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lundi 16 octobre 2023

La peine de mort en Iran en 2023 : Un appel mondial à l’abolition

 – La pratique de la peine de mort reste une question controversée dans le monde entier, les différents pays employant des méthodes et des justifications différentes pour son application. L’Iran, en particulier, s’est fait connaître pour avoir prononcé et exécuté un nombre important de condamnations à mort. Cet article examine le débat actuel sur la peine de mort en Iran, ses implications internationales et les efforts déployés pour la combattre.

Journée internationale de lutte : Lutter pour l’abolition de la peine de mort en Iran

Le 10 octobre, désigné comme la « Journée internationale de lutte pour l’abolition de la peine de mort », l’attention du monde entier se tourne vers la grave question de la peine capitale. Cette initiative a été lancée par la Coalition mondiale contre la peine de mort, un consortium de plus de 160 organisations non gouvernementales. L’objectif premier de la coalition est de renforcer l’effort international de lutte contre la peine de mort et, à terme, de parvenir à son abolition dans le monde entier. Le 10 octobre est proclamé « Journée mondiale de lutte contre la peine de mort ». Elle constitue un rappel brutal de la lutte permanente pour les droits de l’homme et la justice.

Le Conseil de l’Europe et l’Union européenne ont officiellement reconnu cet événement international en 2007. En outre, la Coalition mondiale contre la peine de mort organise un congrès international tous les trois ans, recueillant le soutien de ses membres et des représentants des gouvernements de différents pays. Ces efforts concertés soulignent le consensus mondial contre l’utilisation de la peine de mort comme moyen de punition.

La peine de mort dans le monde : Une pratique en déclin

Alors que la peine de mort était historiquement une forme de châtiment très répandue, elle a été abolie ou sévèrement restreinte dans plus de 170 pays à travers le monde. Toutefois, l’Iran reste l’un des rares pays à continuer d’imposer la peine de mort pour un large éventail d’infractions. Il s’agit notamment du meurtre, de l’enlèvement, du viol, des relations sexuelles extraconjugales, de l’homosexualité et d’allégations vagues telles que la « guerre » et la « corruption sur terre ». Cette pratique suscite de vives inquiétudes quant aux violations des droits de l’homme et à l’équité des procédures judiciaires.

Violations des droits humains en Iran : L’appel à l’action des Nations unies

Javed Rahman, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Iran, a publié le 6 octobre un rapport qui met en lumière le nombre alarmant d’exécutions et de violations des droits de l’homme dans le pays. Présenté à l’Assemblée générale des Nations unies par Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, le rapport appelle le gouvernement iranien à libérer les manifestants détenus et à veiller à ce que les condamnations à mort ne soient pas fondées sur des procès inéquitables ou sur le recours systématique à la torture pour obtenir des aveux forcés.

L’Iran est l’un des rares pays dont le droit pénal prévoit la lapidation comme forme de châtiment. Toutefois, la pression internationale et la révélation de la nature brutale des peines de lapidation ont conduit à la suspension de ces ordonnances en août 2007. Cette suspension a constitué une étape importante dans la lutte contre les aspects inhumains du système judiciaire iranien.

La lapidation comme forme de châtiment : La pression internationale et son impact

La lapidation en tant que méthode d’exécution a fait l’objet d’une condamnation mondiale. Elle est considérée comme une pratique barbare et inhumaine, et la pression internationale a joué un rôle essentiel en poussant l’Iran à suspendre les ordres de lapidation en 2007. La révélation de la nature brutale des peines de lapidation en Iran a suscité un tollé mondial, obligeant le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien à en faire l’annonce. La suspension des ordonnances de lapidation a marqué un tournant dans la lutte contre la peine de mort dans le pays.

Les exécutions en Iran : Un outil politique de contrôle et de peur

Il existe un lien troublant entre les événements politiques et la multiplication des exécutions en Iran. Bien que la plupart des exécutions dans le pays aient lieu pour des motifs non politiques, des études statistiques menées par l’Organisation iranienne des droits de l’homme révèlent une tendance déconcertante. Pendant les périodes où le gouvernement iranien craint une escalade des protestations publiques ou immédiatement après le début des protestations, il y a une application généralisée des condamnations à mort dans les prisons. Ces exécutions constituent un message glaçant pour les citoyens, démontrant l’autorité du gouvernement et sa volonté d’ôter des vies humaines, en particulier dans un pays où les procès équitables font souvent défaut.

Il est essentiel de reconnaître que la survie du gouvernement de la République islamique semble être étroitement liée à l’approbation et à la mise en œuvre des lois relatives aux exécutions et à la création de la peur et de l’intimidation au sein de la société. Dans ce contexte, l’abolition de la peine de mort en Iran semble peu probable.

La dissimulation systématique par le gouvernement iranien d’environ 90 % des peines d’exécution prononcées chaque année dans le pays suscite de vives inquiétudes. Ces exécutions ne sont pas officiellement annoncées ni rapportées par les médias nationaux en Iran. En outre, l’Iran classe les informations relatives aux statistiques sur les exécutions dans la catégorie « sécurité et confidentiel ».

Ces dernières années, le gouvernement a détenu et emprisonné des membres des familles des victimes et des militants du mouvement anti-exécution pour avoir diffusé des informations relatives à ces exécutions, ce qui a eu pour effet d’étouffer les efforts déployés pour faire la lumière sur cette question.

Conclusion

Le débat actuel sur la peine de mort en Iran continue d’attirer l’attention de la communauté internationale. Les efforts déployés par des organisations internationales, telles que la Coalition mondiale contre la peine de mort, ont mis en lumière la nécessité d’abolir la peine capitale dans le monde entier. La pression internationale a conduit à la suspension de pratiques telles que la lapidation, tandis que les Nations unies ont appelé à mettre fin aux violations des droits de l’homme et au recours systématique à la torture dans le système judiciaire iranien.

La multiplication des exécutions, souvent étroitement liée à des événements politiques, sert d’outil de contrôle et de peur, envoyant un message effrayant à la population iranienne. Le manque de transparence inhérent aux pratiques d’exécution du gouvernement iranien ne fait qu’exacerber le problème.

La lutte pour l’abolition de la peine de mort en Iran reste un appel mondial à l’action, soulignant l’importance des droits de l’homme et la nécessité de s’attaquer aux problèmes systémiques du système judiciaire du pays. Si des progrès ont été accomplis, il reste des défis à relever pour parvenir à un monde où la peine de mort n’est plus une forme de châtiment.

Source : Iran News Wire/CSDHI 

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