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samedi 22 juillet 2023

Le Haut-Commissaire aux droits humains de l’ONU doit empêcher une exécution imminente en Iran

 – Des dizaines d’experts en droits de l’homme et d’organisations non gouvernementales ont demandé, le 20 juillet 2023, au Haut-Commissaire aux droits humains de l’ONU d’intervenir d’urgence pour empêcher l’exécution d’un champion de boxe iranien condamné pour son rôle dans les manifestations de 2019.

L’appel a été lancé après que le verdict d’exécution de Mohammad Javad Vafaei-Sani a été confirmé mercredi 19 juillet 2023 et qu’il a été emmené dans une section isolée de la prison de Vakilabad dans la ville de Mashhad, où il est détenu, selon la lettre envoyée cette nuit au Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk.

« Nous vous demandons d’intervenir publiquement et de toute urgence pour sauver la vie du prisonnier politique iranien », indique la lettre au Haut-Commissaire aux droits humains de l’ONU, signée par 85 défenseurs et groupes internationaux des droits de l’homme. Un ancien président de la Cour pénale internationale, 19 fonctionnaires ou anciens fonctionnaires de l’ONU, d’anciens ministres et sept lauréats du prix Nobel figurent parmi les signataires de la lettre, dont l’AFP a eu connaissance.

Le champion de boxe local de Mashhad, âgé de 27 ans, a été arrêté début 2020 pour avoir participé aux manifestations antigouvernementales du mois de novembre précédent, déclenchées par une hausse soudaine du prix des carburants. Il a été condamné à mort en janvier 2022 après avoir été reconnu coupable d’incendie criminel et de destruction de bâtiments gouvernementaux, a déclaré à l’époque le groupe Iran Human Rights, basé en Norvège.

Le Conseil national de la résistance iranienne en exil, l’aile politique du groupe d’opposition des Moudjahidines du peuple (MEK) – tous deux interdits en Iran – a déclaré que les charges retenues contre lui incluaient le soutien au MEK.

La lettre adressée au Haut-Commissaire aux droits humains de l’ONU affirme que Vafaei-Sani a été torturé pendant plusieurs mois avant d’être condamné à mort pour « corruption sur terre ».

L’Iran exécute chaque année plus de personnes que n’importe quel autre pays, à l’exception de la Chine, selon des groupes de défense des droits, dont Amnesty International, basée à Londres. Le rythme des exécutions a été relativement rapide en 2023, Iran Human Rights ayant récemment fait état de près de 370 exécutions depuis le début de l’année.

L’Iran a été particulièrement critiqué pour le nombre croissant d’exécutions liées aux manifestations massives qui ont suivi la mort en détention, en septembre dernier, de Mahsa Amini, 22 ans, qui avait été arrêtée pour avoir prétendument violé la règle vestimentaire stricte imposée aux femmes par la loi islamique.

Une mission d’enquête des Nations unies a déclaré au début du mois que l’Iran avait exécuté sept hommes en relation avec les manifestations d’Amini, appelant Téhéran à mettre fin à cette pratique.

« Ces exécutions politiques sont une tentative insensée des autorités d’effrayer et de réduire au silence une population de plus en plus rétive qui n’est plus disposée à accepter leur régime corrompu et oppressif », peut-on lire dans la lettre adressée à M. Türk, Haut-Commissaire aux droits humains de l’ONU .

« Nous vous demandons de lancer un appel public urgent aux autorités iraniennes pour qu’elles suspendent la sentence d’exécution imminente de [Vafaei-Sani].

Le bureau des droits de l’homme de l’ONU a confirmé avoir reçu la lettre.

« Nous avons reçu des informations sur cette affaire et nous sommes en train de la suivre et de rassembler des informations supplémentaires », a déclaré un porte-parole à l’AFP, sans fournir d’autres détails.

Source : VOA/ CSDHI

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