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vendredi 22 septembre 2023

Les experts en droits de l’homme de l’ONU condamnent la répression des manifestations en Iran

 United Nations – L’Iran a intensifié la répression des manifestations, afin d’empêcher la commémoration publique de la mort de Jina Mahsa Amini en garde à vue l’année dernière, ont averti mardi les experts indépendants des droits humains de l’ONU.

Des manifestations ont éclaté dans tout le pays samedi, à l’occasion du premier anniversaire de la mort de cette Iranienne de 22 ans, arrêtée par la police des mœurs iranienne parce qu’elle ne portait pas correctement son foulard.

Répression contre les manifestants

Les autorités iraniennes ont brièvement détenu le père de Mme Amini samedi et ont renforcé la sécurité dans tout le pays afin de dissuader les manifestants de descendre dans la rue.

« Les autorités iraniennes doivent mettre fin à la répression contre ceux qui ont participé aux manifestations contre la mort de Jina Mahsa Amini et rendre justice et compte des graves violations des droits humains commises lors des manifestations de 2022 », ont déclaré les experts de l’ONU.

La mort de Jina Mahsa Amini a déclenché des manifestations et des troubles dans tout le pays, et les autorités ont réagi par une répression brutale : des milliers de personnes auraient été arrêtées et au moins sept auraient été exécutées en lien avec les manifestations.

La famille persécutée

À la veille de l’anniversaire de la mort de Mme Amini, les experts de l’ONU ont reçu des informations selon lesquelles les autorités avaient arrêté le père de la jeune femme et l’avaient mis en garde contre la célébration du premier anniversaire de la mort de sa fille avant de le relâcher.

Les experts ont indiqué que les forces de sécurité avaient encerclé la maison familiale le 16 septembre, empêchant les membres de la famille de partir pour assister à une cérémonie commémorative sur la tombe.

« L’Iran doit rendre compte de la mort de Jina Mahsa Amini en garde à vue l’année dernière et mettre fin à la répression des manifestations déclenchées par sa disparition », ont déclaré les experts. « Après des mois de répression brutale des manifestations au cours de l’année écoulée, les autorités ont imposé des restrictions et menacé de représailles les commémorations publiques », ont-ils ajouté.

Les militants luttent pour la liberté et les droits humains

Selon les experts nommés par le Conseil des droits humains, un homme de 28 ans a été abattu par les forces de sécurité le 16 septembre près de la ville de Saqqez, dans la région kurde occidentale de l’Iran, à proximité du cimetière où Mme Amini est enterrée. Son état reste critique.

Les médias officiels iraniens ont également annoncé l’arrestation de plus de 260 personnes dans tout le pays au cours du week-end, en lien avec les manifestations.

Selon les experts indépendants, les autorités iraniennes ont mis en place de nouvelles lois et pratiques pour réprimer les femmes et les filles.

Mais elles n’ont pas mené d’enquête indépendante, impartiale et transparente sur ce décès et ont toujours nié toute faute ou tout acte répréhensible.

La répression des droits humains continue

« Nous restons préoccupés et alarmés par les politiques et les pratiques en cours en Iran qui équivalent à une impunité totale pour les crimes graves commis en vertu du droit international au cours de l’année qui a suivi la mort de Jina Mahsa Amini », ont déclaré les experts des droits humains.

Les experts se sont dits préoccupés par le fait que les membres des familles des personnes exécutées dans le cadre des manifestations ont été soit convoqués au tribunal, soit détenus par les autorités pour avoir cherché à obtenir justice. Ils ont également noté un « schéma inquiétant » de mauvais traitements infligés aux défenseurs des droits de l’homme, aux journalistes et aux avocats en garde à vue.

« Le gouvernement de la République islamique d’Iran aurait pu tirer des leçons importantes de la mort tragique de Jina Mahsa Amini. Mais sa réponse aux manifestations qui ont conduit à la mort de centaines de manifestants depuis septembre 2022 montre que les autorités ont choisi de ne pas le faire », ont déclaré les experts des droits humains de l’ONU.

Les experts des Nations unies ne font pas partie du personnel de l’ONU et sont indépendants de tout gouvernement ou organisation. Ils travaillent à titre individuel et ne perçoivent aucun salaire pour leur travail.

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