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mercredi 9 août 2023

Ali Khamenei et Ebrahim Raïssi doivent être jugés pour leurs crimes en Iran

 Deux ans se sont écoulés depuis l’arrivée au pouvoir d’Ebrahim Raïssi. Dès le début, il était évident que le guide suprême du régime, Ali Khamenei, qui a opté pour une gouvernance radicale pour résister aux vagues continues de soulèvements populaires depuis 2017, ne parviendra pas à consolider son pouvoir chancelant. Après deux ans, la majorité des factions du régime critiquent violement la gouvernance de Raïssi.

Citant ses réalisations, on affirme que le gouvernement Raïssi s’est distingué par la censure d’Internet, la pauvreté, la police des mœurs et le blocage de la politique étrangère. Ils ont dit souhaiter « ne recevoir aucun document officiel des membres du cabinet, à l’exception de leur démission formelle ».

Selon des chiffres et des estimations publiées par des médias affiliés à l’État et d’anciens responsables, les deux années de Raïssi à la présidence ont été marquées par une inflation grave (83%), une augmentation des liquidités (73%), une forte augmentation du prix du dollar ( 95 %), une flambée des prix des pièces d’or (162 %) et un indice des prix élevé (114 %). Ces chiffres alarmants alimentent les cris de protestation quotidiens de divers responsables, soit par le biais des médias, soit dans les couloirs du parlement étroitement contrôlé.

Le 5 août, le journal Shargh a adressé un avertissement frappant à Raïssi, lui rappelant qu’une semaine plus tôt marquait l’anniversaire de l’exécution de Sheikh Fazlollah Nouri, un religieux qui a été pendu par le peuple iranien en 1909 pour avoir trahi le mouvement de la Révolution constitutionnelle de 1906. Mettant en garde l’ensemble de l’establishment au pouvoir en général et Raïssi en particulier, l’auteur commence son billet en notant que « l’événement sert toujours de leçon pertinente après 114 ans« .

Mais les appels à poursuivre Raïssi ne viennent pas seulement de l’intérieur de l’Iran. L’opinion publique mondiale et un large éventail d’anciens hommes d’État et de juristes se joignent au peuple iranien pour exiger justice et un changement de régime.

Lors du Sommet mondial Pour un Iran libre 2023, l’ancien vice-président des États-Unis, Mike Pence, a souligné la nécessité de « tenir Raïssi responsable des crimes contre l’humanité et du génocide ».

Janez Janša, ancien Premier ministre slovène, a souligné l’importance de demander des comptes aux responsables des violations des droits humains par le régime iranien, rappelant en particulier qu’« Ebrahim Raïssi a été accusé par Amnesty International de crimes contre l’humanité pour son rôle dans le massacre [de prisonniers politiques] de 1988].

De même, l’ancien ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, a souligné que le jour du jugement et de la responsabilité viendra pour les dirigeants du régime : « Soyons clairs, ces monstres diaboliques seront traduits en justice, en particulier un nommé Ebrahim Raïssi ».

D’autres experts des droits de l’homme, tels que le Dr Melani O’Brien, président de l’Association internationale des spécialistes du génocide, et Gilbert Mitterrand, président de la Fondation Danielle Mitterrand, ont également appelé au procès de Raïssi.

L’appel à mettre fin à l’impunité du régime provoque des secousses au sein du régime, comme en témoigne son émission de mandats d’arrêt contre 104 membres de la Résistance iranienne. Alors que les forces répressives du régime connaissent une baisse de moral, leurs dirigeants recourent à des initiatives biscornues pour maintenir un mirage de domination.

Pourtant, les appels à la démission des ministres et de Raïssi lui-même, ou les inquiétudes exprimées quant à l’effondrement potentiel du régime, sont pris plus au sérieux que les annonces par les médias d’État selon lesquelles le sort de l’Organisation des Moudjahidine est scellé ou son réseau à l’intérieur de l’Iran est démantelé.

Lors du Sommet mondial pour un Iran libre 2023, M. Kenneth Lewis, avocat de l’OMPI, a évoqué l’importance du tribunal de Stockholm qui a récemment condamné Hamid Noury, un ancien gardien de la prison iranienne de Gohardasht, à 20 ans de prison pour son rôle dans le massacre de milliers de prisonniers politiques en 1988. M. Lewis a déclaré que les preuves présentées au tribunal mettent Raïssi, Khamenei et d’autres responsables du régime devant l’urgence d’un procès pour les juger.

De plus, le bureau du Conseil national iranien de la résistance à Washington a publié un livre, « The Case to Hold Ebrahim Raïssi to Account for Crimes Against Humanity ». Deux ans de crime, d’oppression, de destruction, de pauvreté, d’inflation et d’exécution massive des Iraniens ne seront ajoutés qu’en annexe à ce long réquisitoire.

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