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mercredi 16 août 2023

La guerre brutale du régime contre la jeunesse iranienne résistante

 À l’approche de l’anniversaire de la mort tragique de Mahsa Amini et du début du soulèvement populaire en Iran, une rétrospective de l’année écoulée met en lumière les graves crimes et l’oppression commis par le régime contre son propre peuple, et notamment la jeunesse iranienne.

Chaque page du calendrier de 2022 est un sombre rappel de ceux qui ont perdu la vie lors du soulèvement, un mouvement principalement mené par des adolescents et toute la jeunesse iranienne. Au cours de cette année, le régime a acquis une notoriété internationale, ses actions lui ayant valu d’être qualifié de « tueur d’enfants » aux yeux de l’opinion publique mondiale.

Selon les statistiques des organisations de défense des droits de l’homme, au cours des trois premiers mois du soulèvement de 2022, 71 enfants et adolescents ont été ajoutés à la liste des victimes de la brutalité systématique perpétrée par la République islamique à l’encontre de la population et la jeunesse iranienne.

Parmi ces jeunes victimes figurent un enfant de deux ans nommé Mirshekar et Hasti Naroi, huit ans, tous deux tragiquement disparus lors du vendredi sanglant de Zahedan. En outre, Diana Mahmoudi, sept ans, à Piranshahr, Mona Naqib, huit ans, à Saravan, et Kian Pirfalak, neuf ans, à Izeh, sont à jamais gravés comme les plus jeunes victimes de ce soulèvement déchirant.

Tout au long de ce soulèvement, diverses régions couvrant le Sistan-Baloutchistan, l’Azerbaïdjan occidental, Zanjan, Kohgilouyeh-et-Boyer-Ahmad, Téhéran, le Kurdistan, Kermanshah, Gilan, Alborz, Ardabil, Khouzistan, ainsi que des villes telles qu’Oshnavieh, Zanjan, Dehdasht, Zahedan, Khash, Oroumieh, Téhéran, Shahriar, Sanandaj, Piranshahr, Saravan, Bandar Anzali, Hashtgerd, Islamabad Gharb, Karaj, Kermanshah, Ardabil, Izeh et Saqqez, ont toutes été témoins de la perte tragique de jeunes vies. La jeunesse iranienne et les adolescents ont été brutalement battus, ont été la cible de tirs à balles réelles et de diverses méthodes employées par les forces de sécurité et de répression du régime, et ils ont payé le prix ultime.

Dans cette tourmente, les noms de Nika Shakarami, Sarina Esmailzadeh, Abolfazl Adinezadeh, Arnica Ghaemmaqami, Omid Naroi, Karun Qaderi, Nima Shafaqdoost, Kian Pirfalak et bien d’autres sont devenus emblématiques de la lutte acharnée pour la liberté menée par la jeunesse iranienne.

Cependant, la confrontation du régime avec les enfants et les adolescents pendant le soulèvement populaire iranien ne s’est pas limitée à la rue. Lorsque les manifestations ont gagné les écoles, en particulier les écoles de filles, le régime a dépêché ses forces de répression pour appréhender la jeunesse iranienne, mettant en scène un spectacle inhumain qui comprenait des menaces, des enlèvements, des passages à tabac et des blessures.

La circulation d’images montrant des forces de répression prenant d’assaut des écoles de filles à la suite de manifestations contre le hijab obligatoire, juxtaposées à des élèves défiant le code vestimentaire imposé et exprimant des slogans anti-régime dans l’enceinte de l’école, a conduit à la diffusion de vidéos dans les médias sociaux. Celles-ci ont à leur tour déclenché une nouvelle vague d’intimidation, qui s’est manifestée par une nouvelle tactique inquiétante : l’empoisonnement des écoles de filles.

De nombreux éléments de preuve ont été révélés dans les médias, indiquant que des partisans acharnés du Velayat-e-Faqih se trouvaient au premier rang des personnes impliquées dans ces actions répréhensibles.

En conclusion, un total affligeant d’au moins 800 étudiantes ont été victimes d’une série d’empoisonnements. Cependant, la réponse du régime a été loin d’être transparente. Au lieu d’aborder le problème de front, le régime s’est contenté d’accuser les étudiantes et même certains de leurs parents d’être impliqués dans ces cas pénibles.

Le fait que certaines des écoles d’avant-garde impliquées dans le soulèvement figurent sur la liste des premiers établissements d’enseignement où des empoisonnements ont été signalés renforce encore les soupçons d’un lien potentiel entre ces empoisonnements et les manifestations étudiantes de 2022.

L’animosité du régime envers les adolescents et les enfants a persisté même après leur mort tragique. Au cours des derniers mois, les forces de sécurité ont tenté d’occulter les crimes commis l’année précédente en empêchant la commémoration des anniversaires des victimes, en profanant leurs tombes, en contraignant les familles des enfants décédés et en recourant à l’arrestation et à l’intimidation des membres de leur famille et de leurs proches.

L’arrestation massive d’adolescents tout au long du soulèvement représente une autre facette de la stratégie visant à faire taire les voix dissidentes au sein d’une génération que, jusqu’à présent, le régime pensait avoir endoctrinée dans le sens de ses intérêts et par le biais de campagnes de propagande.

Si l’on considère le nombre croissant d’arrestations jusqu’à la fin de l’année 2022, il devient évident que le point focal des protestations au cours de cette année-là était principalement constitué de jeunes individus.

Ceux qui ont finalement été libérés, souvent après avoir subi des tortures physiques, des abus et la consommation forcée de substances non divulguées pendant leur incarcération, ont attesté que les formes de pression les plus intenses ont été exercées sur les adolescents et les jeunes adultes détenus, en particulier ceux dont l’identité était cachée.

La véracité de ces affirmations est renforcée par les cas de suicide de certains adolescents et jeunes adultes peu après leur libération, apparemment sous le poids de la tension mentale et physique qu’ils ont endurée ou sous l’influence de substances chimiques injectées de force dans leurs veines.

La présence massive d’adolescents dans les rues d’Iran depuis le début du soulèvement populaire a suscité une réaction de la part des hauts responsables du gouvernement.

Les alertes persistantes lancées par les forces militaires et de sécurité concernant la résurgence potentielle des manifestations à l’occasion de l’anniversaire du début du soulèvement s’étendent au-delà des personnalités politiques, des journalistes, des dissidents civils et des étudiants.

Ce qui a particulièrement inquiété le régime, c’est l’imminence de la rentrée scolaire, qui laisse entrevoir la possibilité d’un regain d’activisme chez les jeunes.

C’est pourquoi, à l’approche de la réouverture des écoles, le régime n’a pas relâché ses efforts pour étouffer l’esprit des adolescents et des enfants. La focalisation actuelle sur le projet de loi sur le hijab et la chasteté, qui est devenu son principal instrument dans son conflit avec les femmes iraniennes, souligne clairement l’appréhension du régime face à d’éventuels actes de désobéissance civile de la part des étudiants.

À l’approche du 23 septembre, le régime est confronté à un défi de taille posé par les adolescents et les étudiants. Tout d’abord, l’anniversaire des adolescents tués est imminent, l’un d’entre eux étant commémoré chaque jour pendant plusieurs mois.

Bien que le régime ait montré sa volonté de s’engager dans des actes de violence contre les adolescents, cela met en évidence la lutte du régime avec les questions de légitimité et son conflit avec la jeunesse.

Source : INU

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