Belgique. Seuls quelques représentants aux tendances politiques particulières l’ont rencontré. La déclaration a en outre critiqué Reza Pahlavi pour ne représenter que lui-même, son père et la tristement célèbre dictature monarchique, rappelant que la police secrète du Shah, SAVAK, était l’un des services de sécurité les plus impitoyables et criminels au monde. La déclaration ajoute que Reza Pahlavi n’a fourni aucun plan clair pour renverser le régime actuel ou pour l’avenir de l’Iran lors de son récent voyage en Europe. L’ISJ a appelé les législateurs à reconnaître les aspirations démocratiques du peuple iranien, son mouvement de résistance organisé et son droit à établir un Iran libre, démocratique et laïc.

Le texte de la déclaration :

La réponse résolument négative de nos collègues du Parlement européen et des parlements nationaux au fils du dictateur iranien déchu, au cours de sa tournée de deux semaines en Europe, a été très encourageante et a démontré que les représentants des peuples européens restent fidèles à leurs valeurs démocratiques et humaines et ne sont pas dupés par de puissants lobbies soutenus par le gouvernement iranien.

Nous félicitons sincèrement cet engagement envers la démocratie.

Dans aucun des pays dans lesquels Reza Pahlavi s’est rendu (Allemagne, France, Angleterre et Belgique), aucun représentant du gouvernement, président de parlement, chef de commission ou haut responsable du parlement ne l’a accepté, et seuls quelques représentants aux tendances politiques particulières l’ont rencontré. Au Parlement européen, où une puissante machine publicitaire a fait campagne pour lui organiser un discours le 1er mars, seuls trois représentants étaient présents. De nombreux groupes et factions parlementaires avaient déjà annoncé à leurs membres qu’ils ne participeraient pas à la séance organisée pour Reza Pahlavi. Des dizaines d’Iraniens présents dans la salle lors de son voyage l’accompagnaient et jouaient le rôle d’agitateur.

La présence du fils de l’ancien dictateur iranien, qui n’a jamais condamné les crimes de son père ni s’en est éloigné, est une insulte aux parlements dont la philosophie existentielle est la démocratie et le respect de la volonté du peuple. Les parlementaires des pays européens ont démontré par leur boycott qu’ils ne sont pas disposés à tolérer une telle insulte.

Au cours de cette tournée, le fils du Shah a montré qu’il ne représentait rien d’autre que lui-même, son père et la tristement célèbre dictature monarchique. Dans les discours qu’il a prononcés en Angleterre, en France et en Belgique, il s’est présenté comme l’autorité ultime pour résoudre les problèmes au-delà du roi et du président, dans une apparence d’humilité affirmant qu’il ne cherche aucun emploi ni poste. Cela rappelle le rôle du guide suprême dans le régime actuel ou de son père dans le régime précédent, qui régnait sur toutes les affaires politiques, sociales et économiques du pays au-delà des lois et du peuple.

Il est de notoriété publique que la police secrète de Shah, SAVAK, était l’un des services les plus impitoyables au monde. Seuls les services du régime actuel sont plus impitoyables que la SAVAK. Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains ont rendu compte à plusieurs reprises des crimes commis par la SAVAK dans les années 1970. En avril 1975, sur ordre du Shah, la SAVAK assassina de sang-froid neuf prisonniers politiques éminents qui purgeaient leur peine. Ils ont été abattus dans les collines de la prison d’Evin sous prétexte qu’ils avaient été tués lors d’une tentative d’évasion. Des milliers de prisonniers politiques ont été torturés et beaucoup ont été exécutés ou tués sous la torture. La SAVAK recevait ses ordres directement du Shah et ne rendait comptes qu’à lui.

Au cours des 25 dernières années du règne du Shah, tous les partis politiques ont été interdits, à l’exception de deux ou trois partis triés sur le volet. En 1975, le Shah a dissous même ces partis et a officiellement déclaré qu’un seul parti suffirait, le Parti Rastakhiz (Résurgence), et a affirmé que quiconque n’était pas d’accord peut soit aller en prison, soit quitter le pays pour toujours.

Lors de son récent voyage en Europe, le fils du Shah n’a apporté de réponses à aucune de ces questions, tout comme au cours des 40 dernières années. Il n’a présenté aucun plan clair pour renverser le régime ou pour l’avenir de l’Iran. Il cherche maintenant de manière opportuniste à surfer sur la vague du soulèvement populaire avec l’aide de certains éléments des gardiens de la révolution. Ce n’est pas cohérent avec la situation actuelle en Iran.

Il est de notoriété publique que Reza Shah (le grand-père de Reza Pahlavi) est arrivé au pouvoir en 1921 à la suite d’un coup d’État britannique. Il était proche d’Hitler avant la Seconde Guerre mondiale et en 1941, les Alliés, notamment les Britanniques, l’ont écarté du pouvoir et l’ont exilé, mettant son fils à sa place. En 1953, le Shah, avec le soutien des États-Unis, a renversé le Premier ministre Dr. Mohammad Mossadegh lors d’un coup d’État organisé par les États-Unis et le Royaume-Uni et a été ramené au pouvoir après avoir fui le pays et il est resté au pouvoir pour 25 ans. Mais les conditions de cette époque ne peuvent pas être répétées et aucun soutien étranger ne peut ramener un régime dont la majorité du peuple iranien a déjà renversé.

Inutile de rappeler qu’après l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak en 2001 et 2003, les tentatives américaines de restauration de la monarchie se sont avérées infructueuses, même si la monarchie de ces pays a été renversée par un coup d’État.

Ce qui est important, c’est que les efforts de Reza Pahlavi et les coalitions temporaires qu’il forme avec certaines célébrités et ses campagnes à l’étranger non seulement ne nuisent pas au régime, mais le régime les salue car ils détournent l’attention de l’enjeu principal, qui est le renversement du régime qui peut être accompli en démantelant les Gardiens de la révolution et les forces répressives. Ces efforts visent également à éclipser l’alternative démocratique au régime, à savoir le Conseil national de la Résistance iranienne.

Reza Pahlavi et la monarchie sont perçus comme des symboles de la dictature en Iran et le slogan « Mort à l’oppresseur, que ce soit le Shah ou le chef » a été adopté dans le soulèvement actuel dans les villes d’Iran et à l’étranger. Lors des récentes manifestations de vendredi à Zahedan, la capitale de la province du Sistan et du Balouchistan, les gens répétaient ce même slogan.

Les législateurs des deux côtés de l’Atlantique ont exprimé leur point de vue sur cette question à plusieurs reprises et de manière décisive.

Une déclaration de 210 membres du Parlement européen en décembre 2022, faisait référence aux «unités de résistance et à l’opposition organisée [qui] prennent de sérieux risques pour jouer un rôle vital dans l’organisation et le maintien de ces manifestations», et a exhorté «l’Union européenne et ses États membres [à] reconnaître les aspirations démocratiques du peuple iranien, son mouvement organisé de Résistance et son droit à établir un Iran libre, démocratique et laïc.

Lors d’une conférence de presse le 8 février 2023, (H.Res. 100), coparrainé par 166 membres bipartites de la Chambre des représentants des États-Unis, a été rendu publique. La résolution « apporte son soutien aux défenseurs d’une République d’Iran démocratique, laïque et non nucléaire et au plan en 10 points de la chef de l’opposition, Mme Maryam Radjavi, pour l’avenir de l’Iran, qui appelle au droit universel de vote, à des élections libres et une économie de marché et prône l’égalité entre les sexes, les religions et les ethnies, une politique étrangère basée sur la coexistence pacifique et un Iran non nucléaire. La résolution déclare : « la Chambre des représentants se tienne aux côtés du peuple iranien qui défend légitimement ses droits à la liberté contre la répression et condamne le meurtre brutal de manifestants iraniens par le régime iranien ; et reconnaît les droits du peuple iranien et sa lutte pour établir une République d’Iran démocratique, laïque et non nucléaire.

Une autre déclaration, signée par 250 membres des deux chambres du Parlement britannique de tous les partis, a exprimé son soutien au soulèvement national du peuple iranien, à la Résistance iranienne et au plan en dix points de Mme Radjavi pour l’avenir de l’Iran et au Conseil national de la Résistance d’Iran (CNRI) comme l’alternative démocratique au régime des mollahs qui mérite un soutien total. La déclaration souligne : « En prenant des risques énormes, les unités de résistance et la résistance organisée de l’OMPI/MEK jouent un rôle sérieux dans l’organisation et la poursuite de ces manifestations et dans la résistance à la répression ». Les signataires ont rappelé les Nations Unies, ses États membres et les autres organisations internationales : « Le peuple iranien a une alternative démocratique dont les objectifs sont inscrits dans le plan en dix points articulé par Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). Cette alternative mérite un soutien total. »

Une déclaration commune de 120 parlementaires belges, publiée en novembre 2022 en soutien au soulèvement du peuple iranien pour la démocratie, soulignait : « Les manifestants scandent « Mort à Khamenei » et « A bas l’oppresseur, que ce soit le Shah ou le Guide » (Khamenei). La dirigeante de l’opposition iranienne, Maryam Radjavi, a déclaré : « Le peuple iranien, en particulier les femmes et les jeunes, se sont levés pour renverser le régime et obtenir la liberté. Ils en ont assez de la répression brutale des mollahs, de l’hostilité envers les femmes, de la discrimination religieuse et de la pauvreté. « Les unités de résistance de l’opposition prennent de sérieux risques en mettant en place un front de résistance contre la répression pour organiser et soutenir ces manifestations. »

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