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jeudi 6 avril 2023

Le Conseil des droits humains de l’ONU déplore la recrudescence des exécutions en Iran

– Le Conseil des droits humains de l’ONU a dénoncé mardi le nombre croissant d’exécutions en Iran, notamment de personnes condamnées à la peine capitale dans le cadre des manifestations qui ont secoué le pays.

L’organe suprême des Nations unies chargé des droits humains a approuvé une résolution exprimant sa « profonde inquiétude face à l’augmentation du nombre d’exécutions, y compris de personnes condamnées à mort en raison de leur implication présumée dans les récentes manifestations ».

La résolution, qui proroge également d’un an le mandat du rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits humains en Iran, a été adoptée par 23 des 47 membres du Conseil.

Seize autres membres se sont abstenus et huit se sont opposés au texte, dont la Chine, Cuba, le Pakistan et le Viêt Nam.

L’ambassadeur iranien Ali Bahreini a pris la parole pour dénoncer la résolution comme une « instrumentalisation des droits de l’homme à des fins de politique étrangère ».

La résolution fait écho à la forte condamnation internationale de la répression du mouvement de protestation qui a éclaté en septembre dernier.

L’Iran a exécuté quatre personnes à la suite des manifestations, déclenchées par la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans qui avait été arrêtée pour avoir prétendument enfreint la règle vestimentaire stricte imposée aux femmes.

Les groupes de défense des droits humains ont mis en garde contre l’augmentation des exécutions pour toutes sortes d’accusations, arguant que cette mesure vise à intimider la société pour qu’elle cesse de protester.

Selon l’organisation Iran Human Rights, basée en Norvège, au moins 144 personnes ont été exécutées cette année.

La résolution de mardi appelle Téhéran à « prendre toutes les mesures législatives, administratives et autres nécessaires » pour garantir que personne ne soit exécuté pour des « infractions qui n’atteignent pas le seuil des crimes les plus graves ».

L’Iran doit également veiller à ce qu’aucune exécution n’ait lieu « pour des infractions présumées commises avant l’âge de 18 ans » et à ce que les peines ne soient prononcées que par des « tribunaux compétents, indépendants et impartiaux ».

Au-delà des exécutions, le Conseil a déploré « la discrimination et la violence systématiques fondées sur le sexe, l’appartenance ethnique, la religion, les convictions ou les opinions politiques » en Iran.

Il a exhorté les autorités à garantir et à faire respecter le droit à la liberté d’expression et d’opinion et à lutter contre « l’impunité systématique ».

La résolution prolonge également le mandat du rapporteur spécial Javaid Rehman qui, dans un rapport présenté au Conseil des droits humains, le mois dernier, a mis en garde contre les graves violations commises par l’Iran depuis la mort d’Amini.

Certains des abus les plus graves, notamment les meurtres, les emprisonnements, les tortures et les violences sexuelles à grande échelle, pourraient constituer des crimes contre l’humanité.

Source : VOA/ CSDHI 

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