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samedi 11 mars 2023

Pourquoi Reza Pahlavi a-t-il repris les allégations du régime iranien contre l’OMPI ?

 Le 28 février, Reza Pahlavi, fils du dictateur monarchique iranien, le Shah, a fulminé contre le principal groupe d’opposition du pays, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), en reprenant les arguments du régime iranien à propos de l’organisation.

Reza Pahlavi, qui a tenté de promouvoir la monarchie déchue lors de sa soi-disant tournée européenne, a assisté à une séance d’autopromotion au Parlement belge. Essayant de se présenter comme l’avant-garde d’une « alternative démocratique » au régime iranien et malgré ses cris assourdissants d' »unité », le fils du Shah a profité de l’occasion pour calomnier l’opposition la plus ancienne à la théocratie au pouvoir en reprenant les allégations des mollahs à l’encontre de l’OMPI.

Reza Pahlavi a énuméré de nombreuses accusations contre l’OMPI, reprenant celles déjà publiées ou dites par les médias officielles et les autorités iraniennes.

L’un des mensonges et allégations les plus odieux que Pahlavi a régurgité était d’accuser l’OMPI d’avoir participé à l’attentat chimique d’Halabja en Irak. Le fils du Shah, qui a reconnu à maintes reprises être en contact « bilatéral » avec les terroristes des pasdaran, s’est à nouveau plaint de la lutte de l’OMPI contre cette force et a accusé l’organisation de massacrer « nos troupes ».

« En Iran, l’OMPI est très mal perçue en raison de son passé terroriste. Le fait qu’ils aient combattu nos troupes pendant la guerre Iran-Irak et qu’ils aient participé au bombardement chimique d’Halabcheh contre les Kurdes et bien d’autres aspects liés à leur histoire », a affirmé M. Pahlavi.

« Le bombardement chimique de Halabja faisait partie du crime commun entre Radjavi et Saddam. Cela faisait partie de l’opération « Anfal », au cours de laquelle plus de 3 000 villages ont été détruits. L’armée irakienne Baath a tué plus de 182 000 personnes sans défense avec la coopération du groupe terroriste qu’est l’OMPI », a écrit le journal officiel akharinkhabar le 17 mars 2015.

Le 27 septembre, la chaîne de télévision française ARTE a diffusé une émission exclusive sur le procès de Saddam Hussein. Dans cette émission, Emmanuel Ludot, l’avocat français de l’ancien président irakien, a révélé que l’ambassadeur du régime des mollahs en France l’avait invité à l’ambassade d’Iran, où il a suggéré que l’Irak et le régime iranien évitent de s’accuser mutuellement au sujet du bombardement chimique d’Halabja. Au lieu de cela, ils attribueraient tous deux cette attaque à l’OMPI. M. Ludot a déclaré à ARTE que le point de contact iranien à l’ambassade était allé jusqu’à lui offrir 100 millions de dollars pour que l’affaire soit réglée.

Un document juridique de 1999 signé par un haut responsable d’un important groupe kurde irakien a été obtenu séparément par Reuters. Ce document, signé par l’ancien ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zibari, affirme qu’il n’existe aucune preuve de l’implication des Moudjahidine (OMPI) dans la campagne menée en 1991 par le gouvernement irakien contre les Kurdes. Les Kurdes irakiens communiquent régulièrement avec le gouvernement iranien. Le document indique explicitement que les Moudjahidine n’ont joué aucun rôle dans la répression du peuple kurde, que ce soit pendant ou après le soulèvement. En outre, rien n’indique que les Moudjahidine aient manifesté une quelconque hostilité à l’égard du peuple du Kurdistan irakien.

En d’autres termes, Reza Pahlavi, comme d’autres experts de Téhéran et « journalistes amis », s’appuie sur des sources telles que les médias officiels et les responsables du régime pour accuser l’OMPI d’avoir participé à l’attentat à la bombe chimique de Halabja.

Le fils du dictateur iranien déchu a également accusé l’OMPI d’avoir une « mentalité de secte stricte ». Cette rhétorique est, en effet, usée puisque tous les médias officiels et les responsables du régime l’utilisent sans cesse.

« L’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI) est un groupe qui se présente comme une opposition politique, mais en réalité, c’est une organisation terroriste qui fonctionne comme une secte en organisant et en recrutant des individus », a écrit le site web officiel qudsonline le 13 février 2023.

Dans sa litanie de mensonges contre le principal groupe d’opposition iranien, Reza Pahlavi a également affirmé que les membres de l’OMPI sont privés « d’un accès indépendant et libre à la communication avec les autres ».

Il semble que Reza Pahlavi n’ait pas été mis au courant des nouvelles allégations de ses contacts au sein des pasdaran ! Cela fait longtemps que le régime ne s’est pas servi de cette accusation. Aujourd’hui, Téhéran accuse l’opposition de disposer d’une « cyberarmée » en Albanie, où sont basés les membres de l’OMPI.

« L’unité cybernétique, également connue sous le nom de salle informatique, n’était pas un concept nouveau au sein de l’OMPI. Elle existait auparavant dans les camps Achraf et Liberty, mais n’était accessible qu’à un petit nombre de dirigeants et de membres de l’organisation, avant que l’OMPI ne change de mission et n’utilise l’espace virtuel. L’unité cybernétique en Albanie a été créée en tant que mission principale de l’organisation, employant plus de 1 200 utilisateurs », a écrit l’agence de presse officielle Fars News Agency, un organe lié aux pasdaran, le 30 juillet 2019.

« Au sein de cette unité, plus de 1 500 personnes formées se relaient 24 heures sur 24 pour produire un contenu professionnel contre des concepts tels que l’islam, l’autorité religieuse, le hijab, la corruption économique, les superstitions, les saints religieux et la propagation de la haine contre le chef de la révolution, les autorités, les érudits, les pasdaran, les Basij, les Naja, la radio et la télévision, les médias révolutionnaires, les commandants djihadistes et les dirigeants du pays, ainsi que l’art populaire et les productions médiatiques du spectre révolutionnaire et des centaines d’autres axes », a écrit l’Association des correspondants des étudiants iraniens (Iran Students Correspondents Association) le 11 mai 2020.

En outre, Reza Pahlavi a accusé l’OMPI de ne pas avoir de base populaire en Iran et d’être « perçus négativement en raison de son passé terroriste ».

« Sardar Mohammad Ismail Kothari, l’adjoint du quartier général de Sarullah des pasdaran, a déclaré que la nation iranienne méprisait les hypocrites [terme péjoratif du régime décrivant les membres de l’OMPI]. La raison de l’échec des hypocrites dans leurs complots contre la nation iranienne est leur manque de reconnaissance de la nation iranienne et de ses partisans, qui ne sacrifieront jamais leur sécurité et leur indépendance pour quelque cause que ce soit. L’Iran a beaucoup gagné et ne le cédera pas à ces gens », a déclaré le 4 août 2018 l’agence de presse officielle Mehr, citant Esmail Kothari, un haut général de brigade du Corps des gardiens de la révolution islamique.

« Khamenei a déclaré qu’aujourd’hui, le peuple iranien condamnait fermement l’OMPI et ses actions, et que les offenses répétées ne feraient qu’accroître la haine du peuple à leur égard », a déclaré le 24 juillet 2017 le Guide Suprême du régime, Ali Khamenei, cité par le site Web officiel Khabaronline.

Conclusion

Le soulèvement national iranien de septembre 2022 a provoqué une onde de choc dans le monde entier. Les Iraniens ont précisé qu’ils voulaient changer la théocratie au pouvoir et établir une république démocratique. Ce désir a été démontré par leur slogan : « A bas l’oppresseur, qu’il s’agisse du Shah ou du Guide Suprême ».

Pourtant, accompagné de nombreuses célébrités et d’anciens journalistes d’État, Reza Pahlavi a essayé de vendre la fausse idée que les Iraniens veulent le retour de la dictature des Pahlavi. Avec ses semblables, il a laissé des questions importantes, telles que les droits des minorités ethniques, sans réponse. Ils ont attaqué de manière frontale la principale opposition iranienne tout en parlant sans cesse d' »unité ». Mais quel message envoient-ils en laissant des questions importantes dans l’incertitude, en calomniant le défenseur de longue date du changement de régime et en maintenant des « contacts bilatéraux » avec les voyous du Corps des gardiens de la révolution iranienne ? Alors que Pahlavi calomnie l’OMPI et se vante de ses « contacts bilatéraux » avec les pasdaran, une force qui tue et torture les dissidents – principalement les partisans de l’OMPI – depuis des décennies, ses partisans à l’étranger attaquent physiquement les partisans de l’OMPI et les minorités ethniques qui exigent la liberté. L’attaque
violente contre Hassan Habibi, un partisan de l’OMPI lors d’un rassemblement à Bruxelles, en est la preuve.

Sous couvert de la question bénigne et importante de « faire écho à la voix du peuple iranien », l’objectif premier de Reza Pahlavi et de ses semblables est de diaboliser l’OMPI et de déformer le désir du peuple iranien d’établir une république laïque et démocratique.

La communauté internationale devrait entendre et accepter les demandes réelles du peuple iranien par ses vrais représentants, qui rejettent toute forme de dictature.

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