Pages

lundi 9 octobre 2023

La communauté internationale s’unit pour faire face à la crise des droits humains en Iran

 CSDHI – Le 5 octobre, coïncidant avec la cinquante-quatrième session du Conseil des droits humains des Nations unies à Genève, une importante conférence s’est tenue pour aborder la grave situation des droits de l’homme en Iran sous le règne de la dictature cléricale. La conférence a rassemblé des personnalités internationales et des défenseurs des droits de l’homme qui ont insisté pour que des mesures soient prises sur deux questions essentielles : l’extension de la mission d’établissement des faits des Nations unies pour enquêter sur la répression des manifestations menées par les femmes en 2022 et l’ouverture d’une enquête sur l’exécution massive de détenus politiques en Iran en 1988.droits-humains-nations-unies-iran

La grave situation des droits de l’homme en Iran

Antonio Stango, président de la Fédération italienne des droits humains (FIDU) et modérateur de la conférence, a fait la lumière sur la situation alarmante des droits de l’homme en Iran. Fort de sa grande expérience en matière de surveillance des violations des droits de l’homme dans le monde, M. Stango a exprimé sa profonde inquiétude face à la répression généralisée qui sévit dans le pays. Il a mis l’accent sur la répression généralisée de la dissidence, y compris les nombreuses exécutions et les emprisonnements massifs de personnes participant à des manifestations pacifiques. M. Stango a qualifié les événements de l’année dernière de vague de protestation proche d’une révolution, soulignant l’urgence de l’attention et de l’action de la communauté internationale.

Impunité et répression en Iran

Sonja Biserko, présidente du Comité Helsinki pour les droits humains en Serbie et ancienne membre de la Commission d’enquête des Nations unies sur les violations des droits humains en Corée du Nord, a mis l’accent sur le problème persistant de l’impunité en Iran. Elle a attiré l’attention sur les rapports internationaux qui soulignent l’absence de responsabilité pour les violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité iraniennes. Mme Biserko a particulièrement insisté sur le besoin de justice concernant l’exécution massive de prisonniers politiques en 1988, où des milliers de personnes ont perdu la vie en l’espace de quelques semaines. Elle a souligné l’importance de renouveler la mission d’enquête du Conseil des droits humains des Nations unies sur les manifestations en cours et a appelé à une enquête approfondie sur le massacre de 1988. Mme Biserko a insisté sur le rôle du droit pénal international, de l’accès à la justice et de l’obligation de rendre des comptes dans l’instauration de la paix et de la justice pour tous.

Le modèle iranien de déni et de répression

Tahar Boumedra, directeur de Justice for Victims of the 1988 Massacre in Iran (JVMI) et ancien chef du bureau des droits humains de la MANUI, a mis en évidence la tendance de l’Iran au déni et à la répression en réponse aux préoccupations en matière de droits de l’homme. Il a cité l’adoption récente d’une nouvelle loi sur le hijab et la chasteté en Iran, qui a encore restreint les libertés individuelles, en particulier pour les femmes.

M. Boumedra a demandé que les responsables des exécutions extrajudiciaires de 1988 répondent de leurs actes et a cité les recommandations d’anciens juges internationaux éminents qui se sont prononcés en faveur d’une responsabilisation des auteurs. Il a exhorté le Conseil des droits humains des Nations unies à renouveler les mandats de la mission d’enquête et à étendre son enquête au massacre de 1988.

Le rôle de la Suisse et l’urgence d’une action mondiale

Laurence Fehlmann Rielle, membre du Conseil national suisse, s’est déclarée profondément préoccupée par la poursuite de la répression et le manque de liberté en Iran, qui touchent particulièrement les femmes. Elle a souligné le soulèvement qui a suivi l’assassinat de Mahsa Amini et qui a remis en cause la propagande du régime en faveur d’un pouvoir résolu. Mme Rielle a insisté sur l’urgence d’une action mondiale en faveur de l’abolition de la peine de mort et a appelé la communauté internationale à exercer une véritable pression sur l’Iran. Elle a souligné l’engagement de la Suisse en faveur de l’abolition de la peine de mort et l’a invitée à jouer un rôle plus important. Mme Rielle a également appelé à une enquête internationale approfondie sur les événements récents en Iran et a salué le courage des femmes iraniennes dans leur quête des droits de l’homme et de la démocratie.

L’urgence de rendre des comptes

Kirsty Brimelow, célèbre défenseur des droits humains et ancienne présidente de la Criminal Bar Association et du Bar Human Rights Committee of England and Wales, a souligné la nécessité urgente de rendre des comptes sur le massacre de 1988 en Iran. Elle a dénoncé la nature extrajudiciaire des assassinats, les qualifiant de crimes contre l’humanité. Mme Brimelow a souligné que de nombreux auteurs de ces massacres occupent toujours des postes de haut niveau en Iran, tandis que des témoins disparaissent et que des fosses communes sont détruites. Elle a déclaré que les familles des victimes exigeaient que les responsables rendent des comptes et que l’affaire soit classée, demandant instamment à la communauté internationale d’agir. Elle a appelé les Nations Unies à établir un tribunal international pour une enquête formelle, soulignant l’importance de collecter des preuves pour d’éventuelles poursuites.

Les intervenants ont souligné la persistance du problème de l’impunité, la tendance au déni et à la répression du régime iranien, et la nécessité urgente d’une action mondiale. Les intervenants ont souligné l’importance de la responsabilité, de l’accès à la justice et du rôle de la communauté internationale dans le traitement de la situation des droits humains en Iran.

Source : Iran Focus (site anglais)/ CSDHI 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire