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jeudi 27 juillet 2023

La justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran résonne dans le monde entier

 En 1988, lorsque le fondateur du régime des mollahs, Rouhollah Khomeiny, a ordonné le massacre des prisonniers politiques affiliés à l’organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK), il pensait se débarrasser une fois pour toutes de sa principale opposition et de son alternative. Il ne s’attendait pas à ce que ce crime contre l’humanité déclenche un mouvement pour la justice pour ses victimes qui durerait des décennies et se propagerait dans le monde entier.

Selon la fatwa de Khomeiny, quiconque persisterait à soutenir l’OMPI devait être exécuté, et le nom de ces combattants de la liberté devait être tenus secret à jamais.

Sur ordre de Khomeiny, en juillet et août 1988, chaque jour, des milliers de jeunes militants politiques arrêtés pour avoir manifesté, distribué des tracts ou vendu des journaux ont été pendus dans les prisons iraniennes. Ce que l’on a appelé le massacre de 1988 a entraîné l’exécution de plus de 30 000 prisonniers politiques, dont l’écrasante majorité étaient des membres et des sympathisants de l’OMPI.

Le régime a pris des mesures extrêmes pour dissimuler ce crime contre l’humanité, enterrant les corps dans des fosses communes anonymes, laissant les familles dans l’ignorance du sort de leurs proches, interdisant sous la menace aux parents d’organiser des cérémonies du souvenir pour leurs enfants, et détruisant par la suite toute preuve possible de ces meurtres de masse.

Commémoration au parlement britannique

Le mardi 18 juillet 2023, pour la 35e année de ce massacre , une conférence s’est tenue au Parlement britannique en présence du rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, Javaid Rehman, et avec la participation de députés et de Lords de tous l’éventail politique.

Lors de cette réunion, Lord David Alton, Lord Stuart Pollock, Lord Singh et plusieurs membres de la Chambre des Communes, ainsi que les professeurs Eric Haynes et Sarah Chandler et des représentants des familles des victimes du massacre ont pris la parole.

Dans son discours, le rapporteur de l’ONU, Javaid Rehman a condamné l’impunité des dirigeants et des responsables du régime pour les crimes commis en Iran et l’absence de reddition de comptes. Il a également demandé une enquête internationale sur cette tragédie.

« Les exécutions massives de 1988 ont été suivies d’un refus des autorités de l’État de reconnaître publiquement les meurtres et de révéler aux familles des victimes le sort des personnes tuées et l’endroit où se trouvent leurs dépouilles, ainsi que de menaces, de harcèlement, d’intimidation et d’attaques à l’encontre des familles », a-t-il déclaré. « Le gouvernement iranien est donc déterminé à dissimuler ces massacres par de faux récits et de fausses déclarations, par la distorsion des données historiques et par le harcèlement actif des survivants et des membres des familles des victimes, ainsi que par la dissimulation des preuves, telles que la destruction des charniers. La dissimulation systématique du sort des victimes, le fait de ne pas indiquer l’emplacement de leurs dépouilles ou de ne pas fournir aux membres des familles des informations sur les causes de leur mort sont profondément troublants. Cette dissimulation constitue, à mon avis, des disparitions forcées et un crime contre l’humanité ».

Un auteur du massacre à la présidence

Lord David Alton, qui a animé la première partie de la conférence, a fait référence au soulèvement national du peuple iranien pour une république démocratique. Il a demandé au gouvernement britannique de soutenir le renvoi du dossier des droits humains du régime devant le Conseil de sécurité des Nations unies afin que des sanctions soient prises.

Le député Bob Blackman a déclaré : « Le fait que l’un des auteurs notoires et documentés du massacre de 1988 soit aujourd’hui président de l’Iran souligne l’ampleur du problème et l’urgence de faire en sorte que les responsables rendent des comptes. Ebrahim Raïssi était auparavant à la tête du pouvoir judiciaire en 2019, lorsque les autorités iraniennes ont écrasé un autre soulèvement populaire en procédant à des arrestations massives et en tuant 1 500 personnes. Cela souligne un autre problème crucial en Iran : le pouvoir judiciaire fait partie de la répression intérieure et on ne peut pas lui faire confiance ou s’attendre à ce qu’il rende justice aux victimes. »

La conférence parlementaire en Angleterre s’inscrit dans la continuité du mouvement pour la justice que la Résistance iranienne poursuit depuis des années. Khomeiny n’avait jamais imaginé que ses crimes continueraient à hanter son régime pendant des années. Lorsqu’il a donné l’ordre de tuer, il n’a même pas écouté Hossein Ali Montazeri, son dauphin désigné [puis destitué], qui avait dit que l’on ne pouvait détruire l’OMPI par des massacres. À l’époque, Khomeiny avait déclaré : « La pitié envers l’OMPI est de la naïveté ».

Une fatwa jamais annulée

Dans la suite de la conférence, le Dr Tahar Boumedra, directeur de fondation Justice for the Victims of the 1988 Massacre in Iran (JVMI), se référant aux objectifs criminels de Khomeiny, a souligné que sa fatwa de Khomeini lancée en 1988 n’a jamais été annulée.

Il a ajouté que selon le Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI), le massacre de 1988 peut également être qualifié de « disparition forcée » et qu’en tant que tel, il s’agit d’un crime permanent.

Le 3 juillet dernier, lors du Sommet mondial pour un Iran libre, Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, a déclaré : « L’esprit des innombrables victimes, dont l’identité et le lieu de repos restent inconnus, continue de vivre dans tout le pays, semant les graines de la révolte en raison de leur sacrifice.

« Le fait que le peuple iranien considère les mollahs comme son ennemi le plus cruel est une conséquence directe des sacrifices consentis par ces victimes. »

Source: CSDHI

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