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samedi 24 juin 2023

J.P. Brard : on ne peut pas dans cette ville qui a connu la révolution, interdire le droit de manifester en solidarité avec le peuple iranien

 L’ancien député Jean-Pierre Brard et plusieurs de ses collègues ont tenu le mardi 20 juin, devant l’Assemblé Nationale, une conférence presse pour annoncer une déclaration de soutien au peuple iranien et au plan en dix point de la Résistance iranienne pour un Iran démocratique et laïque. Le texte signée par 294 députés et 76 sénateurs, une première dans l’élan de solidarité avec le peuple iranien, estime qu’il appartient à ce dernier de choisir son avenir et demande à la communauté internationale d’affirmer son soutien au peuple iranien dans sa quête de changement, notamment au travers de mesures fortes et décisives contre le régime.

Dans son intervention devant la presse, l’ancien député maire de Montreuil et grand ami du peuple iranien a déclaré :

Il y a une majorité à l’Assemblée nationale de députés pour soutenir la bataille des Iraniens pour leur émancipation et leur liberté…Quant à l’interdiction de manifester, nous sommes ici à quelques pas des Champs-Élysées. Rappelez-vous, le 11 novembre 1940, Paris vivait sous la botte nazie. Qu’on fait les étudiants parisiens ? ils sont descendus sur les Champs-Élysées en chantant la Marseillaise comme premier acte de résistance très fort à Paris contre l’occupant.

Alors il ne suffit pas de rendre hommage à ceux qui ont été héroïques et qui sont morts aujourd’hui. Je pense à la belle décision qu’a prise le président de la République de panthéoniser Mélinée et Missak Manouchian. Mais on ne peut pas tresser des lauriers à ceux qui ont donné leur vie hier pour notre liberté et en même temps interdire dans cette ville qui a connu la révolution, interdire le droit de manifester en solidarité avec le peuple iranien.

Et quand le peuple iranien se bat pour ses libertés, ce sont nos libertés qui sont défendues aussi, il faut le dire et le répéter.

Il ne peut pas y avoir de telles contradictions qui sont immorales dans la décision d’un homme aussi important que le président de la République. Nous ne sommes pas un peuple d’esclaves, nous ne sommes pas un peuple soumis, nous ne sommes pas ici pour vivre à genoux ! Nous sommes ici pour vivre debout aux côtés de tous ceux dans le monde qui aspirent à la liberté. Et c’est pourquoi, aussi respectable soit le préfet de police, que sa décision d’interdire la manifestation n’engage que lui et ne concerne que lui.

Parce que nous sommes les fils du peuple français, qui a souvent relevé la tête au moment où les causes semblaient perdues, désespérées.

Et aujourd’hui, avec Jean-François Legaret, avec tous les autres collègues et amis de la résistance iranienne, va être déposée un recours en justice pour faire annuler la décision du préfet de police. Peut-être que la décision de police du préfet de police et légale, mais dans notre pays, il y a quelque chose de beaucoup plus fort que la légalité, c’est la légitimité !

Comment au pays de Beaumarchais, interdire aux gens de s’exprimer librement, c’est notre devoir de dire non ! Pas de telles décisions dans notre pays ! parce qu’on salit l’image de peuple français. Et notre devoir, le premier juillet, c’est de marcher place Vauban aux côtés des représentants du peuple iranien, de ses fils et ses filles qui mènent le combat et que le nous soutenons dans la diversité politique. Dans ce pays, à chaque fois qu’il y a eu des causes fortes légitimes, nous nous sommes retrouvés sur des choses essentielles.

Et quand nous soutenons le peuple iranien, c’est comme hier, quand nous étions solidaires dans les luttes anticoloniales, on serre les coudes parce qu’il s’agit des fondamentaux qui font pour un homme et une femme les raisons fortes de vivre et de construire le monde de demain.

Et le monde de demain, il sera aussi aux couleurs du peuple iranien qui aura arrosé de son sang la terre de ses aïeux. Merci.

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